Devoir de Français

Le sentiment de la gloire dans Corneille ?

Extrait du document

Quand on veut caractériser le théâtre de Corneille, les mots grand, héroïque, sublime viennent naturellement à l'esprit. Tous ses personnages mettent leur volonté au service d'un idéal; honneur, patrie, religion, tous ont le désir de se surpasser eux-mêmes Et si l'on veut chercher quel est, à travers la diversité des buts qu'ils poursuivent, le sentiment qui les anime tous, peut-être trouvera-t-on que c'est le sentiment de la gloire. Ce mot leur vient spontanément aux lèvres. Même les âmes basses et passionnées chez Corneille ne peuvent en fuir l'obsession.

« Quand on veut caractériser le théâtre de Corneille, les mots grand, héroïque, sublime viennent naturellement à l'esprit.

Tous ses personnages mettent leur volonté au service d'un idéal; honneur, patrie, religion, tous ont le désir de se surpasser eux-mêmes Et si l'on veut chercher quel est, à travers la diversité des buts qu'ils poursuivent, le sentiment qui les anime tous, peut-être trouvera-t-on que c'est le sentiment de la gloire.

Ce mot leur vient spontanément aux lèvres.

Même les âmes basses et passionnées chez Corneille ne peuvent en fuir l'obsession. Camille : C'est gloire de passer pour un cœur abattu...

(Horace, IV, se.

5, v.

1241). Félix : Mais leur gloire en a crû, loin d'en être affaiblie (Polyeucte, V, 4, v.

1704). En quoi consiste donc ce sentiment de la gloire? La réponse est facile, pour peu qu'on relise quelques-unes des scènes où le mot est employé (Le Cid, III, 4 et V, 1 ; Horace, V, 2; Cinna, I, 2 et III, 4; Polyeucte, II, 2; IV, 5). I.

C'est le désir de conserver sa propre estime et l'estime des autres. Rodrigue, avant le combat, Chimène, après le meurtre de son père : Tous mes plaisirs sont morts ou ma gloire ternie... Rechercher un trépas, si mortel à ma gloire ! ...

(Stances). Pour conserver ma gloire et finir mon ennui Le poursuivre, le perdre et mourir après lui (Le Cid, III, 4, vers 848). Commenter la première entrevue entre Rodrigue et Chimène. Pauline veut oublier Sévère et ne plus penser qu'à Polyeucte.

Sa gloire l'y engage.

« Je veux guérir des miens (mes maux), ils souilleraient ma gloire » (II, 2, v.

550). Leur gloire, c'est donc non seulement le souci qu'ils prennent de leur réputation, mais le sentiment très vif qu'ils ont de leur honneur.

Ils la mettent dans l'accomplissement fier et joyeux du devoir, surtout s'il est difficile.

Le jeune Horace est heureux d'avoir à combattre « ce qu'il aime » (II, 1 et 3, v.

378, 400, 431-452, 492). II.

C'est que la gloire est plus exigeante que le simple devoir. Elle demande quelque chose de rare, d'exceptionnel, de surhumain.

Pauline s'attachera d'autant plus à son mari que celui-ci se détachera d'elle davantage.

Elle demandera à Sévère, qui est digne de la comprendre, non seulement de sacrifier son amour, mais d'intercéder pour son rival (Polyeucte IV, 5, v.

1343-1345...

1391...

1405).

Le devoir d'Augus pouvait sembler être de punir.

Il pardonnera pour montrer qu'il est maître de lui et pour donner un exemple fameux à l'univers (Cinna V, 3 v.

1696-1700). III.

Aussi ce sentiment est-il plus stoïcien que chrétien. Polyeucte ne l'éprouve pas (cependant Néarque v.

705et 719).

Il s'y mêle pas mal d'orgueil (Auguste, le jeune Horace après le combat, v.

1251-1256), et il est sujet à d'étranges déviations.

Emilie (Cinna, I, 2,v.

107-112... 130).

Elle va jusqu'à faire l'apologie de l'ingratitude (v.

80...

972).

Un beau crime ne souille pas la gloire que ternirait la moindre lâcheté ou vilenie.

Ainsi le jeune Horace veut mourir, non pour se punir d'avoir tué sa sœur, mais pour n'avoir pas l'occasion plus tard de déchoir d'une gloire qui ne saurait plus croître (Horace, V, 2, v.

1535-1595). Expliquer la psychologie de Corneille par le temps où il a vécu : les héros et les héroïnes de la Fronde : la Rochefoucauld, Condé, Retz, la Grande Mademoiselle, Mesdames de Chevreuse, Longueville, etc.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles