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Vigny (1797-1863) LA MAISON DU BERGER Poème du recueil posthume Les Destinées, fragment (vers 22 à 42)

Publié le 13/11/2022

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« LA MAISON DU BERGER Poème du recueil posthume Les Destinées, fragment (vers 22 à 42) Pars courageusement, laisse toutes les villes ; Ne ternis plus tes pieds aux poudres du chemin ; Du haut de nos pensers vois les cités serviles Comme les rocs fatals de l'esclavage humain. Les grands bois et les champs sont de vastes asiles, Libres comme la mer autour des sombres îles. Marche à travers les champs une fleur à la main. La Nature t'attend dans un silence austère ; L'herbe élève à tes pieds son nuage des soirs, 10 Et le soupir d'adieu du soleil à la terre Balance les beaux lis comme des encensoirs. La forêt a voilé ses colonnes profondes, La montagne se cache, et sur les pâles ondes Le saule a suspendu ses chastes reposoirs. Le crépuscule ami s'endort dans la vallée Sous l'herbe d'émeraude et sur l'or du gazon, Sur les timides joncs de la source isolée Et sous le bois rêveur qui tremble à J'horizon, Se balance en fuyant dans les grappes sauvages, 20 Jette son manteau gris sur le bord des rivages, Et des fleurs de la nuit entr'ouvre la prison.. »

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