« Ce sont ceux qui ne savent pas où ils vont qui vont le plus loin. » Oliver Cromwell
Extrait du document
«
« Ce sont ceux qui ne savent pas où ils vont qui vont le plus loin.
»
Oliver Cromwell
Dans notre société, dès notre plus tendre enfance, on est éduqué dans l'optique d'un bannissement du
doute, de l'incertitude.
L'inconnu effraie.
On pense qu'un avenir planifié, contrôlé, laissant peu de place
à l'indéterminé, est la clé de la réussite.
C'est pourtant vers l'hypothèse inverse que tend Oliver
Cromwell quand il affirme que « ce sont ceux qui ne savent pas ou ils vont qui vont le plus loin ».
Il
convient, en premier lieu, d'expliciter quelque peu ce que signifie « vont le plus loin ».
Après quoi, nous
tenterons de démontrer, en quoi, une certaine souplesse face à l'avenir est la plus à même de faire
face aux impondérables caractérisant ce dernier.
Finalement, nous nous interrogerons, au contraire, sur
le bien-fondé d'une planification rigoureuse du futur, car, des objectifs clairs, auxquels on tient
fermement ne sont-ils pas les garants du succès ?
La signification de « vont le plus loin » n'est pas clairement définie et peut être considérée sous divers
angles.
Toutefois, on peut dire que, d'un point de vue restreint, cela représente une réussite sociale et
professionnelle, à laquelle on peut ajouter, plus globalement, l'idée d'épanouissement personnel, de
réalisation de soi.
Ces deux aspects seront considérés, dans les réflexions qui vont suivre.
Néanmoins,
force est de constater que le second est généralement le corollaire du premier, dans nos sociétés où le
travail, et donc la carrière, domine toute notre vie ainsi que l'organisation sociale.
Paradoxalement, le fait d'avoir des objectifs précis quant à son avenir, n'est sinon néfaste, du moins
loin d'être le garant de la réussite.
Bien souvent, au contraire, une relative souplesse et ouverture
d'esprit à propos de la vision de son futur s'avère plus payante.
Tout d'abord, le fait de vouloir à tout prix réaliser des buts précis peut causer de profondes déceptions,
s'il s'avère qu'on ne peut les réaliser par la suite.
D'ailleurs, plus on s'investit dans ces projets d'avenir,
plus on y croit, plus l'hypothétique insuccès, dont il faut toujours envisager l'éventualité, est ressenti
douloureusement.
A l'inverse, celui qui ne s'enferme pas dans l'inflexibilité d'un plan de carrière, rigide et
étroit, sera nettement moins sujet, à de telles déconvenues.
L'échec, s'il y a, découle d'une ambition,
d'un projet, il ne peut exister en l'absence de ces derniers.
Une telle manière d'appréhender la vie nous
met à l'abri du désenchantement, des désillusions.
De plus, en étant fixé sur des projets particuliers, obnubilé par des idées qui deviennent des
obsessions, on risque de ne pas être réceptif à une multitude de choses intéressantes, qu'on aurait pas
même soupçonnées pouvoir nous intéresser.
Ainsi, la constante survenue d'événements imprévus
modifie sans cesse le contexte dans lequel on tente de mettre en œuvre nos projets.
Dès lors, l'individu
enfermé dans la raideur de ses plans, qu'il pense être les meilleurs pour lui, risque de ne plus percevoir
les idées nouvelles, les occasions propices, émanant des circonstances actuelles, qui pourraient peutêtre mieux lui convenir.
De nombreuses personnes, passent presque toute leur vie à tenter de réaliser
leur idéal, leur aspiration de toujours.
Souvent, celle-ci est trop ambitieuse, et donc utopique.
Elles ne
s'en rendent pas compte, du moins pas tout de suite.
Souvent, elles atteignent un âge déjà
respectable, et en raison des aléas de l'existence, sans que rien ne se soit passé, tel qu'elles l'avaient
prévu.
C'est alors, qu'elles se rendent compte qu'il aurait peut-être fallu être moins exigeant, viser
moins haut.
Elles prennent conscience de toutes les offres déclinées, les occasions manquées, qu'elles
n'avaient pas jugées suffisamment intéressantes pour être prises en considération.
Une souplesse
quant à la vision de leur futur leur aurait vraisemblablement permis de saisir ces opportunités, quand
bien même elles ne correspondaient pas, forcément, exactement à leurs attentes.
Il est parfois
nécessaire, même si cela nous écarte de la voie qu'on pensait être la nôtre, d'agir en fonction du cours
des événements.
En outre, l'existence peut être considérée comme une succession d'événements impondérables.
Le
prévisible et le conjecturable s'effacent face à l'imprévisible et l'inattendu.
Par ailleurs, le monde évolue
très vite ; l'innovation devient rapidement surannée, l'invention n'attend pas longtemps avant d'être
qualifiée de désuète.
Pour ces deux raisons, nos projets sont souvent dépassés, inadaptés.
Aussi une
grande souplesse, une adaptabilité dans la façon d'aborder le futur, permet-elle de mieux rebondir face
aux imprévus et aux incessantes fluctuations.
Une certaine ignorance de la voie vers laquelle on tend,
nous rend plus attentif à la conjoncture actuelle et aux changements qu'elle amène ; elle permet ainsi
une meilleure adéquation avec le cours des événements.
A contrario, le fait d'être rivé sur une idée fixe
risque d'occulter les circonstances présentes, lesquelles mériteraient peut-être qu'on s'y arrête, afin
d'en tirer le meilleur parti.
Bien qu'une planification rigoureuse de son avenir induit des conséquences parfois néfastes, il faut aussi
tenir compte des impacts positifs que comporte une telle approche.
D'une part, le fait de croire à un projet, un but, d'avoir une réelle vocation peut être un gage de
réussite.
On met tout en œuvre pour réaliser ce en quoi l'on croit fermement.
La motivation et l'ardeur
au travail s'en trouvent grandement facilitées.
Le sens de la vie devient plus fort.
Nombre de personnes
ont prouvé qu'en s'accrochant opiniâtrement à un but précis, on pouvait remporter des victoires, qu'on.
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