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RENAISSANCE LITTÉRAIRE : PROSE

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La Renaissance littéraire ne se limite pas aux humanistes, aux collectionneurs et aux érudits passionnés par l'Antiquité. En France comme en Italie, ce retour aux sources a été à l'origine d'une brillante floraison littéraire en langue nationale, aussi bien en poésie qu'en prose. Parmi les auteurs les plus neufs, figure François Rabelais, de la même génération que Clément Marot et Marguerite de Navarre. Tour à tour, moine mendiant, secrétaire d'un évêque, médecin, curé de Meudon, archéologue, astrologue, Rabelais est bien de son temps, enthousiaste, affamé de savoir et publie en 1534, à Lyon, la Vie inestimable du grand Gargantua! père de Pantagruel. Il n'écrit pas pour les lettrés ni pour les professeurs mais pour la bourgeoisie, celle des offices, des études, du commerce ou de la finance. L'oeuvre, divisée en plusieurs livres, connaît un grand succès, mais suscite aussi des colères.

« RENAISSANCE LITTÉRAIRE : PROSE La Renaissance littéraire ne se limite pas aux humanistes, aux collectionneurs et aux érudits passionnés par l'Antiquité.

En France comme en Italie, ce retour aux sources a été à l'origine d'une brillante floraison littéraire en langue nationale, aussi bien en poésie qu'en prose.

Parmi les auteurs les plus neufs, figure François Rabelais, de la même génération que Clément Marot et Marguerite de Navarre.

Tour à tour, moine mendiant, secrétaire d'un évêque, médecin, curé de Meudon, archéologue, astrologue, Rabelais est bien de son temps, enthousiaste, affamé de savoir et publie en 1534, à Lyon, la Vie inestimable du grand Gargantua! père de Pantagruel.

Il n'écrit pas pour les lettrés ni pour les professeurs mais pour la bourgeoisie, celle des offices, des études, du commerce ou de la finance.

L'oeuvre, divisée en plusieurs livres, connaît un grand succès, mais suscite aussi des colères.

Elle est en effet bouffonne, truculente, parfois grossière.

Rabelais s'amuse à présenter une mordante satire de la société.

Il tourne en dérision les moines, les soldats, les cuistres de la Sorbonne.

L'ouvrage est d'ailleurs imprégné de confiance dans la liberté de l'homme (Rabelais résume sa morale par le principe de l'abbaye de Thélème : Fais ce que voudras) et dans la bonté de la nature, ainsi que d'une foi profonde dans les vertus de la science et de la connaissance. Dans un tout autre ordre d'idées, l'Institution de la religion chrétienne de Calvin (1541) peut être considérée comme un des plus remarquables ouvrages en prose de notre langue.

Sévère d'esprit et de moeurs, le grand réformateur a voulu donner un exposé de sa doctrine. Mais il faut attendre la fin du siècle pour rencontrer l'oeuvre la plus puissante de la Renaissance littéraire avec les Essais de Michel Eyquem, seigneur de Montaigne (1580).

Magistrat, administrateur à Bordeaux, Montaigne a beaucoup voyagé avant de se retirer dans son château natal du Périgord, pour lire et méditer.

L'ensemble des Essais peut sembler étrange, sans le moindre plan.

Mais l'auteur écrit avec naturel et communique les résultats de ses lectures et de ses méditations.

Montaigne apparaît comme un sage, un curieux, regardant, avec une indulgente ironie, l'homme agir, s'amusant de ses fantaisies mais toujours tolérant pour les autres.

Il appartient au dernier stade de la Renaissance, qui n'est plus celui de l'enthousiasme débridé, de la boulimie intellectuelle, mais du doute, de la prudence.

Il est tout entier dans sa fameuse formule «Que sais-je ?».

Le spectacle atroce des guerres de Religion n'est pas étranger à ce scepticisme. Quel est le contexte qui va engendrer les bouleversements intellectuels et artistiques de la Renaissance ? Deux faits de la seconde moitié du XVe siècle expliquent, pour une large part, les bouleversements de la Renaissance : - d'une part, l'invention de l'imprimerie par Gutenberg ; - d'autre part, la découverte du Nouveau Monde, en 1492, par Christophe Colomb ; cette découverte élargit l'horizon intellectuel et commercial de toute l'Europe. Au cours du XVIe siècle, la France est en cours d'unification dans le domaine politique : les guerres, de caractère féodal pendant le Moyen Âge, deviennent nationales ; les échanges s'intensifient entre les régions et entre les pays. L'unification est aussi culturelle.

François Ier, par l'édit de Villers-Cotterêts, impose, en 1539, l'usage exclusif de la langue française dans les actes administratifs.

Le sentiment de l'identité nationale se renforce ; Du Bellay publie sa Défense et illustration de la langue française en 1549. Par ailleurs, les guerres de François Ier en Italie mettent en contact la noblesse française avec l'art italien.

Les artistes italiens sont alors fréquemment conviés en France, répandant ainsi une culture et un goût esthétique nouveaux. En quoi les controverses religieuses ont-elles marqué la pensée de la Renaissance ? Les premiers ouvrages imprimés sont essentiellement des traductions de la Bible en langue vernaculaire (c'est-à-dire dans la langue propre à chaque pays).

L'accès plus aisé aux textes religieux, publiés le plus souvent sans les commentaires qui, au Moyen Âge, obscurcissaient encore davantage le texte latin, entraîne des controverses nouvelles : Luther, en 1517, publie ses « 95 thèses » pour faire revenir l'Église aux principes des Écritures. La controverse de l'église réformée nourrira tout au long du siècle un débat intellectuel important.

Agrippa d'Aubigné consacre un recueil de poésie satirique, Les Tragiques (1577-1616), aux luttes religieuses et notamment au massacre de la Saint-Barthélemy (1572). Pourquoi le terme d'« humanisme » désigne-t-il la pensée de cette époque ? Le mot « humanisme » ne désigne pas spécifiquement la pensée du xvie siècle.

Créé en 1765 en plein siècle des Lumières, il signifie alors « philanthropie » (intérêt pour l'homme).

Ce n'est que dans la seconde moitié du XIXe, au moment où les historiens tentent de définir les époques historiques et les courants de pensée, qu'on l'applique aussi aux idées de la Renaissance.

Tout au long du xvie siècle, écrivains et éditeurs développent en effet des idées nouvelles sur l'homme et la nature humaine.

Les découvertes de Copernic (1473-1543) ruinent l'idée que la Terre et l'homme sont au centre de l'univers.

De même, l'unité religieuse vole en éclat ; l'écrivain se tourne alors vers luimême pour chercher, dans sa propre réflexion critique, un sens nouveau au monde qui l'entoure et à sa propre vie. Une littérature du « moi » apparaît : les Essais de Montaigne (1588) en sont le plus fameux exemple. Ces examens critiques abordent la notion de liberté humaine, interrogent les rapports entre les civilisations ; Montaigne s'indigne ainsi du regard porté sur les peuples du Nouveau Monde, Thomas More imagine son Utopie politique (1516), La Boétie écrit un Discours de la servitude volontaire (1548).

Sont introduites des formules nouvelles, comme le « droit naturel » ou la « liberté individuelle », qui seront plus largement reprises au siècle des Lumières. Le paradoxe de la servitude volontaire chez LA BOETIE. »

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