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Séquence 5 : La IIIème République avant 1914 : un régime politique, un empire colonial.

Publié le 29/04/2024

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« Séquence 5 : La IIIème République avant 1914 : un régime politique, un empire colonial. Chapitre 1 : La mise en œuvre du projet républicain. Chapitre 2 : Permanences et mutations de la société française jusqu’en 1914. Chapitre 3 : Métropoles et colonies. 1 Chapitre 1 : La mise en œuvre du projet républicain. I- L’instauration de la République parlementaire (1870-1875) : A) Le retour délicat de la République en 1870. Le 4 septembre, alors que la défaite de Sedan a été annoncée la veille par télégraphe, Gambetta proclame la République à l’hôtel de ville avec les députés modérés, devançant de peu des députés radicaux.

Un gouvernement de défense nationale est alors formé. Aux législatives du 8 février 1871, les monarchistes l’emportent sur les républicains, qui paient la volonté de Gambetta de poursuivre la guerre, alors que le peuple veut la paix.

Le 17 février, Thiers est désigné par les députés « chef du pouvoir exécutif de la République ».

La paix avec la Prusse est signée. Adolphe Thiers La victoire monarchiste et la défaite créent des émeutes à Paris en mars 1871.

Thiers et le gouvernement fuient, laissant la ville aux mains des émeutiers qui proclament la Commune.

Les Parisiens défendent la république et des mesures sociales.

En mai, l’armée réprime la révolte, c’est la semaine sanglante.

Cet épisode marque une rupture entre la République et le monde ouvrier. B) Le temps des incertitudes (1871-1879) : Le 24 mai 1873, mis en minorité, Thiers démissionne.

Le monarchiste Mac-Mahon est élu président .

En août, le rapprochement des orléanistes du comte de Paris avec les légitimistes échoue devant l’intransigeance du comte de Chambord, qui refuse de reconnaître le drapeau tricolore. Le 30 janvier 1875, le député Wallon parvient à faire voter, à une voix près, un amendement dans lequel figure le mot république.

Plusieurs lois constitutionnelles sont alors adoptées. Léon Gambetta Thiers puis Mac Mahon mènent une politique conservatrice.

Les républicains ne deviennent majoritaires à l’Assemblée qu’en 1877 et au Sénat en 1879.

Mac Mahon démissionne : la République s’impose durablement . C) L’installation d’une démocratie parlementaire : Les députés, élus au suffrage universel masculin, peuvent renverser le gouvernement.

Lieu de débats souvent enflammés, l’Assemblée est le cœur de la vie politique.

L’éloquence devient alors essentielle : par leurs discours, les députés peuvent faire tomber un ministère ou s’opposer à une loi. Par peur d’une répétition du coup d’État de 1851, on décide que le président sera élu par le parlement , et non au suffrage universel direct.

Le régime est parlementaire : le président n’a que peu de pouvoir réels Le président n’est pas obligé de nommer le chef de la majorité parlementaire.

Le Conseil des ministres change donc régulièrement, ce qui est source d’instabilité politique. Mac Mahon Léon Gambetta photographié par Etienne Carjat (1870) Adolphe Thiers photographié par Nadar (1872) Mac Mahon portrait officiel de 1873 2 II- Le projet d’unification de la nation : A) La Révolution française, un modèle : Alors que le Parlement était à Versailles depuis la Commune, il revient à Paris en 1879, rétablissant ainsi le lien avec le peuple. La culture politique républicaine se fonde sur la Révolution française.

La Marseillaise devient l’hymne officiel en 1879, le 14 juillet fête nationale en 1880.

On exalte la figure de Marianne et le Panthéon accueille de nouveau les corps des grands hommes pour en célébrer la mémoire. Le terme de jacobinisme, hérité de la Révolution, désigne la centralisation autour de Paris.

Elle se renforce fin XIXème avec le plan Freycinet de 1878, qui développe un réseau de voies ferrées centrées sur Paris. Ernest Renan Jules Ferry B) Unifier en s’appuyant sur l’école : Le ministre de l’Instruction Jules Ferry refuse qu’un élève parcoure plus de 3 km pour aller en classe : des écoles sont donc créées dans de nombreux hameaux isolés.

En 1881, l’école devient gratuite. L’emploi exclusif du français se durcit avec la « méthode directe » élaborée par Irénée Carré, le but étant notamment de lutter contre les langues régionales. L’enseignement est, depuis des siècles, pris en charge par le clergé.

L’article 7 de la loi de 1879 interdit aux membres d’une congrégation non autorisée d’enseigner.

En 1882, l’école est rendue obligatoire et laïque En 1905, l’Assemblée vote la loi de séparation des Églises et de l’État : la France devient une république laïque. C) Une véritable nation : Répondant à la vision allemande d’une nation basée sur le sang, la religion et la langue, Ernest Renan la définit en 1882 dans une conférence à la Sorbonne comme « la volonté de continuer à faire vivre l’héritage qu’on a reçu ». Paul Déroulède Le désir de revanche contre l’Allemagne est cultivé tout au long de la période.

La création de la ligue des patriotes en 1882 par Paul Déroulède lui donne un nouvel élan.

En 1913 est finalement adopte la « loi des trois ans » qui étend de deux à trois ans le service militaire.

Le « revanchisme » ne fait pas l’unanimité dans la population mais est un élément essentiel de la culture politique de l’époque. Jules Ferry par Pierre de Coubertin (1897) EN 1877, Augustine Fouillée promeut le territoire avec le Tour de France de deux enfants, deux orphelins alsaciens. En 1884, le manuel scolaire de Lavisse exalte les grandes figures patriotiques et contribue à créer un roman national. Portrait d’Ernest Renan Paul Déroulède peint par Gabriel Ferrier (1906) 3 Le 14 juillet 1880 par Alfred ROLL (1846-1919) Dépôt sacré, fond commun à tous les Français, la Révolution intervient dans tous les grands moments de la vie politique du pays dès lors que la République en devient le régime officiel.

La fête nationale qui la célèbre est, de fait, avant tout celle du peuple : c’est la fête de sa fierté retrouvée après l’humiliante défaite de 1870 ; c’est celle de son identité républicaine, que le régime doit exalter pour assurer son avenir.

La tenue de l’Exposition universelle de 1889, rythmée de bout en bout par les cérémonies du Centenaire, a été un agent électoral déterminant : à l’automne, le boulangisme est vaincu dans les urnes. Tandis que le gouvernement se tourne volontiers vers Édouard Detaille pour représenter les cérémonies militaires, Alfred Roll lui est désigné par ses préoccupations sociales comme le peintre par excellence de l’enthousiasme populaire.

Adepte de l’esthétique naturaliste prônée par Zola et Castagnary, celui qui a fait du peuple ouvrier et militant l’un des acteurs principaux de son œuvre est l’artiste idéal de la troisième République. 4 Le tour de France de deux enfants par Augustine Fouillée (1877) Augustine Fouillée 5 III- L’affirmation des libertés fondamentales : A) Un âge d’or des libertés : Plusieurs lois assurant les libertés fondamentales sont adoptées, surtout au début des années 1880.

Elles reprennent l’esprit de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Elles sont sociales avec le rétablissement du divorce, économiques avec le droit de travailler le dimanche (1880) ou encore politiques avec l’élection des maires par les conseils municipaux (1882). Adoptée le 29 juillet 1881, la loi sur la liberté de la presse permet la multiplication des quotidiens.

Au début des années 1880, ils sont déjà 250 et s’écoulent à 2750000 exemplaires. Cet essor est permis par la révolution de la rotative intervenue au milieu du XIXème siècle et par l’alphabétisation croissante de la population. Instauré en 1884 par Waldeck-Rousseau, il entraîne la multiplication de syndicats dans différents secteurs.

En 1895 est finalement créée à Limoges la CGT (Confédération Générale du Travail) une première union nationale des syndicats.

La loi sur la liberté d’association (1901) complète le dispositif. B) De véritables libertés ? Le droit de vote est au cœur des pratiques républicaines, mais il n’existe pas d’isoloir avant 1913.

Les électeurs sont donc par conséquent influencés par les notables de leurs villages ; souvent , le président du bureau de vote met lui-même le bulletin dans l’urne , d’où de nombreuses fraudes.

Les projets de réforme des modalités de scrutin se multiplient. La liberté syndicale concédée en 1884, permet surtout de discipliner les grèves en obligeant les organisations à se déclarer en préfecture. Contre les anarchistes, des lois dites scélérates sont adoptées, qui seront ensuite étendues à l’opposition politique. C) Les Françaises privées de droits politiques : Les républicains considèrent qu’elles sont souvent sous l’influence de l’Église, et que leur vote pourrait mettre en danger la laïcité républicaine et favoriser le retour de courants réactionnaires au pouvoir. Les nouvelles libertés permettent néanmoins aux revendications suffragistes de s’organiser et de se diffuser, par l’intermédiaire d’associations, comme l’Union française pour le suffrage des femmes, créée en 1909 et par la publication de nombreux journaux comme la Fronde, entièrement écrit et géré par des femmes.

Entre 1880 et 1914, 112 associations et 44 journaux suffragistes voient le jour dans le pays. Ces revendications s’intensifient au début du Xxème siècle , mais la question du vote des femmes n’est pas prioritaire à l’Assemblée.

Les partis de gauche sont les premiers à se positionner clairement en.... »

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