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Les caractéristiques essentielles du classicisme ?

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Même dans ce domaine restreint qui réduit la nature à la seule psychologie, ils ne consentent pas à tout représenter. Ce qui est trivial et bas n'est pas pour eux objet de l'art. On ne saurait sans déchoir représenter « un laquais qui siffle, un malade dans sa garde-robe, un homme ivre qui dort ou qui vomit ». Cette imitation de la nature n'est pas un naturalisme. II. Le culte de la raison Si la nature est leur objet, le culte de la Maison est leur principe essentiel. Cela suppose d'abord que l'on saura fixer des bornes strictes à l'imagination et à la fantaisie. Cela suppose surtout que l'on appliquera à cette étude de la nature humaine une lucidité impitoyable qui ne laisse de côté ni les sentiments les plus fugitifs ni même les plus incohérents. Il suffit pour s'en rendre compte de relire les monologues de Phèdre et ceux de Roxane ou les analyses de Pascal sur les effets de l'imagination... Une pareille conception ne risque pas de tomber dans les défauts d'un intellectualisme desséché.

« Puisqu'on vous demande de dégager les caractères essentiels du Classicisme, l'examen de chacun de ces caractères vous fournira naturellement les divers points de votre exposé.

Et comme on vous demande de dégager ces traits de vos connaissances sur la littérature française^c'est aussi aux différentes œuvres classiques que vous emprunterez des exemples à l'appui. PLAN DÉTAILLÉ Introduction: Le classicisme.

français correspond à la production littéraire d environ vingt-cinq ans : c'est-à-dire qu'il se situe à peu près entre 1660 et 1685.

Il ne comporte qu'un petit nombre des œuvres publiées au cours du siècle.

Pourtant son rayonnement est immense.

Il groupe des écrivains d'un tempérament aussi différent que Molière et Racine, La Bruyère, La Fontaine et Boileau ; pourtant, toutes les œuvres qui l'illustrent possèdent en commun des caractères essentiels.

C'est par ces parentés profondes que se trouvent unis aux yeux de la postérité, des écrivains qu'opposèrent souvent des rivalités personnelles ; c'est par elles qu'ils ont mérité le nom de « Classiques ». I.

L'imitation de la nature Le premier principe sur lequel ces écrivains se trouvent d'accord, c'est l'imitation de la nature.

Encore faut-il préciser ce qu'ils entendent par là.

Car l'imitation de la nature, qui figure au programme d'un bon nombre d'Écoles littéraires, est conçue d'une manière différente par chacune d'entre elles.

Et quand Hugo prêche en faveur « de la nature et de la vérité », il veut dire tout autre chose que nos Classiques.

Pour ces derniers, en effet, la nature ce n'est pas le cadre extérieur de notre vie, la beauté d'un paysage dans ses lignes et dans ses nuances, mais la nature humaine, les mœurs et les passions.

Les monologues de Racine, les maximes de La Rochefoucauld analysent le cœur humain dans ses nuances et ses inconséquences, ses élans et ses volte-faces.

Même dans ce domaine restreint qui réduit la nature à la seule psychologie, ils ne consentent pas à tout représenter.

Ce qui est trivial et bas n'est pas pour eux objet de l'art.

On ne saurait sans déchoir représenter « un laquais qui siffle, un malade dans sa garde-robe, un homme ivre qui dort ou qui vomit ».

Cette imitation de la nature n'est pas un naturalisme. II.

Le culte de la raison Si la nature est leur objet, le culte de la Maison est leur principe essentiel.

Cela suppose d'abord que l'on saura fixer des bornes strictes à l'imagination et à la fantaisie.

Cela suppose surtout que l'on appliquera à cette étude de la nature humaine une lucidité impitoyable qui ne laisse de côté ni les sentiments les plus fugitifs ni même les plus incohérents.

Il suffit pour s'en rendre compte de relire les monologues de Phèdre et ceux de Roxane ou les analyses de Pascal sur les effets de l'imagination...

Une pareille conception ne risque pas de tomber dans les défauts d'un intellectualisme desséché.

Elle ne manque ni d'élan ni de profondeur.

Comme le montre l'exemple de Racine, elle saura jeter des clartés jusque dans les mystères du subconscient. III.

La moralité de l'art La beauté et la vérité ne sauraient néanmoins suffire à l'œuvre d'art.

Les Classiques ne sont pas avant la lettre des disciples de l'Art pour l'Art.

Ils assignent à leurs œuvres une fin morale, et la peinture des passions et des vices doit contribuer à « purger » les âmes des vices et des passions.

Boileau lui-même, il est vrai, insiste moins sur la moralité de l'œuvre que sur celle de l'artiste, et le pessimisme de La Rochefoucauld s'accorde assez mal avec le souci et l'espoir de corriger les hommes dont il nous fait un portrait si décevant.

Pourtant, même s'il semble bien que la vérité de la peinture ait en général passé pour nos Classiques avant la portée morale de leurs oeuvres, on doit reconnaître que leurs préfaces et leurs déclarations témoignent sans cesse de leur désir d'instruire et d'améliorer leurs semblables.

En cela ils sont d'accord avec les Anciens, leurs modèles. IV.

La forme Enfin ces artistes ont le culte de la forme, mais cette forme est étroitement subordonnée au fond et le vrai mérite de l'écrivain est de savoir rendre avec une scrupuleuse honnêteté toutes les nuances de la pensée et du sentiment. Voilà pourquoi ils proscrivent les images précieuses et pompeuses, mais aussi le purisme excessif qui enlève couleur et vigueur à l'expression.

Ils s'imposent un travail méticuleux.

Et si l'on doit faire sur ce point quelque réserve pour Molière, l'exemple de La Fontaine prouve que le talent le plus spontané en apparence ne laisse pas de s'astreindre à d'incessantes retouches.

Ainsi ils parviennent à réaliser leur idéal de clarté souveraine, de sobriété suggestive et riche de résonances multiples.

Plus largement dans la composition se retrouvent ces qualités de clarté où tout s'organise selon une puissante logique intérieure dans l'équilibre des proportions.

« Le beau » est pour eux « la splendeur du vrai ». Conclusion: Tels sont les caractères essentiels de notre Classicisme français et des chefs-d'œuvre auxquels il a donné naissance.

Ces chefs-d'œuvre sont le fruit d'un équilibre que les littératures, française ou étrangères, n'ont vraiment connu qu'à la période de leur parfaite maturité.

Mais cet équilibre est éphémère, comme cette maturité elle-même ; c'est pourquoi, sans doute, après une courte période, on ne rencontre plus que des ouvrages qui cherchent, sans la retrouver dans son jaillissement, à perpétuer la tradition classique.

La rareté de ces chefsd'œuvre en rehausse encore le prix.. »

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