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Victor HUGO (1802-1885) (Recueil : Les contemplations) - N'envions rien

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Victor HUGO (1802-1885) (Recueil : Les contemplations) - N'envions rien O femme, pensée aimante Et coeur souffrant, Vous trouvez la fleur charmante Et l'oiseau grand ; Vous enviez la pelouse Aux fleurs de miel ; Vous voulez que je jalouse L'oiseau du ciel. Vous dites, beauté superbe Au front terni, Regardant tour à tour l'herbe Et l'infini : "Leur existence est la bonne ; "Là, tout est beau ; "Là, sur la fleur qui rayonne, "Plane l'oiseau ! "Près de vous, aile bénie, "Lis enchanté, "Qu'est-ce, hélas ! que le génie "Et la beauté ? "Fleur pure, alouette agile, "A vous le prix ! "Toi, tu dépasse Virgile ; "Toi, Lycoris ! "Quel vol profond dans l'air sombre ! "Quels doux parfums ! -" Et des pleurs brillent sous l'ombre De vos cils bruns. Oui, contemplez l'hirondelle, Les liserons ; Mais ne vous plaignez pas, belle, Car nous mourrons ! Car nous irons dans la sphère De l'éther pur ; La femme y sera lumière Et l'homme azur ; Et les roses sont moins belles Que les houris ; Et les oiseaux ont moins d'ailes Que les esprits !

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