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CHATEAUBRIAND, l'écrivain

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Chateaubriand exclut délibérément du champ de sa vision la vulgarité et la laideur : « Il ne faut présenter au monde que ce qui est beau. » Pour montrer la beauté sous tous ses aspects, il crée une prose d'une étonnante souplesse plastique, tantôt magnifique et nombreuse, tantôt vigoureuse et concise, à l'occasion même détendue et enjouée.

« Chateaubriand exclut délibérément du champ de sa vision la vulgarité et la laideur : « Il ne faut présenter au monde que ce qui est beau.

» Pour montrer la beauté sous tous ses aspects, il crée une prose d'une étonnante souplesse plastique, tantôt magnifique et nombreuse, tantôt vigoureuse et concise, à l'occasion même détendue et enjouée. LA SOMPTUOSITÉ Dans Atala, dans René, dans Les Martyrs, dans certaines pages des Mémoires, Chateaubriand déploie tous ses sortilèges d'enchanteur avec une magnificence un peu voyante; par le balancement des images et le jeu des cadences, il obtient des effets proprement poétiques.

Ainsi, l'invocation à Cynthie se déroule avec une souveraine harmonie, parmi les jeux de la lumière et de l'ombre : « Les mânes de Délie, de Lalagé, de Lydie, de Lesbie, posés sur des corniches ébréchées, balbutient autour de toi des paroles mystérieuses.

Tes regards se croisent avec ceux des étoiles et se mêlent à leurs rayons.

» (Mémoires, quatrième partie, livre V) LA DENSITÉ Souvent, Chateaubriand recherche au contraire la vigueur sobre et la concentration.

Il excelle à définir, en quelques traits, la naïveté d'Homère ou l'élégance de Racine.

Dans ses pages historiques ou politiques, il rivalise de rapidité expressive avec Voltaire et de brièveté saisissante avec Montesquieu.

Dans les Mémoires, il révèle son sens du portrait épigrammatique et caustique : « Le vieux comte Fascaldo représente Naples comme l'hiver représente le printemps »; et il décoche, à l'occasion, comme un La Rochefoucauld, des formules lapidaires : « On domine plus par ses défauts que par ses qualités.

» L'ENJOUEMENT Il arrive enfin à Chateaubriand de se détendre et, au moins en apparence, de s'abandonner.

L'écrivain témoigne alors de verve, de malice ou même de bonhomie.

Ainsi, il évoque le souvenir de sa tante, qui, abandonnée par son fiancé, le comte de Trémignon, s'était consolée en célébrant poétiquement ses amours.

« Je me souviens de lui avoir entendu chantonner en nasillant, lunettes sur le nez, tandis qu'elle brodait pour sa soeur des manchettes à deux rangs, un apologue qui commençait ainsi : Un épervier aimait une fauvette Et, ce dit-on, il en était aimé, ce qui m'a paru toujours singulier pour un épervier.

La chanson finissait par ce refrain : Ah ! Trémignon, la fable est-elle obscure? Ture lure ! Que de choses dans ce monde finissent comme les amours de ma tante, ture lure ! » (Mémoires, première partie, livre I).. »

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