Théodore de BANVILLE (1823-1891) (Recueil : Trente-six ballades joyeuses) - Ballade pour une amoureuse
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Théodore de BANVILLE (1823-1891) (Recueil : Trente-six ballades joyeuses) - Ballade pour une amoureuse Muse au beau front, muse sereine, Plus de satire, j'y consens. N'offensons pas avec ma haine Le calme éther d'où tu descends. Je chante en ces vers caressants Une lèvre de pourpre, éclose Sous l'éclair des cieux rougissants, Ici tout est couleur de rose. Ma guerrière a le front d'Hélène. Son long regard aux feux puissants Resplendit comme une phalène. Tout est digne de mes accents : Là, sur ces contours frémissants Où le rayon charmé se pose, La neige et les lys fleurissants ; Ici tout est couleur de rose. Quelle tendre voix de sirène, Au soir, aux astres pâlissants Dira la blancheur de ma reine ? Éteignez-vous, cieux languissants ! O chères délices ! je sens Se poser sur mon front morose Les longs baisers rafraîchissants ! Ici tout est couleur de rose. Que de trésors éblouissants Et dignes d'une apothéose ! Fleurs splendides, boutons naissants, Ici tout est couleur de rose.
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