Biographie de Molière
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Un magicien qui changeait en rire la laideur des hommes. Un préjugé tenace donne à Molière une réputation d'autodidacte : c'est pourtant complètement faux. Envoyé au prestigieux collège de Clermont (aujourd'hui lycée Louis-le-Grand), il reçut une éducation très soignée. L'apprentissage du latin, notamment, lui fit découvrir les grandes comédies de Plaute et de Térence. Le rire chez Molière est profondément ambigu : prenant systématiquement pour cibles des sujets très sérieux, tels l'avarice, le mensonge, le cocufiage, la fausse vertu, etc., il nous laisse comme un goût d'amertume. « Molière, avec son apparente bonhommie et ses mouvements de farce, est le plus troublant des auteurs comiques, et sa gaieté tremble de frissons cruels », écrit Kléber Haedens, (Une histoire de la littérature française, Éditions Sfelt). FICHES DE LECTURE:
Le Misanthrope de Molière Le Médecin malgré lui de Molière
Les Précieuses ridicules de Molière
L'Avare de Molière
Les Fourberie de Scapin de Molière
Le Malade imaginaire de Molière
George Dandin ou le Mari confondu de Molière
L'Ecole des femmes de Molière
Les femmes savantes de Molière
Dom Juan de Molière
Le Bourgeois gentilhomme de MOLIÈRE
Tartuffe de Molière
«
Un magicien qui changeait en rire la laideur des hommes.
Un préjugé tenace donne à Molière une réputation
d'autodidacte : c'est pourtant complètement faux.
Envoyé au prestigieux collège de Clermont (aujourd'hui lycée Louis-le-Grand), il reçut
une éducation très soignée.
L'apprentissage du latin, notamment, lui fit découvrir les grandes comédies de Plaute et de Térence.
Le rire chez Molière est profondément ambigu : prenant systématiquement pour cibles des sujets très sérieux, tels l'avarice, le mensonge,
le cocufiage, la fausse vertu, etc., il nous laisse comme un goût d'amertume.
« Molière, avec son apparente bonhommie et ses
mouvements de farce, est le plus troublant des auteurs comiques, et sa gaieté tremble de frissons cruels », écrit Kléber Haedens, (Une
histoire de la littérature française, Éditions Sfelt).
FICHES DE LECTURE:
Le Misanthrope de Molière
Le Médecin malgré lui de Molière
Les Précieuses ridicules de Molière
L'Avare de Molière
Les Fourberie de Scapin de Molière
Le Malade imaginaire de Molière
George Dandin ou le Mari confondu de Molière
L'Ecole des femmes de Molière
Les femmes savantes de Molière
Dom Juan de Molière
Le Bourgeois gentilhomme de MOLIÈRE
Tartuffe de Molière
La vocation du théâtre
Jean-Baptiste Poquelin est né à Paris en 1622, dans une famille bourgeoise.
Son avenir paraît tracé : son père, qui possède la charge
convoitée de tapissier du roi et qui compte bien la transmettre à sa descendance, lui ouvre la voie de façon somptueuse.
Mais JeanBaptiste n'en veut pas : il a la vocation du théâtre.
En 1643, à l'âge de vingt et un ans, il choisit de rompre avec son milieu et de se faire
comédien.
Avec l'actrice Madeleine Béjart, il fonde alors la troupe de L'Illustre-Théâtre et prend sans doute dès cette époque le n o m d e s c è n e d e
Molière.
Après des déboires financiers qui lui valent la prison pour dettes, Molière comprend que sa troupe n'a pas une chance à Paris et
décide d'aller chercher la gloire en province.
C'est le début d'une longue tournée de près de douze années, que Molière met à profit pour
mûrir et apprendre son métier d'acteur, d'auteur et de directeur de troupe.
Après s'être illustrée à Lyon et dans le Languedoc, la troupe
rencontre à Rouen Monsieur, frère du roi, qui lui accorde sa protection.
Aidé par ce nom illustre et fort d e son expérience provinciale,
Molière peut faire sa rentrée parisienne en octobre 1658.
La (capricieuse) protection royale
Aussitôt, la Troupe de Monsieur affronte le roi lui-même.
Le 24 octobre 1658, elle joue devant lui le Nicomède de Corneille : c'est un four.
Mais Molière ale coup de génie de terminer la représentation, si mal commencée, par une farce de sa propre composition,.
Le Docteur
amoureux.
Le talent comique de Molière l'emporte et transforme miraculeusement l'échec en triomphe : Louis XIV donne à la Troupe de
Monsieur la permission de jouer la comédie au théâtre du Petit-Bourbon.
Suivent quinze années de création intense, au cours desquelles
sont écrites les pièces qui ont forgé l'immortalité de Molière : Les Précieuses ridicules (1659), L'École des femmes (1662), Dom Juan
(1665), Le Misanthrope (1666), Amphitryon et L'Avare (1668), Tartuffe (1669), Les Fourberies de Scapin (1671), Les Femmes savantes
(1672).
Trois années de lutte, de 1664 à 1667, contre de puissants ennemis (la cabale religieuse tente d'interdire sa comédie du Tartuffe)
s' achèvent par le triomphe de Molière : nommé, en 1669, pourvoyeur des divertissements royaux, il collabore jusqu'en 1671 avec le
musicien Lully aux somptueuses fêtes ale Versailles.
Il écrit à cette occasion plusieurs comédies-ballets, dont Le Bourgeois gentilhomme
en 1670.
La fin de sa vie est plus sombre, car le roi ne lui manifeste plus sa faveur.
Écarté de Versailles, il trouve pourtant l'énergie nécessaire pour
continuer à créer des pièces et à diriger sa
troupe.
En février 1673, il fait représenter la comédie-ballet du Malade imaginaire.
Mais sa santé chancelle.
Le 17 février, à la quatrième
représentation, il est pris d'un malaise et, transporté chez lui, meurt peu après.
Une règle : plaire
C'est une étrange entreprise que celle de faire rire les honnêtes gens.
» Cette phrase de Dorante dans La Critique de l'École des femmes
est peut-être la clé de l'oeuvre moliéresque.
Aujourd'hui, le réflexe est de considérer — et d'étudier — Molière comme un h o m m e d e
lettres.
Or, comme le rappelle le critique René Bray, « il est d'abord et il reste jusqu'au bout un comédien ».
(Molière, homme de théâtre,
Éditions Mercure de France.) Pour chaque représentation, il n'y a qu'un impératif, qu'une règle d'or : plaire à son public, réussir à le faire
rire.
C'est une simple question d e survie financière...
La préoccupation poétique, la création littéraire ne font pas partie des soucis
quotidiens de Molière, parce qu'il n'en a pas le temps.
Le plus souvent, il écrit ses pièces sur commande, est soumis à des échéances,
'commence les répétitions avant même d' avoir fini de rédiger : le Dom Juan, reconnu aujourd'hui comme un grand chef-d' oeuvre, fut
improvisé dans l'hiver de 1664, pour faire face à l'interdiction du Tartuffe, et parce que le sujet revenait subitement à la mode.
On peut cependant trouver une source authentique de création poétique, un « message » littéraire chez Molière, et ce, paradoxalement,
dans le rire lui-même.
Dans une scène célèbre du Misanthrope, Alceste est raillé par son amante Célimène.
Au lieu d'en prendre ombrage,
il répond : « Les rieurs sont pour vous, Madame, c'est tout dire, / Et vous pouvez pousser contre moi la satire.
» Le jugement sans appel
du rire (on ne rit p a s à volonté) est érigé en valeur, en critère infaillible, qui permet, de façon détournée et quelque peu inattendue,
d'atteindre le vrai.
Le rire, c'est le vrai : personne ne l'a mieux compris sans doute que Louis XIV lui-même, qui prit un risque politique
réel en protégeant Molière contre des ennemis pourtant redoutables.
NOTES DE L'ÉDITEUR
Le Génie comique de Molière incompris, un jugement sévère de son ami Boileau (Art poétique): «Étudiez la cour et connaissez la ville : /
L'une et l'autre est toujours en modèles fertile.
/ C'est par là que Molière, illustrant ses écrits, / Peut-être de son art eût remporté le prix,
/ Si, moins ami du peuple, en ses doctes peintures, / Il n'eût point fait souvent grimacer ses figures, / Quitté, pour le bouffon, l'agréable
et le fin, / Et, sans honte, à Térence allié Tabarin.
/ Dans ce sac ridicule où Scapin s'enveloppe, / Je ne reconnais plus l'auteur du
Misanthrope.
» La Mort de Molière, vue par René Bray (Molière, homme de théâtre, Mercure de
France) : « Voilà le triomphe de Molière ! (...) Il a fait son public.
(...) La lutte a été sévère ; un tempérament s'y est usé ; mais le succès
n'a pas manqué.
La bouffonnerie sanglante du 17 février 1673 prend une couleur symbolique : Molière meurt ; mais Argan s'assied sur un
trône burlesque dans un consentement de rires épanouis.
»
Le Miracle de Molière, selon Kléber Haedens (Une histoire de la littérature française, Sfelt) : « Écoutez Molière.
Il n'est pas un théâtre de
France où sa voix ne s'élève encore, chaque soir, pour nous apporter l'émotion et le rire, une délivrance heureuse, un grand massacre de
poncifs et de ridicules.
Lorsque le rideau tombe et que Molière se retire, il se fait dans les âmes une minute de silence.
(...) Son miracle a
toujours lieu.
».
»
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