Adélaïde DUFRÉNOY (1765-1825) - L'amour
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Adélaïde DUFRÉNOY (1765-1825) - L'amour Passer ses jours à désirer, Sans trop savoir ce qu'on désire ; Au même instant rire et pleurer, Sans raison de pleurer et sans raison de rire ; Redouter le matin et le soir souhaiter D'avoir toujours droit de se plaindre, Craindre quand on doit se flatter, Et se flatter quand on doit craindre ; Adorer, haïr son tourment ; À la fois s'effrayer, se jouer des entraves ; Glisser légèrement sur les affaires graves, Pour traiter un rien gravement, Se montrer tour à tour dissimulé, sincère, Timide, audacieux, crédule, méfiant ; Trembler en tout sacrifiant, De n'en point encore assez faire ; Soupçonner les amis qu'on devrait estimer ; Être le jour, la nuit, en guerre avec soi-même ; Voilà ce qu'on se plaint de sentir quand on aime, Et de ne plus sentir quand on cesse d'aimer.
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