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Jules Supervielle, "San Bernardino", Débarcadères (1922)

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Jules Supervielle, "San Bernardino", Débarcadères (1922) Que j'enferme en ma mémoire, Ma mémoire et mon amour, Le parfum féminin des courbes colonies, Cet enfant nu-fleuri dans la mantille noire De sa mère passant sous la conque du jour, Ces plantes à l'envi, et ces feuilles qui plient, Ces verts mouvants, ces rouges frais, Ces oiseaux inespérés, Et ces boules d'harmonies, J'en aurai besoin un jour, J'aurai besoin de vous, souvenirs que je veux Modelés dans le lisse honneur des cieux heureux, Vous me visiterez, secourables audaces, Azur vivace d'un espace Où chaque arbre se hisse au dénouement des palmes A la recherche de son âme, Où la fleur mouille en l'infini De la couleur et du parfum qu'elle a choisis, Où je suis arrivé plein d'Europe et d'escales Ayant toujours appareillé Et, sous le chuchotis de ces heures égales, Du fard des jours errants je me suis dépouillé.

« Jules Supervielle, Débarcadères, « San Bernardino ». 1.

Que j'enferme en ma mémoire, 2.

Ma mémoire et mon amour, 3.

Le parfum féminin des courbes colonies, 4.

Cet enfant nu-fleuri dans la mantille noire 5.

De sa mère passant sous la conque du jour, 6.

Ces plantes à l'envi, et ces feuilles qui plient, 7.

Ces verts mouvants, ces rouges frais, 8.

Ces oiseaux inespérés, 9.

Et ces boules d'harmonies, 10.

J'en aurai besoin un jour, 11.

J'aurai besoin de vous, souvenirs que je veux 12.

Modelés dans le lisse honneur des cieux heureux, 13.

Vous me visiterez, secourables audaces, 14.

Azur vivace d'un espace 15.

Où chaque arbre se hisse au dénouement des palmes 16.

A la recherche de son âme, 17.

Où la fleur mouille en l'infini 18.

De la couleur et du parfum qu'elle a choisis, 19.

Où je suis arrivé plein d'Europe et d'escales 20.

Ayant toujours appareillé 21.

Et, sous le chuchotis de ces heures égales, 22.

Du fard des jours errants je me suis dépouillé. Poème de Supervielle > poète et romancier franco-uruguayen, né à Montevideo en 1884 et mort en 1960 à Paris. Débarcadères > premier recueil important de poèmes de Supervielle, publié en 1922. Titre du recueil qui évoque un thème très important dans l’œuvre du poète > le thème du voyage. • Supervielle > poésie post-baudelairienne, post-rimbaldienne > poésie moderne… Certaine liberté de la forme. Poème qui se compose de 3 strophes > 1 strophe de 9 vers, une strophe de 11 vers et un distique final. Vers de différentes mesures dans ce poème => alternance des mètres. - Une majorité d’alexandrins (vers noble de la poésie française).

Cf.

les vers 3, 4, 5, 6, 11, 12, 13, 15, 18, 19, 21, 22 ; - Des octosyllabes.

Cf.

les vers 7, 14, 16, 17, 20. - Des heptasyllabes (vers de 7 syllabes > vers impairs).

Cf.

les vers 1, 2, 8, 9, 10. Dans la 1e strophe, les rimes ne sont pas très régulières. Dans la 2e strophe, il y a quelques rimes suivies du type AABB.

Cf.

« veux, heureux ; audaces, espace ; infini, choisis ». Rimes croisées du type ABAB entre la fin de la 2e strophe et la 3e strophe.

Cf.

« escales ; appareillé ; égales ; dépouillé ». I- Souvenirs d’un monde exotique A- Mémoire • Présence des marques de 1e personne du singulier > le poète.

Ex : « j’ ; ma ; mon ; je ; me… ». Lyrisme, le poète évoque ses sentiments > ses souvenirs. • Les 2 premiers vers : répétition de « ma mémoire » > importance des souvenirs.

NB « Ma mémoire » coordonnée à « mon amour » > lien entre ces deux choses.. »

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