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Victor HUGO (1802-1885) (Recueil : Les quatre vents de l'esprit) - Chanson d'autrefois

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Victor HUGO (1802-1885) (Recueil : Les quatre vents de l'esprit) - Chanson d'autrefois Quelqu'un connaît-il ma cachette ? C'est un lieu calme, où le ciel clair En un jour de printemps rachète Le mal qu'ont fait six mois d'hiver. Il y coule des eaux charmantes ; L'iris y naît dans les roseaux ; Et le murmure des amantes S'y mêle au babil des oiseaux. Là vivent, dans les fleurs, des groupes Épars, et parfois réunis, Avec des chants au fond des coupes Et le silence au fond des nids. La grâce de cette ombre heureuse Et de ce verdoyant coteau Semble faite des pleurs de Greuze Et du sourire de Watteau. Paris dans les brumes se plonge ; Et le cabaret de Régnier Ne vaut pas une heure de songe Sous les branches d'un châtaignier. Les plus belles choses du rêve Sont celles qu'admet l'antre frais, Et que confusément achève Le balancement des forêts. Je comprends peu qu'on soit superbe Et qu'il existe des méchants, Puisqu'on peut se coucher dans l'herbe Et qu'il fait clair de lune aux champs. Toutes les fleurs sont un langage Qui nous recommande l'amour, Qui nous berce, et qui nous engage A mettre dans nos coeurs le jour. Les vagues robes brillantées, Les seins blancs et les jeunes voix Des Phyllis et des Galatées Conseillent le rire et les bois.

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