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Analyse de l'oeuvre de BAUDELAIRE.

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Lorsque CHARLES BAUDELAIRE naquit, son père avait déjà soixante et un ans. Le vieillard mourut en 1827, et sa veuve se remaria, l'année suivante, avec un homme énergique et dur, le commandant Aupick, qui devint plus tard général, ambassadeur et sénateur. Après de brillantes études, Baudelaire se mêle à la bohème parisienne. Sa famille, voulant le soustraire à de mauvaises influences, l'oblige, en 1841, à s'embarquer pour les Indes. Mais arrivé à l'île Bourbon, le jeune homme fait demi-tour. Il rentre en France, réclame l'héritage paternel, commence à le dilapider et se lie avec la mulâtresse Jeanne Duval, compagne médiocre dont il encombrera sa vie pendant vingt ans. Il débute dans les lettres comme critique d'art, tente de se suicider, participe aux émeutes de 1848, s'enthousiasme pour Edgar Poe, se met à traduire les oeuvres de cet auteur, La passion que lui inspire Mme Sabatier, stimule son activité poétique. En 1857, il publie Les Fleurs du Mal. Ce livre lui attire une condamnation pour « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs ». Malgré le renom dont il jouit, il mène une vie précaire. Il se raidit contas les déceptions. « Plus je suis malheureux, plus mon orgueil augmente », écrit-il en 1860. Il compose des articles de critique, des poèmes en prose, de nouvelles pièces pour Les Fleurs du Mal. Il est miné depuis longtemps par une grave maladie. En 1866, il est atteint de paralysie et de troubles du langage. Il meurt après dix-huit mois d'agonie.

« Analyse de l\'oeuvre de BAUDELAIRE. Lorsque CHARLES BAUDELAIRE naquit, son père avait déjà soixante et un ans.

Le vieillard mourut en 1827, et sa veuve se remaria, l'année suivante, avec un homme énergique et dur, le commandant A upick, qui devint plus tard général, ambassadeur et sénateur. A près de brillantes études, Baudelaire se mêle à la bohème parisienne.

Sa famille, voulant le soustraire à de mauvaises influences, l'oblige, en 1841, à s'embarquer pour les Indes.

Mais arrivé à l'île Bourbon, le jeune homme fait demi-tour.

Il rentre en France, réclame l'héritage paternel, commence à le dilapider et se lie avec la mulâtresse Jeanne Duval, compagne médiocre dont il encombrera sa vie pendant vingt ans.

Il débute dans les lettres comme critique d'art, tente de se suicider, participe aux émeutes de 1848, s'enthousiasme pour Edgar Poe, se met à traduire les oeuvres de cet auteur, La passion que lui inspire Mme Sabatier, stimule son activité poétique.

En 1857, il publie Les Fleurs du Mal.

C e livre lui attire une condamnation pour « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs ». Malgré le renom dont il jouit, il mène une vie précaire.

Il se raidit contas les déceptions.

« Plus je suis malheureux, plus mon orgueil augmente », écrit-il en 1860.

Il compose des articles de critique, des poèmes en prose, de nouvelles pièces pour Les Fleurs du Mal.

Il est miné depuis longtemps par une grave maladie.

En 1866, il est atteint de paralysie et de troubles du langage.

Il meurt après dix-huit mois d'agonie. PRINCIPALES ŒUVRES Salon de 1845.

Salon de 1846.

Le premier de ces ouvrages est une sorte de catalogue descriptif.

Le second s'ouvre par trois chapitres généraux (la critique, le romantisme, la couleur) et par une longue étude très élogieuse de l'oeuvre de Delacroix. La Fanfarlo (1847) : nouvelle. Baudelaire se dépeint lui-même sous les traits de son héros, Samuel C ramer. Les Fleurs du Mal.

La première édition (1857) comporte 101 poèmes, la seconde (1861) 127, l'édition définitive (1868) 152. L'ouvrage est divisé en six parties : I.

Spleen et idéal.

— II.

Tableaux parisiens.

— III.

Le vin.

— I V .

Fleurs du Mal.

— V .

Révolte.

— VI.

La Mort.

— C ette division correspond à la progression de la pensée : le poète, après avoir analysé sa misère et ses aspirations et cherché vainement à s'étourdir, renonce même à la révolte et ne trouve en face de lui que la mort. Le Spleen de Paris (1869). Sous ce titre sont groupés cinquante e petits poèmes en prose », dont beaucoup avaient paru dans des revues entre 1853 et 1865.

C'est l'oeuvre d'Aloysius Bertrand, Gaspard de la Nuit, qui donna l'idée à Baudelaire d'écrire ces poèmes en prose, selon une formule qu'il définit ainsi : Une prose poétique, musicale, sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s'adapter aux mouvements lyriques de l'âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience ». L'Art romantique (1869) : recueil d'articles sur des sujets littéraires et artistiques. Fusées.

Mon coeur mis à nu (1887-1908).

Notes éparses qui marquent, au jour le jour, les étapes de la vie spirituelle du poète, et qui contiennent des réflexions et des essais, matériaux et ébauches d'oeuvres futures. SON DRAME INTÉRIEUR La destinée de Baudelaire n'a pas été heureuse.

Le remariage de sa mère lui a causé un choc, dont il semble ne s'être jamais remis.

Il a souffert de la gêne matérielle, d'un délabrement précoce de sa santé.

Il n'a connu que des amours manquées.

Son oeuvre a provoqué, de son vivant, plus d'étonnement que d'admiration. A u fond de son tempérament inquiet, on aperçoit, selon sa propre expression, « deux postulations », qui tendent « l'une vers Dieu, l'autre vers Satan ».

Sans être vraiment chrétien, il parle de Dieu en chrétien.

Il fait usage de la prière.

Il prend les morts pour intercesseurs.

Le besoin d'idéal qui le hante, aboutit quelquefois à une véritable sublimation de ses sentiments.

Son adoration pour la belle Mme Sabatier confine au mysticisme.

« Soyez mon ange gardien, ma muse et ma madone, lui écrit-il, et conduisez-moi dans les routes du Beau ». Mais la postulation vers Satan est la plus forte.

Il s'abandonne à.

tous les désordres avec une frénésie désespérée.

Il est très conscient de ses fautes, et bien qu'il en éprouve le remords, il en tire cependant un sentiment d'orgueil. « Il a placé toutes ses exigences de grandeur dans le goût même qui le porte vers le vil...

Il estime que notre destin ne saurait être lisible, réellement mis à, nu que dans l'abjection.

» (Georges Blin) A insi déchiré entre deux aspirations contraires, il se complaît dans son tourment.

Véritable bourreau de lui-même, en proie à un spleen inguérissable, il est le type du poète maudit. SON DOMAINE POÉTIQUE Il élargit le domaine de la poésie en y annexant des sujets jusqu'alors délaissés : la laideur, le péché, les états morbides.

A vrai dire, Sainte-Beuve lui avait donné l'exemple, mais timidement.

Baudelaire fait de l'utilisation de ces thèmes le principe essentiel de son art.

Il sonde les abîmes de l'âme humaine.

Il évoque « la ménagerie infâme de nos vices », les « secrètes luxures » et leurs délices empoisonnées, la haine, le crime, le remords « qui vit, s'agite et se tortille », la triste consolation que l'on trouve dans le vin.

Il montre la hideuse vieillesse, la pauvreté non moins hideuse, les ravages de la maladie et de la mort. Sa vision des choses est du même ordre.

Sans doute il aime l'exotisme, les images de la nature, la beauté sculpturale, les couleurs vives.

Mais le décor auquel il revient toujours, décor plus souvent suggéré que dépeint, ce sont les appartements confinés et leur atmosphère lourde, c'est la grande ville avec ses portes cochères et ses persiennes closes, son air pollué, sa pluie, son tumulte, son charme malsain. SES LIENS AVEC LES ÉCOLES LITTÉRAIRES 1.

Il admire le romantisme.

Il le définit comme « l'expression la plus récente, la plus actuelle du beau ».

Il est romantique par le continuel affleurement d'une sensibilité très vive, l'exaltation avec laquelle il parle de l'amour, son inquiétude religieuse, son désespoir philosophique, un goût de la couleur et des images vigoureuses qui fait songer à Delacroix. 2.

C e dandy soucieux d'élégance vestimentaire déteste le laisser-aller du style.

A ussi bien en prose qu'en poésie, il recherche la force et la densité de l'expression.

Sa phrase, souplement agencée, est toujours d'une syntaxe irréprochable.

Il observe dans toute leur rigueur les règles de la prosodie traditionnelle.

Il enferme volontiers son inspiration dans des poèmes à forme fixe : cette contrainte lui permet de mieux ramasser l'émotion ou l'idée.

Ses scrupules de puriste le rattachent à l'art pour l'art et au Parnasse.

C'est d'ailleurs à Théophile Gautier qu'il a dédié Les Fleurs du Mal. 3.

Son oeuvre contient déjà tout l'essentiel du symbolisme : richesse et acuité de la sensation, aptitude à découvrir les secrètes correspondances du réel, et du rêve, imagination tourmentée, science de l'harmonie verbale.. »

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