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Biographie de Georges BERNANOS

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L'intransigeance d'un croyant épris de pureté.

L'idée de la mort angoissait Bernanos. Il avait mis cette dédicace sur un exemplaire de La Joie : «Puissé-je ne pas rater mon agonie. » Et, en 1905, dans une lettre à l'abbé Lagrange, il écrivait : « Depuis longtemps, à cause de ma jeunesse maladive, je crains la mort, et, par malheur, peut-être mon ange gardien dirait-il par bonheur, j'y pense toujours. »

Fiches de lecture:

Journal d'un curé de campagne de Georges BERNANOS

Sous le Soleil de Satan de BERNANOS

Dialogues des carmélites de BERNANOS

George BERNANOS: L'Imposture

« L'intransigeance d'un croyant épris de pureté. L'idée de la mort angoissait Bernanos.

Il avait mis cette dédicace sur un exemplaire de La Joie : «Puissé-je ne pas rater mon agonie.

» Et, en 1905, dans une lettre à l'abbé Lagrange, il écrivait : « Depuis longtemps, à cause de ma jeunesse maladive, je crains la mort, et, par malheur, peut-être mon ange gardien dirait-il par bonheur, j'y pense toujours.

» Fiches de lecture: Journal d'un curé de campagne de Georges BERNANOS Sous le Soleil de Satan de BERNANOS Dialogues des carmélites de BERNANOS George BERNANOS: L'Imposture Une jeunesse religieuse et militante C'est le 20 février 1888, à Paris, que naît Georges Bernanos, dans une famille d'honorable bourgeoisie.

Sa mère est Berrichonne ; son père, Lorrain, est tapissier rue Vignon : « Émile Bernanos : Ameublement de style.

Maison fondée en 1843.

» Le jeune Bernanos ne se sentira pourtant jamais « Parisien » : la capitale est pour lui le lieu de la simulation, du masque nécessaire à porter, par opposition à la vieille maison paternelle dans le Pas-de-Calais, cadre mémorable de l'enfance et support d'une certaine authenticité.

En 1898, Bernanos entre à l'école chez les pères Jésuites, à Paris, où il fait sa première communion.

Il poursuit sa scolarité à Bourges, puis dans le Pas-deCalais.

Lorsqu'il devient bachelier, à dix-huit ans, il renonce à la carrière ecclésiastique, ne se sentant pas, malgré sa foi profonde, de vocation sacerdotale.

Jusqu'en 1913, il fait des études de droit et de lettres.

A la même époque, il s'inscrit aux Camelots du Roi, société de jeunes gens militant pour la sauvegarde et le respect des valeurs catholiques et monarchistes, ainsi qu'à l'Action française de Charles Maurras.

Bernanos séjourne ensuite à Rouen comme rédacteur en chef de l'hebdomadaire royaliste l'Avant-Garde de Normandie, poste qu'il assura sur les conseils pressants de sa famille, lassée de le voir vitupérer dans des réunions au lieu de préparer ses examens.

A Rouen, le futur polémiste est l'adversaire du philosophe Alain.

C'est là aussi qu'il rencontre Jeanne Talbert d'Arc, qui deviendra sa femme. Le tournant de la guerre En attendant, la Première Guerre 11 mondiale éclate.

Bernanos, ré formé en 1908, réussit grâce à ses relations à être incorporé dans une brigade d e spahis comme agent d e liaison.

Blessé, il réintègre son poste d è s l a fin d e sa convalescence ; de nouveau évacué à Vincennes, il reprend du service. Le 11 mars 1917, à Vincennes, son ami bénédictin, dom Besse, bénit son mariage avec Jeanne.

Léon Daudet, le directeur de I' Action française, est son témoin. Bernanos finit la guerre avec le grade de brigadier.

En avril 1918 naît sa première fille, Chantal.

Mais Bernanos est déçu par la victoire dont la France ne sait profiter ; il démissionne alors de l'Action française (1919).

Il travaille comme inspecteur d'assurances dans l'est de la France. En 1926, un éditorial de Léon Daudet dans l'Action française attire l'attention du public sur Bernanos : Sous le Soleil de Satan vient d'être publié.

Ce premier roman assied la réputation de Bernanos.

Il réside en province quelque temps et obtient le prix Femina pour La Joie en 1929. Les difficultés En 1933, sa mère, qu'il aime profondément, meurt.

Sa production littéraire connaît en outre une période difficile.

Il s'est séparé de beaucoup d'amis Les ressources financières lui manquent ; il faut dire que cinq naissances ont suivi celle de Chantal : il y a eu Yves, Claude, Michel, Dominique et Jean-Loup.

Il décide alors de partir pour Majorque avec sa famille, laissant aux enchères en France ses meubles et ses livres.

Là, il rédige Le Journal d'un curé de campagne et reçoit en 1936 le Grand Prix du roman de l'Académie française. Après un séjour à Paris, il gagne le Paraguay, puis le Brésil, où il réside jusqu'en 1945.

Il rédige de nombreux textes d'actualité politique : Les Grands Cimetières sous la lune en 1938 ; puis Le Scandale de la vérité, Nous autres, Français et Les Enfants humiliés en 1939 ; en 1942, la Lettre aux Anglais ; en 1944, Écrits d e combat ; et, en 1945, Le Chemin de la Croix des Armes.

Bernanos encourage le mouvement de la Résistance, et c'est sur la sollicitation personnelle du général de Gaulle, alors au pouvoir, qu'il rentre en France en 1945. Mais, encore une fois, l'après-guerre le déçoit : il publie La Liberté, pour quoi faire ? et donne une conférence en 1947 sur le même thème.

Il fustige l'oubli de l'âme et de Dieu, l'idolâtrie de l'industrialisation.

Il reste sans concessions, il polémique et vitupère, mais son amertume n'entame pas son inébranlable espérance.

Il écrit les Dialogues des carmélites (publiés en 1949) qu'il termine quelques mois avant de mourir, le 5 juillet 1948, à Neuilly. Le romancier de l'angoisse mystique L'oeuvre de Bernanos est tout entière tendue vers l'explicitation du combat entre le Bien et le Mal, dont son dernier roman Monsieur Ouine (1943), constitue la forme la plus achevée, à la fois par son écriture audacieuse et par ses thèmes épurés.

Il a commencé très tard sa production romanesque — presque à l'âge de quarante ans —, qui n'a duré qu'une période brève — une décennie.

C o m m e Balzac et Dostoïevski, Bernanos écrit des romans réalistes et visionnaires : quelques personnages y dressent, au fil d'une intrigue presque policière, leur silhouette pure et torturée, où l'idéal et la bestialité se mêlent.

La religion est au centre de son combat.

La foi qui sauve est le meilleur engagement que l'homme puisse avoir dans l'existence, car elle lui révèle la réalité de sa condition : terriblement faible et faillible, mais capable, aussi, de faire naître de ses abîmes le sublime et la pureté. NOTES DE L'ÉDITEUR « Bernanos n'a que sarcasmes pour cette sexualité qui envahit aujourd'hui toute la littérature.

Protestant publiquement contre un scénariste réputé qui voulait traiter le Curé de campagne dans le style du Diable au corps, il conclut : " Le monde moderne n'aura bientôt plus assez de réserves spirituelles pour commettre réellement le mal, et déjà une part de sa littérature, qui se dit la plus avancée dans la voie maudite (...), annonce sans le savoir (...) cette faillite.

" » Celui au contraire dont la vie n'est pas dirigée vers l'idéal (inaccessible) de la foi, mais prend comme point de départ la réalité même de cette foi, c'est-à-dire l'homme selon le coeur de Bernanos, n'est autre que le saint au sens où l'entendait saint Paul ; pour lui la casuistique des lois s'est dissoute dans la simplicité de la vérité.

Chez Bernanos, cette simplicité s'appelle 1"` honneur ", tout le contraire par conséquent d'un devoir imposé, mais la réaction spontanée de quiconque a des sentiments nobles et de nobles pensées ; à l'esprit bourgeois et au moralisme du désespoir, Bernanos oppose l'éthique du chevalier.

» Hans Urs von Balthasar, Le Chrétien Bernanos, Le Seuil, 1956. « Un franc-tireur, un homme ardent et libre, c'est ainsi qu'apparaît d'abord Bernanos.

Ni dans l'ordre littéraire, ni dans l'ordre politique, ni dans l'ordre religieux, il ne s'est contenté d'être le témoin d'une famille d'esprits, moins encore le champion d'une tradition.

Une impérieuse nécessité intérieure l'a conduit à bouleverser, à faire éclater les cadres que son monde lui offrait.

» M.

Autrand, Encyclopeedia Universalis, 1968.. »

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