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Biographie de Jonathan SWIFT

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« Swift fut un faisceau de paradoxes — un grand homme d'Église qui n'a laissé aucune trace dans le système ecclésiastique, un ardent politicien qui ne fut rien de plus que la mouche du coche politique. Il est resté immortel par le côté de son génie qu'il croyait éphémère ; il survit seulement, mais splendidement, comme homme de lettres. (...) Swift est l'exemple typique de l'impuissance du pur intellectuel à obtenir autre chose que des triomphes intellectuels, mais les victoires mêmes de son cerveau étaient gâtées : son génie ne lui paraissait pas de bon aloi. Il n'est pas certain que Swift ait jamais été heureux, que sa nature, qui aimait à se torturer elle-même, ait été capable de contentement. » Edmund Gosse, Littérature anglaise, Armand Colin, 1918. « Loin de n'avoir affaire qu'à un conteur habile d'aventures, à une imagination fertile et amusante, nous prenons vite conscience que c'est (Swift) un humaniste, un psychologue, un pourfendeur redoutable des apparences, du vernis de la civilisation, de l'hypocrisie ou de la bêtise qui se cachent au fond de l'homme paré de ses vertus, de la femme ornée de ses atours. » Albert Cavin, Voyages de Gulliver, introduction, Éditions Garnier Frères, 1971. « Swift est le plus grand écrivain de l'âge classique par la foice de son génie ; le souci d'art et le soin de la forme ne sont pas chez lui le motif essentiel de la création. Son oeuvre doit à la liberté et à la pénétration de la pensée une portée singulière. Il pousse la critique rationnelle des valeurs jusqu'au point où elle menace et atteint les raisons mêmes de vivre. » E. Legouis et L. Cazamian, Histoire de la littérature anglaise, Hachette, 1924.

« Jonathan Swift n'est pas seulement l'auteur des Voyages de Gulliver, il était également un homme d'Église et un politicien.

Il a marqué la littérature anglaise de son époque par la violence satirique de ses oeuvres. Un orphelin La naissance de Jonathan Swift, à Dublin en 1667, est placée sous le signe d'une double absence : absence du père, mort peu après la conception de l'enfant, et absence de la mère, qui confie le bébé à une nourrice et repart dans son Leicestershire natal.

Plus tard, l'éducation de Jonathan est confiée à son oncle, Godwin Swift.

En 1682, le jeune Swift entre pour sept ans à l'université de Dublin, le Trinity College.

Il y étudie notamment le grec, le latin et la théologie, en vue d'une carrière ecclésiastique. Les années d'apprentissage En 1688, Swift, après avoir rejoint sa mère en Angleterre, devient secrétaire de sir William Temple, un ancien diplomate au contact duquel le jeune homme parfait son éducation.

Il lui faut tout de même obtenir une situation et, en 1694, il est ordonné prêtre et il est envoyé dans la paroisse de Kilroot.

Il y rencontre une des trois femmes qui marqueront sa vie : Jane Waring (Varina pour Swift) qui lui inspire une passion malheureuse.

Il retourne très vite chez sir William Temple, auprès duquel il remplit, jusqu'à la mort de ce dernier, en 1699, les fonctions de secrétaire. Une carrière politique houleuse Fin 1700, Swift est nommé à Laracor, en Irlande, mais il réside le plus souvent à Londres, participant aux controverses politiques et religieuses de l'époque.

En 1704, il publie Le Conte du tonneau, violente satire contre les milieux politiques, pourris par l'ambition, l'hypocrisie et la vanité.

De 1705 à 1710, il s'implique de plus en plus dans la vie politique : il se rallie tout d'abord au parti des whigs et publie un grand nombre de pamphlets.

Mais, en 1710, il rejoint le rang des tories, peu avant leur arrivée au pouvoir, et prend la direction du journal tory The Examiner.

En 1713, il obtient le doyenné de Saint-Patrick en Irlande, mais la chance tourne et, après la chute des tories en 1714, Swift, fatigué, décide de se retirer de la vie politique et de s'exiler en Irlande pour se consacrer à ses devoirs de doyen, à sa vie privée et à l'écriture. Retour au pays Dès son arrivée en Irlande, Swift se montre très sensible à la misère du peuple irlandais et n'hésite pas à défendre sa cause, notamment dans ses Lettres du drapier, en 1724, et dans son pamphlet, Modeste proposition concernant les enfants des classes pauvres, en 1729.

Peu à peu, Swift gagne la confiance des Irlandais, qui voient en lui un véritable défenseur de leurs intérêts.

En 1726 paraissent les Voyages de Gulliver, livre que Swift portait en lui depuis longtemps et qui remporte un grand succès.

Mais la santé de Swift se dégrade, il est atteint de troubles mentaux et, à partir de 1727, il ne quittera plus sa retraite irlandaise.

Son état empire de façon dramatique en 1742 et l'écrivain tombe dans une semi-démence jusqu'à sa mort, survenue en 1745. Une vie privée mystérieuse La vie sentimentale de Swift reste une énigme : on sait que deux autres femmes, à part Varina, ont été importantes dans sa vie : Esther Johnson, qu'il avait connue lors de son séjour chez sir William Temple, et Esther Vanhomrigh, rencontrée en 1711 à Londres. Esther Johnson est la fameuse Stella du Journal à Stella et certains prétendent que Swift l'aurait secrètement épousée.

Elle meurt en 1728, laissant Swift dans un profond désarroi.

Esther Vanhomrigh (Vanessa pour Swift), passionnément amoureuse de l'écrivain, vint vivre à Dublin en 1714, mais rejetée violemment par l'auteur quelques années plus tard, elle mourut, brisée par cette rupture, en 1723. Un maître de la satire Victime du succès des Voyages de Gulliver, l'oeuvre de Jonathan Swift reste encore méconnue et peu lue.

Ecclésiastique, il a écrit de nombreux traités religieux.

Mais ses écrits ont surtout effrayé ses contemporains par leur violence satirique et leur aspect polémique. Dans la Bataille des livres, parue en 1704, Swift se bat contre l'hypocrisie, le pédantisme et l'ambition démesurée, autant de vices qui rongent la vie politique du pays.

Un des premiers, Swift s'est rendu compte de la corruption des institutions publiques et l'a dénoncée par la satire littéraire.

Profondément misanthrope, il a acquis peu à peu la conviction que l'homme était vil et méprisable.

A cet égard, les Voyages de Gulliver, à la fois conte pour enfants et satire impitoyable, brossent un tableau terrifiant de la nature humaine.

Swift y dissèque l'homme et la société, caricature les moeurs de l'époque et met au jour les intrigues politiques ; il nous emmène dans le pays des nains où l'on parodie de manière grotesque la réalité humaine, puis il nous dévoile le pays des géants, où notre réalité est, à son tour, ridiculisée.

Par le biais de l'allégorie, Swift révèle un monde laid et perverti, mais l'on sent percer, derrière la satire, l'espoir d'un redressement encore possible.

Enfin, les écrits de Swift, lequel ale sens de l'humour et du comique, ne sont jamais pesants, mais, au contraire, harmonieux et clairs. NOTES DE L'ÉDITEUR « Swift fut un faisceau de paradoxes — un grand homme d'Église qui n'a laissé aucune trace dans le système ecclésiastique, un ardent politicien qui ne fut rien de plus que la mouche du coche politique.

Il est resté immortel par le côté de son génie qu'il croyait éphémère ; il survit seulement, mais splendidement, comme homme de lettres.

(...) Swift est l'exemple typique de l'impuissance du pur intellectuel à obtenir autre chose que des triomphes intellectuels, mais les victoires mêmes de son cerveau étaient gâtées : son génie ne lui paraissait pas de bon aloi.

Il n'est pas certain que Swift ait jamais été heureux, que sa nature, qui aimait à se torturer ellemême, ait été capable de contentement.

» Edmund Gosse, Littérature anglaise, Armand Colin, 1918. « Loin de n'avoir affaire qu'à un conteur habile d'aventures, à une imagination fertile et amusante, nous prenons vite conscience que c'est (Swift) un humaniste, un psychologue, un pourfendeur redoutable des apparences, du vernis de la civilisation, de l'hypocrisie ou de la bêtise qui se cachent au fond de l'homme paré de ses vertus, de la femme ornée de ses atours.

» Albert Cavin, Voyages de Gulliver, introduction, Éditions Garnier Frères, 1971. « Swift est le plus grand écrivain de l'âge classique par la foice de son génie ; le souci d'art et le soin de la forme ne sont pas chez lui le motif essentiel de la création.

Son oeuvre doit à la liberté et à la pénétration de la pensée une portée singulière.

Il pousse la critique rationnelle des valeurs jusqu'au point où elle menace et atteint les raisons mêmes de vivre.

» E.

Legouis et L.

Cazamian, Histoire de la littérature anglaise, Hachette, 1924.. »

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