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Le théâtre de RACINE

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Né à la Ferté-Milon, où son père exerçait les fonctions modestes de contrôleur du grenier à sel, JEAN RACINE se trouve orphelin à l'âge de trois ans. Il est recueilli par ses grands-parents paternels, famille pieuse, étroitement liée avec le monastère de Port-Royal. Sagrand-mère, devenue veuve en 1649, se retire à Port-Royal, l'y emmenant. Sa jeune tante, Agnès, y était déjà religieuse depuis plusieurs années. Jusqu'en 1653, il est élève des « petites écoles ». De 1653 à 1655, il étudie au collège de Beauvais. A la fin de 1655, les Solitaires le rappellent à leur école des Granges, où il achève de se former à l'humanisme. Dès 1660, il cherche sa voie dans les lettres. Son poème, La Nymphe de la Seine, écrit à l'occasion du mariage du roi, laisse percer un caractère ambitieux. Ne voulant pas vivre dans la médiocrité, il songe à s'assurer la possession d'un bénéfice ecclésiastique, et se rend pour cette raison à Uzès, près de son oncle, le vicaire général Sconin. Mais lassé de se contraindre et de ne rien obtenir, il retourne à Paris. Il se fait remarquer par ses deux odes Sur la convalescence du roi et La Renommée aux Muses, et commence sa carrière d'auteur tragique. La troupe de Molière lui joue sa Thébaïde, puis son Alexandre. Mais il trouve l'interprétation d'Alexandre mauvaise et confie sa pièce aux Grands Comédiens, ce qui fait qu'elle est jouée concurremment sur les deux théâtres. Il s'ensuit entre Molière et lui une brouille irrémédiable. Vis-à-vis de ses amis de Port-Royal, il ne se conduit pas mieux. Irrité de leurs remontrances, il les prend à partie dans un pamphlet intitulé Lettre d l'auteur des Hérésies imaginaires (1666). Il faut l'intervention de Boileau pour qu'il renonce à publier une seconde lettre encore plus violente. Il vit dans un entourage suspect. Il se lie avec des comédiennes : Thérèse Du Parc, dont la mort, en 1668, le plonge dans le désespoir, la Champmeslé. Plus tard (1681), son nom sera prononcé dans l'enquête sur l'affaire des poisons. Mais ses succès d'écrivain à la mode lui gagnent la faveur des puissants : Henriette d'Angleterre, Mme de Montespan, le roi lui-même. En 1673, il entre à l'Académie. Il obtient des charges qui lui permettent de vivre dans l'opulence. Il est fort jalousé. Des cabales se montent contre lui. Après Phèdre, sa vie se transforme. Il se réconcilie avec Port-Royal. Il épouse Catherine de Romanet, « personne très vertueuse ». Il est nommé, conjointement avec Boileau, historiographe du roi. Il abandonne le théâtre pour mieux se consacrer à cette tâche nouvelle et à sa carrière de courtisan. Cependant, à la prière de Mme de Maintenon, il écrit deux tragédies sacrées, Esther et Athalie. Il a pris goût à la vie de famille. Il donne à ses sept enfants une éducation pieuse. Il garde des liens solides avec Port-Royal où sa tante, Agnès de Sainte-Thècle, est devenue abbesse. Le roi finit par prendre ombrage de ce zèle janséniste et le poète est mis dans une demi-disgrâce, dont il souffre cruellement. Au cours de l'année 1698, sa santé s'altère. Il meurt, le 21 avril 1699, d'un abcès du foie. Il avait demandé à être inhumé à Port-Royal, au pied de la tombe de M. Hamon, son ancien maître. Pour bien comprendre Racine, il faut se souvenir qu'il y avait en lui « trois personnages dont une étonnante carrière avait fait bizarrement l'unité : le poète, le courtisan et le chrétien » (R. Picard). Trop souvent on oublie le courtisan au profit du poète ou du chrétien. Or, bien des événements de sa vie et en particulier son éloignement du théâtre après Phèdre pourraient trouver leur explication dans sa volonté de faire carrière.

« RACINE (1639-1699) Né à la Ferté-Milon, où son père exerçait les fonctions modestes de contrôleur du grenier à sel, JEAN RACINE se trouve orphelin à l'âge de trois ans.

Il est recueilli par ses grands-parents paternels, famille pieuse, étroitement liée avec le monastère de Port-Royal.

Sagrand-mère, devenue veuve en 1649, se retire à Port-Royal, l'y emmenant.

Sa jeune tante, Agnès, y était déjà religieuse depuis plusieurs années.

Jusqu'en 1653, il est élève des « petites écoles ».

De 1653 à 1655, il étudie au collège de Beauvais.

A la fin de 1655, les Solitaires le rappellent à leur école des Granges, où il achève de se former à l'humanisme.

Dès 1660, il cherche sa voie dans les lettres.

Son poème, La Nymphe de la Seine, écrit à l'occasion du mariage du roi, laisse percer un caractère ambitieux.

Ne voulant pas vivre dans la médiocrité, il songe à s'assurer la possession d'un bénéfice ecclésiastique, et se rend pour cette raison à Uzès, près de son oncle, le vicaire général Sconin.

Mais lassé de se contraindre et de ne rien obtenir, il retourne à Paris. Il se fait remarquer par ses deux odes Sur la convalescence du roi et La Renommée aux Muses, et commence sa carrière d'auteur tragique.

La troupe de Molière lui joue sa Thébaïde, puis son Alexandre.

Mais il trouve l'interprétation d'Alexandre mauvaise et confie sa pièce aux Grands Comédiens, ce qui fait qu'elle est jouée concurremment sur les deux théâtres.

Il s'ensuit entre Molière et lui une brouille irrémédiable.

Vis-à-vis de ses amis de Port-Royal, il ne se conduit pas mieux.

Irrité de leurs remontrances, il les prend à partie dans un pamphlet intitulé Lettre d l'auteur des Hérésies imaginaires (1666).

Il faut l'intervention de Boileau pour qu'il renonce à publier une seconde lettre encore plus violente.

Il vit dans un entourage suspect.

Il se lie avec des comédiennes : Thérèse Du Parc, dont la mort, en 1668, le plonge dans le désespoir, la Champmeslé.

Plus tard (1681), son nom sera prononcé dans l'enquête sur l'affaire des poisons.

Mais ses succès d'écrivain à la mode lui gagnent la faveur des puissants : Henriette d'Angleterre, Mme de Montespan, le roi lui-même.

En 1673, il entre à l'Académie.

Il obtient des charges qui lui permettent de vivre dans l'opulence.

Il est fort jalousé.

Des cabales se montent contre lui. Après Phèdre, sa vie se transforme.

Il se réconcilie avec Port-Royal.

Il épouse Catherine de Romanet, « personne très vertueuse ».

Il est nommé, conjointement avec Boileau, historiographe du roi.

Il abandonne le théâtre pour mieux se consacrer à cette tâche nouvelle et à sa carrière de courtisan.

Cependant, à la prière de Mme de Maintenon, il écrit deux tragédies sacrées, Esther et Athalie.

Il a pris goût à la vie de famille.

Il donne à ses sept enfants une éducation pieuse.

Il garde des liens solides avec Port-Royal où sa tante, Agnès de Sainte-Thècle, est devenue abbesse.

Le roi finit par prendre ombrage de ce zèle janséniste et le poète est mis dans une demi-disgrâce, dont il souffre cruellement.

Au cours de l'année 1698, sa santé s'altère.

Il meurt, le 21 avril 1699, d'un abcès du foie.

Il avait demandé à être inhumé à Port-Royal, au pied de la tombe de M.

Hamon, son ancien maître. Pour bien comprendre Racine, il faut se souvenir qu'il y avait en lui « trois personnages dont une étonnante carrière avait fait bizarrement l'unité : le poète, le courtisan et le chrétien » (R.

Picard).

Trop souvent on oublie le courtisan au profit du poète ou du chrétien.

Or, bien des événements de sa vie et en particulier son éloignement du théâtre après Phèdre pourraient trouver leur explication dans sa volonté de faire carrière. LE THEATRE DE RACINE La Thébaïde ou les Frères ennemis (1664).

Ce sujet aurait été suggéré à Racine par Molière, pour faire concurrence à l'Hôtel de Bourgogne, qui montait La Thébaïde de Boyer. Les deux fils d'Oedipe, Étéocle et Polynice, se disputent le trône de Thèbes.

Ils finissent par s'entretuer.

Mais auparavant, ce conflit aura causé la mort de quatre personnes : Ménécée, Antigone, Hémon, Jocaste.

Les discussions politiques tiennent dans cette pièce une place importante et ralentissent l'action. Alexandre le Grand (1665). Ayant vaincu son ennemi Porus, Alexandre le traite avec générosité.

La passion d'Alexandre pour Cléophile et celle de Porus pour Axiane font de ces deux personnages (le parfaits héros de romans. Andromaque (1667). Pour sauver son fils, la veuve d'Hector, Andromaque, consent à épouser Pyrrhus, dont elle est la captive.

Mais elle veut rester fidèle à la mémoire de son mari.

Aussi a-t-elle décidé de se tuer immédiatement après la célébration du mariage.

Elle n'aura pas à le faire.

Hermione, la fiancée que Pyrrhus a délaissée, charge Oreste de la venger.

Oreste tue Pyrrhus, et n'ayant pas réussi à conquérir par ce meurtre l'amour d'Hermione, il devient fou. Les Plaideurs (1668).

Lorsque Racine écrivit cette comédie, il venait de perdre un procès.

D'autre part, il fréquentait le Palais en compagnie de Boileau, qui parodiait avec beaucoup d'esprit les manières des plaideurs et des juges.

La pièce se présente comme une adaptation des Guêpes d'Aristophane.

On y décèle également des souvenirs de Rabelais et l'influence de deux contemporains : Molière, Furetière. Britannicus (1669).

En écrivant cette pièce, qui est tirée des Annales de Tacite, Racine semble avoir voulu rivaliser avec Corneille sur son propre terrain, celui de la tragédie historique. Néron a enlevé Junie, fiancée de Britannicus, mais il ne réussit pas à lui plaire.

Par jalousie, il fait empoisonner Britannicus.

Ces éclats ont pour effet de l'affranchir de la tutelle de sa mère, l'ambitieuse Agrippine. Bérénice (21 novembre 1670).

Le 28 novembre, les comédiens de Molière jouèrent une pièce de Corneille sur le même sujet : Tite et Bérénice.

La coïncidence n'est pas fortuite.

Ou bien, comme le dit Fontenelle, Madame, bellesoeur du roi, proposa le sujet à chacun des deux poètes pour les mettre en rivalité à leur insu, ou bien l'un des deux poètes prit à l'autre son sujet. L'empereur Titus aime Bérénice, reine de Palestine.

Mais par raison d'État, les deux amants se séparent.. »

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