VAUVENARGUES: L'oeuvre et l'écrivain
Extrait du document
«
L'ÉCRIVAIN
Au service d'une pensée pénétrante et noble, Vauvenargues mettait d'éminentes qualités d'écrivain.
Son mérite
tient surtout à la netteté concise de sa langue et à la fraîcheur de ses images.
Vauvenargues cultive cette netteté qu'il définit comme « le vernis des maîtres ».
Selon lui, « l'obscurité est le
royaume de l'erreur »; d'accord avec Boileau et La Bruyère, il estime que toute pensée juste et profonde doit être
exprimée simplement.
Il se préoccupe surtout de définir les termes avec rigueur, de les employer avec discernement;
et le mérite de l'idée frappe d'autant plus que l'expression est plus dépouillée et plus sobre : « La guerre est moins
onéreuse que la servitude »; « On ne peut être juste si on n'est pas humain.
» Il condamne les ornements trompeurs
et se méfie de l'éloquence.
Ses maximes les plus réussies sont celles qui éveillent en quelques mots tout un monde
de réflexions, grâce à un rapprochement de termes inattendu, mais profondément réfléchi : « Nos plus sûrs
protecteurs sont nos talents »; « L'art de plaire est l'art de tromper.
» Parfois, cependant, Vauvenargues, suivant la
pente d'un naturel aimable, rehausse ses maximes d'images qui le rapprochent de Fénelon, plutôt que du pur usage
classique.
Il lui arrive même de paraître mièvre, au jugement de Voltaire : « Les premiers jours du printemps ont
moins de grâce que la vertu naissante d'un jeune homme »; « Les feux de l'amour ne sont pas si doux que les
premiers regards de la gloire.
» Ses impressions naissent d'une imagination fraîche et qui demeure toujours guidée
par une réflexion psychologique ou morale.
L'OEUVRE DE VAUVENARGUES
Vauvenargues vécut en indépendant; et on fausserait le sens de son oeuvre si l'on prétendait l'expliquer par
l'influence exclusive d'une école.
Par son goût, il est un héritier du classicisme.
Par sa doctrine morale, il se rattache
à l'humanisme du XVIIIe siècle : comme Voltaire, il exalte la justice et fait confiance à l'homme.
Quelques-unes de
ses idées, enfin, le font apparaître comme un précurseur : hostile au scepticisme mondain, à la frivolité, à l'ironie, à
la « raison » implacable et sèche, ardent à exalter les mouvements de l'instinct, les élans de la passion et la bonté
de la nature, il fait parfois songer à Rousseau.
Comme la plupart des romantiques, il fut hanté par le désir de vivre
une destinée singulière; enfin, par son culte de l'action et de l'énergie, il s'apparente aux héros stendhaliens..
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