Voltaire
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«
Voltaire
Cet homme qu'on ne pouvait faire taire (1694-1778).
François Marie Arouet, fils d'un notaire au Châtelet, fut un
homme multiple, à la vie intense.
Brillant élève des jésuites, le plus jeune poète et libertin de France sous la
Régence, il est, par deux fois, emprisonné à la Bastille, en 1717 et en 1725.
Parisien, il est, la plupart du temps,
forcé de s'éloigner de Paris.
De 1726 à 1729, il séjourne en Angleterre.
Pendant dix ans (1734-1744), il est réfugié à
Cirey, en Lorraine, chez Mme du Châtelet, puis l'hôte de Frédéric II à Berlin (1750-1753).
Quand il s'installe enfin
chez lui, pour les vingt dernières années de sa vie, c'est, prudemment, à deux pas de la Suisse.
Parfois mondain et
courtisan, protégé de Mme de Pompadour, historiographe du roi et académicien (1746), il reste frondeur et rebelle.
Il
mène de front une gigantesque activité littéraire et amasse, par d'habiles spéculations financières, une fortune
considérable.
A l'occasion cruel, il sait se montrer philanthrope, grand bourgeois et philosophe combattant; il sera un
bon seigneur qui enrichit son village du pays de Gex par la création de fabriques de montres et de bas de soie.
Enfin,
il termine sa vie, révéré par toute l'Europe pensante, comme le «roi-Voltaire», le «patriarche» que l'on vient saluer à
Ferney.
Et il meurt, après avoir été couronné par une foule enthousiaste lors de son retour à Paris, en 1778, pour la
reprise de sa pièce Irène, à la Comédie-Française.
Son œuvre est énorme.
Peu d'écrivains ont été aussi féconds.
Il
a abordé tous les genres: théâtre, roman, poésie, essai, histoire, conte, nouvelle, épigramme, pamphlet,
correspondance (10000 lettres), dans un style clair, vif, mordant, dans le français le plus pur.
Tout lui est prétexte
à exposer sa philosophie.
Il le fait particulièrement dans les Lettres sur les Anglais (1734), le Traité de la tolérance
et le Dictionnaire philosophique (1764).
En politique, anglomane à la mode, il est partisan d'une monarchie constitutionnelle, libérale, utilitaire, efficace.
En
religion, ennemi du cléricalisme, du fanatisme, de la superstition, c'est un rationaliste teinté de déisme.
Sa morale
s'apparente à l'humanisme.
Elle exige justice, liberté, tolérance.
Par la plume et l'action, Voltaire prend la défense
des victimes de l'arbitraire: Calas (1762), Sirven (1764), Lally-Tollendal (1766).
Il conseille à d'Alembert: «Marche en
ricanant sur le chemin de la vérité.» Pour lui, l'important est de ne pas être dupe et, en premier lieu, de soi-même.
Le doute et la moquerie vous y aident.
L'esprit voltairien est une morale de l'ironie.
On la trouve, éclatante, dans
Micromégas (1752) et Candide (1759).
Les idées de Voltaire sont dans l'air du temps; elles reflètent l'esprit nouveau
dont il est le porte-drapeau.
Sa voix haute, son génie ont contribué à cette révolution des esprits qui a caractérisé
le «siècle des lumières»..
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