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Racine, Bérénice, Acte 1, scène 5.

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Racine, Bérénice, Acte 1, scène 5. Bérénice (à Phénice) Le temps n'est plus, Phénice, où je pouvais trembler. Titus m'aime, il peut tout, il n'a plus qu'à parler : Il verra le sénat m'apporter ses hommages, Et le peuple de fleurs couronner ses images. De cette nuit, Phénice, as-tu vu la splendeur ? Tes yeux ne sont-ils pas tout pleins de sa grandeur ? Ces flambeaux, ce bûcher, cette nuit enflammée, Ces aigles, ces faisceaux , ce peuple, cette armée, Cette foule de rois, ces consuls, ce sénat, Qui tous de mon amant empruntaient leur éclat ; Cette pourpre, cet or, que rehaussait sa gloire, Et ces lauriers encor témoins de sa victoire ; Tous ces yeux qu'on voyait venir de toutes parts, Confondre sur lui seul leurs avides regards ; Ce port majestueux, cette douce présence. Ciel ! avec quel respect et quelle complaisance Tous les cœurs en secret l'assuraient de leur foi ! Parle : peut-on le voir sans penser comme moi Qu'en quelque obscurité que le sort l'eût fait naître, Le monde en le voyant eût reconnu son maître ? Mais, Phénice, où m'emporte un souvenir charmant ? Cependant Rome entière, en ce même moment, Fait des vœux pour Titus, et par des sacrifices, De son règne naissant célèbre les prémices . Que tardons-nous ? Allons, pour son empire heureux, Au ciel qui le protège offrir aussi nos vœux. (…)

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