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Charles BAUDELAIRE (1821-1867) (Recueil : Les fleurs du mal) - La cloche fêlée

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Charles BAUDELAIRE (1821-1867) (Recueil : Les fleurs du mal) - La cloche fêlée Il est amer et doux, pendant les nuits d'hiver, D'écouter, près du feu qui palpite et qui fume, Les souvenirs lointains lentement s'élever Au bruit des carillons qui chantent dans la brume, Bienheureuse la cloche au gosier vigoureux Qui, malgré sa vieillesse, alerte et bien portante, Jette fidèlement son cri religieux, Ainsi qu'un vieux soldat qui veille sous la tente ! Moi, mon âme est fêlée, et lorsqu'en ses ennuis Elle veut de ses chants peupler l'air froid des nuits, Il arrive souvent que sa voix affaiblie Semble le râle épais d'un blessé qu'on oublie Au bord d'un lac de sang, sous un grand tas de morts, Et qui meurt, sans bouger, dans d'immenses efforts.

« Demande d'échange de corrigé de thiriet Marion ([email protected]). Sujet déposé : Commentaire Composé " La Cloche Fêlée " De Baudelaire Commentaire analytique - Type Bac Niveau première Les Fleurs du Mal Charles Baudelaire La Cloche Fêlée Plan : I.

Le lyrisme du spleen 1.

Le pronom « je » 2.

La métaphore de la musique : gradation descente 3.

La solitude donne lieu à la personnification II.

Un décor en adéquation avec les sentiments 1.

L’apparent bien-être de la chaleur 2.

L’hiver et la nuit : métaphore de la souffrance 3.

Le vocabulaire de la guerre comme quantifieur de la douleur III.

Les causes du malaise 1.

Le souvenir est source de douleur 2.

La vieillesse et le temps Charles Baudelaire est né en 1821 à Paris et mort en 1867 rongé par la maladie.

Il partage ses études entre Lyon et Paris avant de devenir critique littéraire et artistique pendant quinze ans.

En 1857, le poète publie Les Fleurs du mal.

En proie au Spleen, il tente de se représenter un monde idéalisé et y évoque les plaisirs terrestres.

Ce premier ouvrage fait l'objet d'un procès car beaucoup le juge comme étant le fruit d'un déséquilibre mental et d'un esprit immoral.

Affecté par la condamnation de six de ses poèmes, il publie une seconde édition augmentée. Baudelaire plongé dans la mélancolie, laisse derrière lui plusieurs Spleens témoignant d'un profond malaise.

Dans La Cloche fêlée, Baudelaire utilise la musique pour rappeler le lyrisme et la mélancolie du Spleen.

Il décrit ses angoisses face à la solitude et à la mort ainsi qu'une grande violence de ses sentiments. Nous étudierons dans une lecture analytique, comment Baudelaire se sert de la musique pour rappeler le lyrisme et exprimer ses états d'âme.

D'autre part nous verrons comment le poète évolue dans un décor chaleureux combiné au froid et à la violence.

Puis nous observerons comment intervient le temps qui passe et comment progresse le poème grâce à la versification. Bien que Baudelaire fasse référence à ses sentiments dès la première strophe, il ne s'identifie pourtant pas tout de suite comme étant le sujet même du poème.

Il utilise dans le premier vers, le pronom indéfini "il" qui semble rendre le sentiment décrit impersonnel et universel.

Il déclare sa présence de poète dans le premier tercet, avant dernière strophe du poème avec l'expression "mon âme" qui rappelle inévitablement le lyrisme.

Ce groupe nominal est précédé d'un pronom personnel de la première personne du singulier "Moi" qui insiste particulièrement sur l'individualité. Il est de plus, mis en valeur en début de vers et intensifie l'expression lyrique qui le suit.

("Moi, mon âme".) Baudelaire confirme ainsi le genre lyrique supposé de son poème. Le Spleen traduit le malaise du poète et surtout une profonde mélancolie.

Celle-ci s'exprime surtout à travers l'évocation de la musique.

Dés le second vers, Baudelaire insert le verbe "écouter" qui annonce ainsi le champ lexical de la musique et du chant.

Ainsi il fait ensuite référence au "bruit des carillons" personnifiés qui "chantent" puis au "chant" de son âme.

Dans la seconde strophe, le "chant" se métamorphose en "cri" puis en "râle épais": Baudelaire fait une gradation descendante à travers le poème pour montrer la chute progressive de son bien-être.

L'allusion la plus forte reste néanmoins celle de la "Cloche".

Cet instrument à connotation religieuse peut-être porteuse de bonheur, notamment d'une cérémonie heureuse ou au contraire d'un décès.

Elle joue d'ailleurs un rôle particulier (que nous étudierons dans la troisième partie.) puisqu'elle est nommée dans le titre même du poème :"La Cloche fêlée". Dès la première strophe, le lecteur a conscience de la solitude apparente du poète.

L'isolement semble tel que le poète donne la vie aux objets qui l'entourent: Même si le verbe "fume" exprime l'état du "feu" en lui donnant un caractère d'objet, le verbe "palpite" au contraire lui apporte un côté humain dans la métaphore "feu qui palpite".

Le feu est ainsi comparé à un coeur qui bat.

Tandis que les carillons personnifiés "chantent" et que le poète apporte un sentiment humain à la Cloche qui est "bienheureuse".

Dans le premier tercet, Baudelaire parle de "l'ennui" et de son âme qui "veut de ses chants peupler l'air froid".

Si l'ennui est souvent associé à la lassitude et présent dans les spleens, ici il reprend surtout l'idée de solitude.

D'autre part, l'expression "peupler l'air froid" laisse à supposer que le poète se sent seul.

Bien que l'on en ait conscience dès la première strophe, la solitude n'apparaît que clairement dans le dernier tercet confirmé par l'expression " ...

sa voix affaiblie/Semble le râle d'un blessé qu'on oublie".

Le verbe "oublier", mis en. »

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