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En vous appuyant sur des exemples, vous apprécierez cette formule par laquelle Lanson définit « en son essence » le lyrisme : « l'expression individuelle d'une inquiétude métaphysique ».

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.. Il se retrouve dans les Odes d'Horace ou les poésies anacréontiques imitées par les poètes de la Pléiade. Pour s'en tenir à quelques pages qui demeurent dans toutes les mémoires, il inspire L'Aubespin à Ronsard, l'émouvante conclusion que La Fontaine donne aux Deux Pigeons, Après trois ans de Verlaine A la Santé d'Apollinaire. Tout ce qu'il y a de frais et de spontané dans de tels poèmes semble méconnu et écrasé par la formule de Lanson. II. TOUTE oeUVRE LYRIQUE EST, A QUELQUE DEGRÉ, A LA FOIS MÉTAPHYSIQUE ET INDIVIDUELLE Il convient toutefois d'y regarder de plus près. Si l'on appelle «-métaphysique » non plus la « connaissance des causes premières et des premiers principes», mais selon l'expression de Jean-Paul Sartre « un effort vivant pour embrasser du dedans la condition humaine », la formule de Lanson cesse de choquer. La métaphysique et la vie, le général et l'immédiat ne s'opposent plus. Et l'on conçoit qu'ils puissent entrer ensemble dans la composition de toute oeuvre lyrique. 1° Les poèmes qui ne font que s'attacher aux peines et aux joies de la vie ne seraient pas lyriques s'ils ne sous-entendaient quelque inquiétude métaphysique. Ainsi, dans L'Aubespin de Ronsard, dans Après trois ans de Verlaine, c'est la fragilité secrète des choses qui pousse le poète à les consacrer par le chant.

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