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Jean Claude Carrière, la Controverse de Valladolid

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Jean Claude Carrière, la Controverse de Valladolid ( Sépulvéda reprend La parole directement à Las Casas :) "SEPULVEDA : Assimiler les Espagnols à des démons, mais quelle aberration ! Quelle folie ! Les indigènes ont reconnus eux même que les conquérants leur étaient envoyés pas quelque force supérieure ! Ils en étaient sûrs ! depuis le début ! Et faire des Indiens des innocents ! Mais comment vous suivre ? Eux qui sacrifiaient à leurs idoles des milliers, des dizaines de millier de victimes ! Quatre-vingt mille pour la seule inauguration du grand temple de Mexico ! LAS CASAS : Le chiffre est loin d'être prouvé ! SEPULVEDA : Mais c'est le plus barbare, le plus sanglant des peuples ! Sodomites, oui, et cannibales ! Vous avez oublié de le rappeler ! Ils allaient, a-t-on dit, " le ventre gonflé de chair humaine" ! Ils ont tués des Espagnols et ils le sont mangés ! et certains, pour danser, revêtaient des peaux de chrétiens ! Et vous parlez d'un paradis ? Vous dites qu'ils ne savent pas mentir ? Mais ils vous ont trompé ! Continuellement ! Dès qu'un peuple sait parler, il sait mentir ! Ces Indiens sont des sauvages féroces ! Non seulement il est juste, mais il est nécessaire de soumettre leurs corps à l'esclavage et leurs esprits à la vraie religion ! ( Las Casas prend une note rapide. Sépulvéda change de ton, s'adresse au légale : ) A supposer même l'absurde, à supposer qu'ils soient innocent, notre guerre ne serait-elle pas justifiée, une guerre menée pour protéger des innocents contre des chefs tyranniques, qui mettaient à mort leurs hommes pour les dévorer ? LEGAT : Je le répète, professeur, nous ne sommes pas ici pour parler de la guerre ! Nous pourrions discuter longtemps pour savoir qui sont les chefs tyranniques, et qui les innocents. SEPULVEDA : Je l'admets. LEGAT : Innocents qui jamais ne nous appelèrent à leur secours. SEPULVEDA: Mais qui acceptèrent qu'on les libérât. LEGAT : Mais où commence, et où s'achève, ce droit que nous nous donnons d'intervenir chez l'étranger ? Comment distinguer ces sacrifices, par exemple, d'une condamnation à mort ? Lorsque des actes à nos yeux criminels se commettent dans d'autre pays, soumis à d'autres lois, adorant d'autres dieux, devenons le vrai Dieu, sommes-nous nécessairement chargés de la police de la Terre ?

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