Fiche de lecture Antigone

« ANTIGONE de Jean Anouilh. Antigone est l'un des personnages les plus célèbres du théâtre antique : déjà, en 442 av.

J.C., dans la pièce de Sophocle, elle incarne l'obéissance à des lois divines et morales, qui transcendent la justice humaine. Antigone a ainsi inspiré de nombreux auteurs dramatiques. En 1944, sous l'occupation allemande, Jean Anouilh fait d'elle une figure de la résistance à l'oppression. Qui est Jean Anouilh Jean Anouilh est né à Bordeaux en 1910, d'un père tailleur et d'une mère pianiste.

Ses parents s'installent à Paris où il fait ses études. Son goût pour le théâtre s'éveille très tôt.

Il fait deux rencontres décisives : celle de Jean Giraudoux et celle de Jean Cocteau, qui lui font découvrir le théâtre poétique. Le succès de sa première pièce, l'Hermine, l'incite à vivre de sa plume. Après des années difficiles, il rencontre deux grands animateurs de théâtre, Georges Pitoëf et André Barsacq, grâce auxquels il connaît enfin la vie de troupe.

Le Voyageur sans bagages (1937) et le Bal des voleurs (1938) marquent la fin de ses difficultés. Sa production est désormais aussi importante que renommée.

Il signe certaines mises en scène.

Il meurt à Lausanne en 1987. Il classe lui-même ses œuvres selon leur tonalité, en « pièces roses », « pièces noires » (Antigone), « pièces brillantes, grinçantes, costumées, baroques, secrètes », etc. Le contexte de l’histoire d’Antigone C1 - Interne Ménécée a eu deux enfants : Jonaste et Créon Laios et Jocaste se marient et sont roi et reine de Thèbes Ils ont eu un enfant Œdipe.

Il est maudit à sa naissance et ses parents tentent de s’en débarrasser. Mais Oedipe ne meurt pas. Sans le savoir, il va tuer son père, coucher avec sa mère et ils auront ensemble 4 enfants : Polynice, Etéocle, Ismène et Antigone. Œdipe finit par découvrir qu’il a tué son père et couché avec sa propre mère, du coup, il décide de s’éxiler hors de Thèbes.

Et Jocaste, elle, se suicide. Les deux fils d’Œdipe, Polynice et Etéocle sont donc deux pour un seul trône. Ils vont conclure un pacte, ils gouverneront à tour de rôle, un an sur deux. Etéocle commence par régner mais au bout d’un an, il ne veut plus passer le trône à son frère Polynice.

Polynice se révolte, les deux frères se mènent bataille et s’entre tuent. Créon, le frère de Jocaste, récupère le trône, il décide de donner les hommages à Etéocle, de lui faire des funérailles dignes d’un roi, tandis que Polynice aura sa dépouille en plein air à la merci des vautours et des bêtes sauvages. Créon ordonne également au peuple de ne pas enterrer Polynice et que quiconque l’enterrera, sera vu comme un traite, et sera lui aussi condamné de mort. Le sujet La scène se passe à Thèbes, en été. Les deux fils d'Œdipe, Étéocle et Polynice, se sont entre-tués sous les murs de la ville. Le roi Créon a ordonné de n'enterrer qu'Étéocle, laissant sans sépulture celui qu'il considère comme traître, Polynice (ce qui, selon les Anciens, condamne son âme à errer éternellement). Quiconque enfreindra la loi sera puni de mort. La sœur d'Étéocle et de Polynice, Antigone, ose braver l'interdit et défier Créon : elle accomplit à deux reprises les rites funéraires pour son frères Polynice. Découverte, elle est condamnée à mort, malgré l'intervention de son fiancé, Hémon, fils de Créon. Elle se pend dans la caverne où elle est emmurée, et Hémon se suicide sur son corps. Eurydice, la mère d’Hémon, se tue également et ne reste plus que Créon et Ismène. Sont morts : Polynice, Etéocle, Antigone, Hémon et Eurydice Sont vivants à la fin de la pièce : Le roi Créon et sa fille Ismène. C1 - Interne Les personnages Antigone Antigone est la fille du Roi Œdipe.

Elle est la sœur de Ismène, de Polynice et de Etéocle. Elle est la fiancée d’Hémon avec qui elle aurait aimé avoir un Fils. Antigone n'est pas particulièrement belle, elle est petite, maigre, noiraude et renfermée, mais représente l'intransigeance et la pureté. Elle risque la mort en transgressant la loi pour son frère, qui pourtant ne l'aimait pas. Elle l’enterre par deux fois : Une fois avec une pelle d’enfant rouillée, celle de son frère Polynice. Une deuxième fois avec ses mains. Elle l’enterre car elle ne veut pas que son âme erre éternellement sans jamais trouver de repos. Quand Créon lui révèle les coulisses politiques du drame, elle choisit la mort, non plus pour honorer son frère, mais pour ne pas pactiser avec la médiocrité : « Vous me dégoûtez tous avec votre bonheur ! ». Elle affronte avec violence le roi Créon, son oncle, et revendique sa liberté : « Moi, je ne suis pas obligée de faire ce que je ne voudrais pas ! » Elle a l'orgueil d'Œdipe. En même temps, elle reste enfant : elle est affectueuse et tendre (envers sa sœur Ismène et sa nourrice). Au moment de mourir, elle est prise par la peur et ne sait plus vraiment pourquoi elle meurt : « je ne sais plus pourquoi je meurs ». Elle demande au garde de pouvoir écrire quelques lignes à Hémon.

« Pardon, mon chéri. Sans petite Antigone, vous auriez tous été bien tranquilles.

Je t’aime.

» Elle sera murée vivante dans un trou dans les cavernes de Hadès, aux portes de la ville. Antigone se pend avec les fils de sa ceinture. Hémon se fait emmurer avec elle et se tue de son épée dans son ventre, après avoir cracher au visage de son père. Créon Il est marié à Eurydice, est le père d’Hémon et l’oncle d’Antigone, Ismène, Polynice et Etéocle. « C'est le roi.

Il a des rides, il est fatigué.

Il joue au jeu difficile de conduire les hommes.

» Il assume le pouvoir, après la mort d'Œdipe et de ses deux fils, avec courage, et sans illusions. Son rôle : il punit tous ceux osent s’opposer à lui. Il tente de sauver Antigone : pour cela, il lui révèle les coulisses sordides du drame. Il veut qu’elle retourne dans sa chambre, il fera taire les gardes, et on oubliera ce qui vient de passer. Mais il comprend cependant que ses efforts sont vains. C1 - Interne Les exigences du pouvoir l'emportant même sur le désespoir de son fils : « Je suis le maître avant la loi.

Plus après.

». Il finit complètement seul, son fils puis sa femme, Eurydice, s'étant suicidés. Il poursuit néanmoins son ouvrage : « Ils disent que c'est une sale besogne, mais si on ne la fait pas, qui la fera ? » Il reste seul, et poursuit sa mission de roi en participant au Conseil, dès la fin de cette tragédie. Eurydice Elle est la reine, femme de Créon et mère d’Hémon. Elle tricotera durant toute la pièce, pour le peuple qui a froid. Elle est bonne, digne et aimante. Ismène Elle est la sœur d’Antigone.

Elles sont proches et s’apprécient beaucoup. Elle « est bien plus belle qu'Antigone » : elle est « éblouissante ».

Elle est rose et dorée. Elle se dit elle-même « plus pondérée » qu'Antigone.

Elle réfléchit. Quelle que soit son affection pour son frère, elle ne se sent pas le courage de braver l'interdiction. Elle accepte sa faiblesse de femme et s'incline devant le pouvoir de Créon. Polynice et Etéocle Ce sont les frères morts d’Antigone. Ce sont deux vauriens qui ne se sont jamais préoccupés d’elle. Etéocle est présenté comme le bon frère et Polynice comme le vaurien laissé sans sépulture.

Mais finalement, ce sont deux êtres mauvais qui ont tenté d’assassiner leur père Œdipe. La décision finale de Créon n’a qu’une vocation politique pour maintenir un ordre fragile dans Thèbes. Hémon Il a préféré Antigone à la belle Ismène, vers qui tout le portait. Il l'aime et veut la sauver, en intercédant auprès de son père, et sans connaître les vraies raisons du choix d'Antigone. Il partage son sort par désespoir d'amour : « Crois-tu que je pourrai vivre, moi, sans elle ? » Il est en opposition à son père Créon à la suite de sa décision vis-à-vis d’Antigone. La nourrice Elle est très proche d’Antigone et d’Ismène. Elle protège Antigone et veut la sauver. C1 - Interne Son surnom : ma bonne vieille pomme rouge Antigone prend congé de la nourrice comme elle se sépare d'Hémon et d'Ismène, avant d'affronter Créon. Antigone lui fait promettre de s’occuper de sa chienne Douce, de ne pas la fâcher et de souvent lui parler. En disant adieu à la nourrice, Antigone perd sa dernière protection et le.... »