Devoir de Français

La parole peut-elle et doit-elle être toujours au service de la vérité ? (Sur extrait Antigone)

Publié le 14/03/2023

Extrait du document

« I. 1] Question d’interprétation littéraire : La parole peut-elle et doit-elle être toujours au service de la vérité ? CRÉON.

— Et toi, toi qui restes là, tête basse, avoues-tu ou nies-tu le fait ? ANTIGONE.

— Je l’avoue et n’ai garde, certes, de le nier.

CRÉON (au Garde).

— Va donc où tu voudras, libéré d’une lourde charge.

(Le Garde sort.

A Antigone.) Et toi, maintenant, réponds-moi, sans phrases, d’un mot.

Connaissais-tu la défense que j’avais fait proclamer ? ANTIGONE.

— Oui, je la connaissais : pouvais-je l’ignorer ? Elle était des plus claires.

CRÉON.

— Ainsi tu as osé passer outre à ma loi ? ANTIGONE.

— Oui, car ce n’est pas Zeus qui l’avait proclamée ! ce n’est pas la Justice, assise aux côtés des dieux infernaux ; non, ce ne sont pas là les lois qu’ils ont jamais fixées aux hommes, et je ne pensais pas que tes défenses à toi fussent assez puissantes pour permettre à un mortel de passer outre à d’autres lois, aux lois non écrites, inébranlables, des dieux ! Elles ne datent, celles-là, ni d’aujourd’hui ni d’hier, et nul ne sait le jour où elles ont paru.

Ces lois-là, pouvais-je donc, par crainte de qui que ce fût, m’exposer à leur vengeance chez les dieux ? Que je dusse mourir, ne le savais-je pas ? et cela, quand bien même tu n’aurais rien défendu.

Mais mourir avant l’heure, je le dis bien haut, pour moi, c’est tout profit lorsqu’on vit comme moi, au milieu de malheurs sans nombre, comment ne pas trouver de profit à mourir ? Subir la mort, pour moi n’est pas une souffrance.

C’en eût été une, au contraire, si j ‘avais toléré Ce devoir est à réaliser sous forme numérique : connectez-vous à votre site de formation www.cned.fr > espace inscrit et suivez nos conseils pratiques pour déposer votre devoir et le faire corriger par internet.

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De cela, oui, j ‘eusse souffert ; de ceci je ne souffre pas.

Je te parais sans doute agir comme une folle.

Mais le fou pourrait bien être celui même qui me traite de folle.

LE CORYPHÉE.

— Ah ! qu’elle est bien sa fille ! la fille intraitable d’un père intraitable.

Elle n’a jamais appris à céder aux coups du sort.

CRÉON — Oui, mais sache bien, toi, que ces volontés si dures sont celles justement qui sont aussi le plus vite brisées.

Il en est pour elles comme pour le fer, qui, longuement passé au feu, cuit et recuit, se fend et éclate encore plus aisément.

Ne voit-on pas un simple bout de frein se rendre maître d’un cheval emporté ? Non, on n’a pas le droit de faire le fier, lorsque l’on est aux mains des autres.

Cette fille a déjà montré son insolence en passant outre à des lois établies ; et, le crime une fois commis, c’est une insolence nouvelle que de s’en vanter et de ricaner.

Désormais, ce n’est plus moi, mais c’est elle qui est l’homme, si elle doit s’assurer impunément un tel triomphe.

Eh bien ! non.

Qu’elle soit née de ma sœur, qu’elle soit encore plus proche de moi que tous ceux qui peuvent ici se réclamer du Zeus de notre maison, il n’im¬porte ni elle ni sa sœur n’échapperont à une mort infâme.

[…] ANTIGONE.

— Tu me tiens dans tes mains : veux-tu plus que ma mort ? CRÉON.

— Nullement : avec elle, j’ai tout ce que je veux. ANTIGONE.

— Alors pourquoi tarder ? Pas un mot de toi qui me plaise, et j’espère qu’aucun ne me plaira jamais.

Et, de même, ceux dont j’use ne sont-ils pas faits pour te déplaire ? Pouvais-je cependant gagner plus noble gloire que celle d’avoir mis mon frère au tombeau ? Et c’est bien ce à quoi tous ceux que tu vois là applaudiraient aussi, si la peur ne devait leur fermer la bouche.

Mais c’est — entre beaucoup d’autres — l’avantage de la tyrannie qu’elle a le droit de dire et faire absolument ce qu’elle veut.

CRÉON.

— Toi seule pense ainsi parmi ces Cadméens.

ANTIGONE.

— Ils pensent comme moi mais ils.... »

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