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Faut-il forcément une fin inatendue pour faire un roman ou une piéce de théatre réussie ?

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Les romans à tendance réaliste se présentent comme des reflets directs d'une réalité sociale ou historique et proposent souvent une étude des mécanismes d'une société. Ils ont donc une fin analytique et en cela présentent un intérêt non négligeable pour le lecteur en lui permettant de mieux comprendre son époque, ou une époque passée. Ces types de romans ont donc une valeur pédagogique indéniable et sont caractérisés par leur grande densité cognitive. Ex : Les romans de Balzac ( Le père Goriot ou Les Chouans) ou de Zola ( L'Assommoir, Germinal, Au bonheur des dames) Les pièces de théâtre peuvent aussi véhiculer cette critique sociale et politique. Depuis l'Antiquité, le théâtre assume un rôle politique : il sert à exprimer les problèmes de la polis c'est-à-dire de la cité, représentée sur scène par le choeur. Il tend, au fil des siècle à devenir une véritable tribune politique et sociale ; Ex : Le théâtre de Beaumarchais ( Le Mariage de Figaro), ou de Brecht dans La Vie de Galilée (Brecht y propose une réflexion sur l'autorité et l'entrave à la liberté d'expression)   2)      Intérêt métaphysique   Le roman comme le théâtre ne peuvent se réduire à une simple intrigue bien menée, ménageant suspense et effet de surprise. Ils tiennent leur intérêt et leur succès des réponses qu'ils peuvent apporter aux questions existentielles ou métaphysiques du lecteur et du spectateur. à étudier ici la notion de catharsis telle qu'elle est mise en oeuvre au théâtre (en particulier dans le théâtre antique et classique) : ce concept qui est à l'origine du théâtre apparaît dans la Poétique d'Aristote et désigne mise à jour du refoulé et de l'affrontement intime du spectateur qui a lieu pendant une pièce de théâtre ainsi que sa purification : . En voyant représentés sur la scène les conflits qui le rongent, le spectateur en ressort purgé et purifié. Cette catharsis représente l'intérêt majeur des pièces du théâtre antique et classique, avant même la question du divertissement que procure l'intrigue ;   à le roman, conçu aujourd'hui comme la forme moderne du mythe revêt aussi souvent un grand intérêt métaphysique tentant de révéler le sens de nos existences .

« Analyse du sujet et problématisation : Le sujet porte sur la question du dénouement dans deux genres littéraires : le roman et le théâtre.

Il semble fondé sur un présupposé : un roman ou une pièce de théâtre propose souvent, voire quasi systématiquement, « une fin inattendue », c'est-à-dire, un dénouement surprenant. Par roman, on entendra un long récit fictif en prose.

Par pièce de théâtre, on entendra plus précisément ici le texte dramatique fixant les ressorts de l'intrigue, et déterminant donc la teneur du dénouement. Le sujet assimile la qualité d'une œuvre romanesque ou théâtrale au degré de surprise offert par le dénouement. Problématique : L'intérêt d'une œuvre romanesque ou théâtrale dépend-il du degré de surprise que son dénouement provoque chez le lecteur ou le spectateur ? Une œuvre romanesque ou théâtrale sans dénouement surprenant est-elle vouée à l'échec, I) L'intérêt d'une œuvre romanesque et théâtrale tient certes au suspense de l'intrigue 1) Une intrigue rythmée Le rythme de l'intrigue romanesque ou théâtrale est garant du succès de l'œuvre.

Pour capter l'attention du lecteur ou du spectateur, le romancier ou le dramaturge doivent ménager un certain suspense dans l'intrigue tout en multipliant les péripéties conduisant au dénouement.

Les rebondissements de l'intrigue font partie intégrante de l'intérêt et du succès d'une œuvre car elles maintiennent le lecteur et le spectateur en haleine. Ex : · Don Quichotte de Cervantes, considéré comme le premier roman moderne, est fondé sur une intrigue rythmée multipliant les rebondissements surprenants. · Les horribles et épouvantables faits et prouesses du très renommé Pantagruel Roi des Dipsodes, fils du Grand Géant Gargantua de Rabelais, dont le titre évoque déjà la multitude de rebondissement. · Le fameux « coup de théâtre », élément indispensable à toute pièce et désignant un événement imprévu, rebondissement inattendu, changement brutal de situation qui modifie le cours de l'action et relance l'intérêt.

Parfois le coup de théâtre noue l'action, en venant renverser les espérances des personnages par une ironie tragique : c'est souvent le cas dans les tragédies. Parfois, au contraire, il dénoue l'action en lui permettant d'évoluer vers une conclusion heureuse : c'est, bien sûr, souvent le cas dans les comédies 2) Un dénouement créant un effet de surprise Un dénouement surprenant favorise le plaisir du lecteur ou du spectateur et l'intérêt d'une œuvre romanesque ou théâtrale.

Dans les romans policiers, le caractère inattendu du dénouement est d'ailleurs un indice de la qualité de l'œuvre, puisque si le lecteur découvre l'identité du criminel avant la fin de l'œuvre, celle-ci n'a plus aucun intérêt.

Une chute réussie dans uns pièce de théâtre est souvent une chute surprenante et spectaculaire : étudier ici les pièces considérées comme des « classiques » aujourd'hui : leur dénouement repose souvent sur un spectaculaire surprenant. Ex : · Œdipe Roi et la scène racontée de la mort de Jocaste et de l'automutilation d'Œdipe inspirant un effroi inattendu (fin de la pièce spectaculaire et surprenante) · La fin très inattendue du Meurtre de Roger Acroyd , roman d'Agatha Christie, sur laquelle repose toute l'œuvre puisqu'elle est la révélation du meurtrier qui n'est autre que le narrateur à la première personne de l'histoire. II) Les limites du suspense et de la surprise comme signes de réussite d'une œuvre romanesque ou théâtrale 1) Le classement générique des pièces de théâtre Le classement générique des pièces de théâtre est fondé en grande partie sur la différence de dénouement. Alors que la tragédie se caractérise par un dénouement malheureux, tout comme le drame romantique, la comédie, au contraire propose un dénouement heureux.

Ce classement générique laisse peu de place à un fort effet de surprise, le lecteur, ou spectateur sachant d'emblée à quel type de pièce il a affaire. 2) La satisfaction de la fin sans surprise Souvent, à la lecture d'un roman ou d'une pièce de théâtre, le lecteur suppose un dénouement particulier. Une fin allant à l'encontre de cette supposition, voire de cet espoir peut s'avérer déceptive pour le lecteur, comme pour le spectateur.

Ces derniers peuvent être satisfaits d'une fin sans surprise, attendue, conforme à leur imagination, qui leur confère une certaine complicité avec l'auteur, l'impression plaisante d'avoir pensé à la même. »

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