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« De la musique avant toute chose » écrit Verlaine dans son Art poétique. Cette expression peut-elle suffire à définir la poésie ?

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  3) La poésie, en ce qu'elle est un souffle incantatoire est aussi un « charme » (du latin carmen, chant incantatoire.)  De plus, comme Orphée, le poète transgresse les interdits. Il descend au fond du langage, au fond de  lui-même, ose regarder dans l'abîme de son être, ou même parfois scruter l'invisible. Comme Orphée le poète essaie de vaincre la mort en l'affrontant avec ses paroles. Il essaie de la détruire ou d'au moins la rapetisser comme fait René Char : Mort minuscule de l'été Détèle-toi mort éclairante À présent, je sais vivre Analyser la musicalité de ce passage, en la comparant au souhait de Verlaine : repérer la gamme des assonances, des allitérations, et surtout sur l'opposition vers pair, vers impair.   II Mais la langue française classique, telle qu'elle a été crée et unifié à partir de la Renaissance et contrairement à la langue anglaise, espagnole et italienne, ne possède plus d'accent d'intensité mais de hauteur. Or, cela est un obstacle à la musicalité originelle de la langue. De fait, certains poètes ont choisi d'imiter, de créer avec leur mot des images picturales pour certains, des vérités universelles pour d'autres. 1)      Théophile Gautier, Banville, Leconte de Lisle (l'école du Parnasse) ont entamé un travail d'orfèvre sur leur texte : rigueur formelle, et recherche esthétique, ces poètes recherchaient à imiter par leur mot la perfection marmoréenne des statues ou des fresques antiques. Ils s'inscrivaient contre le mouvement romantique, rejetant toute forme de lyrisme.

« « De la musique avant toute chose », préconise Verlaine dans son poème intitulé "Art poétique".

Pensez vous que la poésie puisse se définir par ce seule aspect musical? Paul Verlaine ouvre son poème Art poétique sur « De la musique avant toute chose, Et pour cela préférer l'impair ». Ce poème est un véritable manifeste poétique, Verlaine exprime qu'elle est, selon lui, la fonction première de la poésie.

En recherche d'harmonie et d'expression aérienne de la réalité, Verlaine est un poète qui n'a eu de cesse d'exprimer ses émotions par le jeu des contrastes, par une musicalité toute en nuance qui lui est propre, et qui fait de lui l'un des premiers poètes de la modernité. En quoi la volonté poétique de Paul Verlaine représente l'un des enjeux principal à toute création poétique ? I Effectivement, la musicalité d'un texte poétique, en ce qu'elle est un travail de recherche formelle sur les mots, est à la base de toute création poétique. 1) Dans l'antiquité, Orphée était un poète musicien, avec sa cithare et ses mots, il charmait tous ceux qui l'écoutaient.

En effet, le poète était un être inspiré par les muses.

C ette image du poète musicien est donc l'une des premières que nous ayons de l'antiquité.

Pour Platon, à cause de son enthousiasme (du grec Theos, inspiré des dieux), le poète était un être dangereux, qui devait rester à l'extérieur de la cité. 2) Au Moyen Age, le poète troubadour accompagnait ses mots de son instrument de musique.

Les textes poétiques que nous retrouvons sont tout autant des partitions de que des recueils poétiques.

(voir la structure des rondeaux par exemple). 3) La poésie, en ce qu'elle est un souffle incantatoire est aussi un « charme » (du latin carmen, chant incantatoire.) De plus, comme Orphée, le poète transgresse les interdits.

Il descend au fond du langage, au fond de lui-même, ose regarder dans l'abîme de son être, ou même parfois scruter l'invisible.

C omme Orphée le poète essaie de vaincre la mort en l'affrontant avec ses paroles.

Il essaie de la détruire ou d'au moins la rapetisser comme fait René Char : Mort minuscule de l'été Détèle-toi mort éclairante À présent, je sais vivre Analyser la musicalité de ce passage, en la comparant au souhait de Verlaine : repérer la gamme des assonances, des allitérations, et surtout sur l'opposition vers pair, vers impair. II Mais la langue française classique, telle qu'elle a été crée et unifié à partir de la Renaissance et contrairement à la langue anglaise, espagnole et italienne, ne possède plus d'accent d'intensité mais de hauteur.

Or, cela est un obstacle à la musicalité originelle de la langue. De fait, certains poètes ont choisi d'imiter, de créer avec leur mot des images picturales pour certains, des vérités universelles pour d'autres. 1) Théophile Gautier, Banville, Leconte de Lisle (l'école du Parnasse) ont entamé un travail d'orfèvre sur leur texte : rigueur formelle, et recherche esthétique, ces poètes recherchaient à imiter par leur mot la perfection marmoréenne des statues ou des fresques antiques.

Ils s'inscrivaient contre le mouvement romantique, rejetant toute forme de lyrisme.

La poésie ne devait plus être la transcription d'une émotion personnelle, mais elle devait imiter une perfection visuelle. Voir le poème L'Art de Gautier, dernier poète du recueil Emaux et Camées. 2) Au XVII ème siècle, et au détriment de l'inspiration lyrique, les académies et en particulier les Inscriptions des Belles Lettres ont fait évoluer la poésie vers une fonction didactique et satirique. La Fontaine réactualisa Esope et Phèdre, Boileau dans son Art Poétique préconisera pour tous les poètes: « Quelque sujet qu'on traite, ou plaisant ou sublime, Que toujours le bon sens s'accorde avec la rime.

» 3) L'aspect visuel de la poésie a trouvé sa grâce auprès du poète Mallarmé pour qui la poésie devait être un langage sacré inaccessible au commun des mortels.

Il fallait être initié pour la comprendre.

Vision élitiste de la poésie et sacralisation du langage à son paroxysme. Lire « Un coup de dé jamais n'abolira le hasard », visuellement, ce texte, et l'agencement des mots reproduit un lancé de dé. Si vous êtes intéressé, voir aussi le « cut-up » de Burroughs, et la fonction poétique du mot en tant que tel, et décontextualisé. Pour conclure, nous pouvons dire que la musicalité d'un texte poétique français dépend de l'intention du poète.

En ce qu'il est une œuvre d'art, se cache derrière le poème la fonction que veut lui donner son auteur.

Qu'il soit expression d'un sentiment, ou imitation d'un chef d'œuvre antique, tout texte poétique possède une musicalité dès lors que le lecteur fait l'effort de l'entendre avant de le lire.. »

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