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Comment faire un commentaire composé ?

Extrait du document

Dissertation et commentaire composé posent les mêmes problèmes, dès lors que l'on passe du stade de l'élaboration à celui de la rédaction. Une fois établi le plan détaillé qui servira de charpente au développement, vous vous attacherez à rédiger entièrement sur une feuille de brouillon l'introduction et la conclusion de votre travail. Vous recopierez ensuite au propre l'introduction et, après avoir laissé un blanc, attaquerez directement au propre le développement. Le temps imparti à l'examen ne laisse pas le loisir d'écrire deux fois cette partie de l'étude, de beaucoup la plus longue, bien sûr. Vous demeurerez d'autant plus serein au cours de votre rédaction que vous saurez votre conclusion toute prête, pour le cas où vous seriez pris de court. Vous êtes sûr d'éviter ces conclusions informes, bâclées en deux minutes, si fréquentes dans les copies. Le mieux sera d'ailleurs que vous ne soyez pas surpris par le temps et que vous disposiez de quelques minutes pour vous relire : bien des négligences et peut-être quelques fautes d'orthographe pourront ainsi être supprimées. 1. L introduction Sa qualité maîtresse doit être la concision élégante. Pensez à l'importance de votre premier contact avec quelqu'un, dans la vie. L'introduction, c'est votre première rencontre avec celui qui vous lit. Vos premières lignes projetteront, selon les cas, de l'ombre ou de la lumière sur tout le reste de votre travail.

Par une heureuse convention, votre lecteur est censé ignorer absolument de quoi vous allez l'entretenir. Vous ne sauriez donc commencer par des expressions telles que : Le texte qui nous est proposé nous invite... Quel texte? Proposé à qui?

D'après les nombreux exemples qui suivent, vous pourrez constater qu'une introduction exige trois éléments :

    1. Une ou deux phrases qui, tout en présentant à elles seules de l'intérêt, vous permettent de capter immédiatement l'attention et d'en venir à votre sujet ou à votre texte;

    2. La présentation du sujet ou du texte. Elle comportera un résumé de ce qui a précédé, s'il s'agit d'une page extraite d'une oeuvre (roman, pièce). Ce résumé doit être réduit au minimum et établi de façon à rendre claires les allusions du texte. C'est pourquoi vous aurez peut-être à passer sous silence dix scènes importantes d'un roman et à mentionner un passage mineur, parce que la page qui vous est proposée y fait allusion. Doit-on citer le jugement proposé? Ce sera parfois le plus simple, s'il est court. S'il est long, contentez-vous d'en indiquer la substance, en conservant, si vous y tenez, telle ou telle expression intéressante que vous placerez entre guillemets;

    3. L'annonce du plan. Vous devez donner à votre lecteur une impression de relative sécurité en lui communiquant les « titres » des deux ou trois points que vous allez traiter. Il s'agit des grandes parties et de rien d'autre. Vous éviterez ici les tours scolaires (Dans une première partie nous montrerons que...), les cascades de questions (il serait si facile de poser une question correspondant à chaque point!).

Lecture : La fin de l'exorde dans l'Oraison funèbre de Madame, de Bossuet. L'orateur y annonce son plan de six façons différentes : six, car il doit attirer l'attention d'un auditoire qui vient de la rue, qui a mille autres soucis en tête. Pour vous, qui écrivez et pouvez donc être relu, une seule annonce du plan suffit. Étudiez celles qui sont proposées dans les introductions qui suivent.

L'introduction et la conclusion doivent révéler plus que toute autre partie du travail la personnalité de l'étudiant. Il y est libéré du souci de démontrer. Qu'il n'aille donc pas chercher la citation qui fera bien. Ce qui fera bien, c'est une spontanéité intelligente.

2. La conclusion

Sa qualité maîtresse doit être la force. Elle pourra donc commencer par des termes aussi peu aériens que : En conclusion, Ainsi, Donc, etc. En tout cas, que l'attaque soit rapide! Pas de considérations pâteuses! Une bonne conclusion comporte deux temps :

    1. La conclusion proprement dite. Après avoir consacré tout votre développement à la réflexion sur un sujet ou sur un texte, vous devez maintenant condenser en quelques formules nettes et élégantes vos découvertes. Pensez au foin coupé : éparpillé sur le pré (développement), il est à la fin rassemblé en gerbe. Présentez ici votre gerbe. Oubliez les détails au profit d'un ensemble.

    2. L'élargissement. Si l'on s'en tient à la conclusion proprement dite, le lecteur risque d'éprouver une impression de sécheresse : si son goût pour la rigueur est comblé, il sent que la richesse de l'art n'est peut-être qu'insuffisamment mise en lumière. Il est donc souhaitable d'élargir les perspectives, de suggérer que ce sujet ou cette page ouvrent un domaine immense à la réflexion.

3. Le développement

Un développement doit être aéré. Le jeu des blancs vous permettra de l'isoler de l'introduction et de la conclusion; et il permettra au lecteur de se rendre compte aisément qu'il passe d'une partie à l'autre. D'autre part, chaque partie comprend un certain nombre de petits développements relativement autonomes, qui forment des paragraphes.

Chaque partie constitue ainsi une sorte de dissertation miniature sur un aspect du sujet. Elle comporte donc un bref préambule, un ensemble de paragraphes, une conclusion partielle. Cette dernière doit permettre de passer sans secousse à la partie suivante; l'art de la transition n'est pas si difficile que beaucoup d'étudiants l'imaginent. Souvent, quelques mots suffisent. On découvrira toujours une transition convenable pour peu qu'on s'impose de ne pas considérer ces charnières du développement comme négligeables : deux ou trois minutes de réflexion en face du problème, et il est résolu. Rappelons que, dans les études proposées plus loin, les transitions ont été mises en relief.

• La ponctuation doit être judicieusement distribuée, pour que votre travail soit d'une lecture agréable. Évitez les parenthèses trop fréquentes, les successions de deux points (:) et même de points-virgules. Si vous avez des difficultés, consultez une bonne grammaire.

    • Les citations doivent être introduites naturellement et ne pas gêner le déroulement de la phrase (étudiez sous cet aspect la dissertation sur la poésie racinienne). Quand un vers est cité en entier, vous lui réserverez une ligne, afin qu'il ne soit pas mutilé par le report d'une ligne à l'autre et qu'il se détache entre deux blancs, comme l'a voulu l'artiste. Les blancs, la disposition typographique constituent des éléments importants du poème. Vous n'avez jamais le droit de modifier la teneur d'une citation. Trois interventions mineures sont cependant permises :

    1. la suppression de quelques termes inutiles à votre démonstration. Vous devez alors signaler par des points de suspension que vous avez opéré une coupure. Le commentaire sur ROUSSEAU (p. 133) offre de nombreux exemples de cette pratique;

    2. L'adjonction entre crochets d'un mot explicatif, quand une citation détachée de son contexte ne présente plus toute la clarté désirable : Il [Jean] lui [à Paul] dit alors...;

    3. La mise entre crochets de certains pronoms, lorsque vous transposez au style indirect une citation au style direct : J'aime mon père pourrait devenir dans le cours de votre phrase : l'écrivain nous dit qu'il aime [son] père (quelques-uns écrivent [s]on père).

Dans la mesure du possible, vous vous en tiendrez à la première de ces trois interventions. Les deux autres sont disgracieuses : vous pourrez à peu près toujours vous arranger pour les éviter en introduisant avec soin votre citation. Retenez de tous ces usages qu'en aucun cas vous n'avez le droit de toucher au texte d'un écrivain : propriété privée! Si vous n'êtes pas sûr de l'exactitude d'un passage, d'un vers que vous auriez aimé citer, renoncez à la citation et pratiquez l'allusion précise.

    • Les titres d'oeuvres doivent être distingués, sans guillemets. Les titres de poèmes seront simplement placés entre guillemets : « Élévation », dans les Fleurs du mal.

4. Langage et style

La correction du langage est nécessaire, l'élégance ou la force du style sont souhaitables.

a) Correction du langage, cela signifie d'abord absence de fautes d'orthographe. Il est déplorable que des élèves des classes terminales n'aient pas encore réglé ce type de difficulté. Mais le fait est là : comment y remédier? Une  bonne grammaire apportera une certaine aide (par exemple, en ce qui concerne l'accord des participes passés), mais ne suffira pas.

L'étudiant devra s'imposer un effort d'attention lors de ses lectures : c'est la meilleure manière d'apprendre et l'orthographe et la ponctuation; la meilleure aussi d'acquérir une certaine aisance, sous l'influence des écrivains qu'on lit. Quelques dictées ne seront peut-être pas inutiles : faites-vous dicter par un camarade ou un parent une ou deux pages d'un des écrivains au programme. Ce sera double gain.

N. B. Les chiffres s'écrivent en toutes lettres : trois heures, deux cents hommes; sauf quand il s'agit des millésimes : 1967.

Veillez à la propriété des termes que vous employez (justesse n'a pas le même sens que justice). Formez-vous peu à peu un vocabulaire précis de critique littéraire : allitération, merveilleux, fantastique, etc.

Lecture : H. BÉNAC, Vocabulaire de la dissertation (Hachette).

Le dictionnaire doit être sur votre table : il vous évitera l'emploi de barbarismes (éphéméride, périssabilité, etc.).

Enfin, la lecture attentive et le recours à une grammaire doivent vous assurer, si ce n'est déjà fait, une syntaxe correcte. Parmi les écrivains contemporains, CAMUS et MAURIAC écrivent un français particulièrement pur.

N'oubliez pas que la correction du langage est exigée. Une copie qui y contrevient de façon répétée ne saurait obtenir la moyenne.

b) Le style est affaire de personnalité. Évitez les accumulations de subordonnées, le retour lassant des participes présents. Variez votre vocabulaire : avoir, être, faire, chose, etc., peuvent être remplacés avantageusement par des termes moins pauvres, plus imagés. La fréquentation des écrivains constituera pour vous le meilleur stimulant, si vous vous imposez de temps à autre de scruter leur style. Demandez-vous comment vous auriez écrit sur le même thème, et comparez. Un excellent exercice : le pastiche.

Lecture : M. PROUST, Pastiches et mélanges (Gallimard).

Profitez pleinement des explications de textes. C'est par elles que vous améliorerez votre style personnel, si vous savez ne pas considérer VOLTAIRE ou ROUSSEAU comme des êtres d'une autre planète. Proposez-vous de les imiter. De ces multiples imitations se dégagera peu à peu votre manière à vous.

« Dissertation et commentaire composé posent les mêmes problèmes, dès lors que l'on passe du stade de l'élaboration à celui de la rédaction.

Une fois établi le plan détaillé qui servira de charpente au développement, vous vous attacherez à rédiger entièrement sur une feuille de brouillon l'introduction et la conclusion de votre travail.

Vous recopierez ensuite au propre l'introduction et, après avoir laissé un blanc, attaquerez directement au propre le développement.

Le temps imparti à l'examen ne laisse pas le loisir d'écrire deux fois cette partie de l'étude, de beaucoup la plus longue, bien sûr.

Vous demeurerez d'autant plus serein au cours de votre rédaction que vous saurez votre conclusion toute prête, pour le cas où vous seriez pris de court.

Vous êtes sûr d'éviter ces conclusions informes, bâclées en deux minutes, si fréquentes dans les copies.

Le mieux sera d'ailleurs que vous ne soyez pas surpris par le temps et que vous disposiez de quelques minutes pour vous relire : bien des négligences et peut-être quelques fautes d'orthographe pourront ainsi être supprimées. 1.

L introduction Sa qualité maîtresse doit être la concision élégante.

Pensez à l'importance de votre premier contact avec quelqu'un, dans la vie.

L'introduction, c'est votre première rencontre avec celui qui vous lit.

Vos premières lignes projetteront, selon les cas, de l'ombre ou de la lumière sur tout le reste de votre travail. Par une heureuse convention, votre lecteur est censé ignorer absolument de quoi vous allez l'entretenir.

Vous ne sauriez donc commencer par des expressions telles que : Le texte qui nous est proposé nous invite...

Quel texte? Proposé à qui? D'après les nombreux exemples qui suivent, vous pourrez constater qu'une introduction exige trois éléments : a.

Une ou deux phrases qui, tout en présentant à elles seules de l'intérêt, vous permettent de capter immédiatement l'attention et d'en venir à votre sujet ou à votre texte; b.

La présentation du sujet ou du texte.

Elle comportera un résumé de ce qui a précédé, s'il s'agit d'une page extraite d'une oeuvre (roman, pièce).

Ce résumé doit être réduit au minimum et établi de façon à rendre claires les allusions du texte.

C'est pourquoi vous aurez peut-être à passer sous silence dix scènes importantes d'un roman et à mentionner un passage mineur, parce que la page qui vous est proposée y fait allusion. Doit-on citer le jugement proposé? Ce sera parfois le plus simple, s'il est court.

S'il est long, contentez-vous d'en indiquer la substance, en conservant, si vous y tenez, telle ou telle expression intéressante que vous placerez entre guillemets; c.

L'annonce du plan.

Vous devez donner à votre lecteur une impression de relative sécurité en lui communiquant les « titres » des deux ou trois points que vous allez traiter.

Il s'agit des grandes parties et de rien d'autre.

Vous éviterez ici les tours scolaires (Dans une première partie nous montrerons que...), les cascades de questions (il serait si facile de poser une question correspondant à chaque point!). Lecture : La fin de l'exorde dans l'Oraison funèbre de Madame, de Bossuet.

L'orateur y annonce son plan de six façons différentes : six, car il doit attirer l'attention d'un auditoire qui vient de la rue, qui a mille autres soucis en tête.

Pour vous, qui écrivez et pouvez donc être relu, une seule annonce du plan suffit.

Étudiez celles qui sont proposées dans les introductions qui suivent. L'introduction et la conclusion doivent révéler plus que toute autre partie du travail la personnalité de l'étudiant.

Il y est libéré du souci de démontrer.

Qu'il n'aille donc pas chercher la citation qui fera bien.

Ce qui fera bien, c'est une spontanéité intelligente. 2.

La conclusion Sa qualité maîtresse doit être la force.

Elle pourra donc commencer par des termes aussi peu aériens que : En conclusion, Ainsi, Donc, etc.

En tout cas, que l'attaque soit rapide! Pas de considérations pâteuses! Une bonne conclusion comporte deux temps : a.

La conclusion proprement dite.

Après avoir consacré tout votre développement à la réflexion sur un sujet ou sur un texte, vous devez maintenant condenser en quelques formules nettes et élégantes vos découvertes.

Pensez au foin coupé : éparpillé sur le pré (développement), il est à la fin rassemblé en gerbe.

Présentez ici votre gerbe.

Oubliez les détails au profit d'un ensemble. b.

L'élargissement.

Si l'on s'en tient à la conclusion proprement dite, le lecteur risque d'éprouver une impression de sécheresse : si son goût pour la rigueur est comblé, il sent que la richesse de l'art n'est peut-être qu'insuffisamment mise en lumière.

Il est donc souhaitable d'élargir les perspectives, de suggérer que ce sujet ou cette page ouvrent un domaine immense à la réflexion. 3.

Le développement. »

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