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Beaumarchais, le comique et le critique

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Fils d'un horloger, PIERRE-AUGUSTIN CARON apprend le métier de son père. Il invente un mécanisme de montre, présente son invention au roi, épouse une riche veuve qui possède une terre du nom de BEAUMARCHAIS, se fait appeler de ce nom, perd sa femme et du même coup sa fortune, réussit à devenir professeur de harpe des filles de Louis XV et, grâce à l'appui du financier Paris-Duverney, acquiert la pratique des affaires. A la mort de Paris-Duverney, il est accusé d'escroquerie et de faux. Il tente d'acheter le conseiller Goëzman, rapporteur de son procès. Ayant perdu en appel, il se retourne contre Goëzman, symbole d'une justice corrompue, et réussit à mettre l'opinion de son côté. Il obtient la condamnation de Goëzman, mais lui-même est l'objet d'un arrêt de blâme entraînant la déchéance civique. La cour le charge néanmoins de missions secrètes en Angleterre et en Autriche. En 1776, il monte une entreprise pour fournir des armes aux « insurgents » d'Amérique. Réhabilité, devenu un riche et important personnage, il fonde la Société des auteurs dramatiques, il lance une édition de Voltaire. Le triomphe du Mariage de Figaro (1784) représente le point culminant de sa prospérité. Sous la Révolution, il cherche à se faire bien voir du nouveau régime. Mais on le suspecte. Envoyé à l'étranger comme agent du Comité de salut public, il est en même temps porté sur la liste des émigrés. Il doit s'exiler à Hambourg, tandis que ses biens sont confisqués et sa famille emprisonnée. En 1796, il revient à Paris et rétablit péniblement sa fortune. Il meurt trois ans plus tard d'une attaque d'apoplexie. Cet aventurier sans scrupules fut généreux, sensible. Il incarne cette fin de siècle, où les qualités du coeur et une sorte d'immoralité naïve vont souvent de pair.

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