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Abbé Prévost

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Abbé Prévost 1697-1763 Il se fit appeler Antoine-François Prévost d'Exiles. Sa vue fut tourmentée. Moine, puis soldat, derechef moine, la menace d'une lettre de cachet le fit passer en Hollande, puis en Angleterre, où sa complexion amoureuse et l'élasticité de sa morale lui valurent des tribulations qui allèrent peut-être jusqu'à l'emprisonnement. De retour en France il eut des années paisibles et on ne doit rien retenir de l'anecdote macabre selon laquelle, frappé d'apoplexie, il aurait été ouvert par un barbier de village : cette autopsie prématurée l'aurait réveillé — juste le temps de pousser un cri — et il en serait mort pour de bon. Son oeuvre considérable, qui comprend des romans originaux : Histoire de M. Cleveland (1732), le Doyen de Killerine (1735) ; l'Histoire générale des voyages (21 volumes) se réduit pour nous à l'Histoire d'une Grecque moderne (1741) et à un petit livre Immortel, tome VII des Mémoires et aventures d'un homme de qualité qui s'est retiré du monde (1728-1732), l’Histoire du Chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut, que des centaines de réimpressions dénaturent d'ailleurs en abrégeant le titre en celui de Manon Lescaut. Les aventures de ce flou et de cette fille sont racontées avec une simplicité et si l'on peut dire une décence qui n'ont pas fini d'émouvoir, et la mort de la très facile Manon dans le désert est plus touchante que la mort d'Atala. Ce court et admirable roman, c'est le triomphe de la fraîcheur dans le faisandé. L'abbé Prévost fut aussi directeur et rédacteur d'une revue, le Pour et le Contre, "ouvrage périodique d'un goût nouveau", et il adapta, plutôt qu'il ne traduit la Pamela, la Clarisse Harlowe et le Grandisson de Richardson : il eut ainsi une influence certaine sur l'évolution du roman au XVIIIe siècle. Ce fut un maître, et qui n'en eut jamais le soupçon.

« Marcel Prévost 1862-1941 Ce romancier sorti de Polytechnique a pendant un demi-siècle occupé une place considérable dans les lettres.

Bien faits et bien écrits, avec un dosage habile de libertinage et de vertu, ses romans ont connu de durables succès et plusieurs resteront, joignant à leur mérite propre celui d'être des documents : les Demi-Vierges, par exemple, très hardies en 1894..., la Confession d'un amant (1891), le Jardin secret (1897), les Anges Gardiens (1913), les Don Juanes (1925), Sa maîtresse et moi (1926) sont les meilleurs peut-être d'une production très abondante, où il faut noter aussi des romans épistolaires (Lettres, Nouvelles Lettres, Dernières Lettres de femmes) et des "lettres de direction" laïques, qui eurent une vogue étonnante (Lettres à Françoise, à Françoise mariée, à Françoise maman).. »

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