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Commentez, au moyen des pièces de Corneille que vous connaissez, ce mot de La Bruyère sur notre grand tragique : « Il peint les Romains. Ils sont plus grands et plus romains dans ses vers que dans leur histoire. » ?

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II. Ils sont plus grands que dans leur histoire Cette évocation presque complète n'est pas à tout prendre une évocation fidèle. Sévère, il est vrai, représente assez exactement le Romain cultivé de l'Empire sur son déclin, mais Nicomède ne fut pas dans la réalité cet adversaire loyal qui lors même qu'il combat les Romains sait faire grand cas, de leurs solides vertus. Il ne fut pas ce héros clairvoyant dont le bon sens égale la fermeté, mais un tyran doublé d'un parricide. Quant à Auguste que l'historien Duruy nous dépeint « cruel de sang-froid, clément par calcul..., tartuffe de piété sans religion, hypocrite de vertu, avec des vices », il n'est pas ce héros magnanime et majestueux dont Corneille à la suite de la tradition littéraire et légendaire nous a laissé le portrait. III. Ils sont plus romains que dans leur histoire Au reste, cette idéalisation va jusqu'à faire de ces héros des symboles des plus hautes vertus qui permirent à cette poignéo de paysans de se lancer avec succès à la conquête d'un monde. On a eu raison de dire qu'« Emilie est l'altière descendante des Arria et des Cornélie ». Dans Horace on voit cette religion du foyer qui s'élargit en religion de la patrie, cette puissance de la famille qui fait de l'autorité paternelle un droit absolu et sacré.

« Commentez, au moyen des pièces de Corneille que vous connaissez, ce mot de La Bruyère sur notre grand tragique : « Il peint les Romains.

Ils sont plus grands et plus romains dans ses vers que dans leur histoire. » PLAN DÉTAILLÉ Corneille a toujours manifesté une prédilection pour les tragédies à sujets romains, et à travers la succession de ses pièces revivent toutes les grandes périodes de l'histoire de Rome.

Mais des héros qu'il met en scène il offre une image idéalisée ; en eux il se plaît à incarner les plus hautes vertus qui symbolisent l'âme romaine.

Ainsi s'explique le jugement de La Bruyère : « Il peint les Romains.

Ils sont plus grands et plus romains dans ses vers que dans leur histoire.

» I.

Il peint les Romains Toutes les étapes essentielles de l'histoire du peuple romain se retrouvent de l'une à l'autre des tragédies cornéliennes.

Avec Horace c'est la période des Rois qu'il nous retrace.

Avec Sophonisbe, Nicomède, Sertorius, Pompée, c'est la République depuis les guerres puniques jusqu'au lendemain de Pharsale.

Cinna, Othon, Polyeucte nous mènent de la fondation de l'Empire jusqu'au plus fort de sa lutte contre le christianisme.

Attila enfin évoque la grande invasion barbare. II.

Ils sont plus grands que dans leur histoire Cette évocation presque complète n'est pas à tout prendre une évocation fidèle.

Sévère, il est vrai, représente assez exactement le Romain cultivé de l'Empire sur son déclin, mais Nicomède ne fut pas dans la réalité cet adversaire loyal qui lors même qu'il combat les Romains sait faire grand cas, de leurs solides vertus.

Il ne fut pas ce héros clairvoyant dont le bon sens égale la fermeté, mais un tyran doublé d'un parricide.

Quant à Auguste que l'historien Duruy nous dépeint « cruel de sang-froid, clément par calcul..., tartuffe de piété sans religion, hypocrite de vertu, avec des vices », il n'est pas ce héros magnanime et majestueux dont Corneille à la suite de la tradition littéraire et légendaire nous a laissé le portrait. III.

Ils sont plus romains que dans leur histoire Au reste, cette idéalisation va jusqu'à faire de ces héros des symboles des plus hautes vertus qui permirent à cette poignéo de paysans de se lancer avec succès à la conquête d'un monde.

On a eu raison de dire qu'« Emilie est l'altière descendante des Arria et des Cornélie ».

Dans Horace on voit cette religion du foyer qui s'élargit en religion de la patrie, cette puissance de la famille qui fait de l'autorité paternelle un droit absolu et sacré. Conclusion: Tels sont les Romains dans les pièces cornéliennes.

En leur donnant un relief, une noblesse de sentiments et de conduite qu'ils ne possédaient pas dans la réalité, Corneille s'est laissé guider par les historiens et les moralistes latins qui sacrifiaient volontiers à leur goût du panache la scrupuleuse exactitude.

Ainsi transfigurés, ces héros étaient dignes de la haute conception qu'il se faisait de la tragédie.

En ce sens, Guez de Balzac écrivait à l'auteur d'Horace et de Cinna : «Aux endroits où Rome est de brique, vous la rebâtissez de marbre.

». »

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