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Quelles sont les véritables différences entre la prose et ta poésie ?

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Aussi Mme de Staël a-t-elle pu dire, sans exagération, que nos plus grands poètes lyriques des XVIIe et XVIIIe siècles étaient nos grands prosateurs.II. - Sa signification :a) C'est que la prose, dans sa première acception, et le vers sont des matériaux de base, des moyens d'expression comme les couleurs pour la peinture. A leur point de départ, ils sont indifférenciés, le vers ayant simplement plus de possibilités sémantiques, rythmiques ou syntaxiques. b) C'est que la prose, dans sa seconde acception, et la poésie sont des attitudes de l'esprit, des inspirations fondamentales qui insufflent ces moyens d'expression, et leur communiquent, par la magie de l'art, leurs intentions fondamentales.c) De sorte qu'on peut obtenir aussi bien : l'excellent vers de Boileau, excellent si on le juge sur son propre terrain : la satireQui sait assaisonner le plaisant et l'utile; ou l'excellent vers de Verlaine qui n'a rien à voir avec le premier : C'est l'aventure éparse au matin Et tout le reste est littérature.III. - B n'en reste pas moins vrai... a) que le prosaïsme, les attitudes du penseur - dans un sens très large, qu'il travaille à un traité, à une histoire, à une critique, à un discours, à un roman, etc. s'expriment plutôt en prose, plus claire, plus précise, plus logique, ayant moins souci de plaire - à la rigueur - que de s'imposer à la seule intelligence;b) et que la poésie véritable est inséparable du vers :- Il est, en effet, remarquable que de grands poètes en prose comme Jean-Jacques Rousseau ont écrit des vers médiocres.

« Introduction : a) On a souvent tendance à croire que tout ce qui s'écrit en vers est poésie, que tout ce qui s'écrit en prose est...

disons : prose, faute d'un meilleur mot. b et c) Mais les faits sont là pour démentir cette opposition élémentaire. I.

— Le démenti des faits : a) La versification n'est pas la poésie.

Fénelon écrivait déjà dans la Lettre à l'Académie : « Il y a des gens qui font des vers sans poésie ».

La poésie ne se réduit pas, en effet, au seul respect des règles de versification et au choix des rimes.

Un vers peut être juste et tout à fait prosaïque.

Nombreux sont ceux qui tout en étant d'habiles versificateurs n'ont été que des poètes médiocres.

(Ex.

: Les Grands Rhétoriqueurs et les ennemis communs de Molière et de Boileau comme Chapelain ou l'Abbé Cotin).

C'est cette distinction que n'ont pas connue certains lyriques du XVIIIe siècle comme Jean-Baptiste Rousseau, Lefranc de Pompignan ou l'Abbé Delille. b) La poésie n'est pas la versification : • Des musiciens, des peintres, des sculpteurs, des prosateurs peuvent fort bien, sans le secours du vers, exprimer des sentiments poétiques, car nous éprouvons devant leurs oeuvres des impressions comparables à celles que suscite en nous la lecture d'un beau poème.

(Ex.

: Bossuet : « La vie humaine >). • Si la poésie est le résultat d'une vision particulière du monde réel, certaines âmes naïves, surtout d'enfants, qui vivent dans l'illusion des contes de fées et ont des comparaisons inattendues, sont des âmes de poètes. • D'autre part, surtout au xviii siècle, on a tenté de créer une prose poétique qui, par son rythme musical, s'apparente à la poésie.

Cette prose, dont on trouve des exemples même chez Voltaire (Prière à Dieu) et chez Montesquieu (Invocation aux Muses) a atteint sa perfection d'abord chez Rousseau (Promenade sur le lac), puis chez Chateaubriand (Atala).

Elle utilise différents rythmes, arithmétique, prosaïque, tonique, rythme du timbre, et apparaît surtout quand on la lit à haute voix. Aussi Mme de Staël a-t-elle pu dire, sans exagération, que nos plus grands poètes lyriques des XVIIe et XVIIIe siècles étaient nos grands prosateurs. II.

— Sa signification : a) C'est que la prose, dans sa première acception, et le vers sont des matériaux de base, des moyens d'expression comme les couleurs pour la peinture.

A leur point de départ, ils sont indifférenciés, le vers ayant simplement plus de possibilités sémantiques, rythmiques ou syntaxiques. b) C'est que la prose, dans sa seconde acception, et la poésie sont des attitudes de l'esprit, des inspirations fondamentales qui insufflent ces moyens d'expression, et leur communiquent, par la magie de l'art, leurs intentions fondamentales. c) De sorte qu'on peut obtenir aussi bien : l'excellent vers de Boileau, excellent si on le juge sur son propre terrain : la satire Qui sait assaisonner le plaisant et l'utile; ou l'excellent vers de Verlaine qui n'a rien à voir avec le premier : C'est l'aventure éparse au matin Et tout le reste est littérature. III.

— B n'en reste pas moins vrai... a) que le prosaïsme, les attitudes du penseur — dans un sens très large, qu'il travaille à un traité, à une histoire, à une critique, à un discours, à un roman, etc.

s'expriment plutôt en prose, plus claire, plus précise, plus logique, ayant moins souci de plaire — à la rigueur — que de s'imposer à la seule intelligence; b) et que la poésie véritable est inséparable du vers : — Il est, en effet, remarquable que de grands poètes en prose comme Jean-Jacques Rousseau ont écrit des vers médiocres.

(Ex.

: Le verger des Charmettes). — En fait la poésie est surtout une possibili.0té de suggérer irrésistiblement des sensations, des états d'âme, des idées par une combinaison particulière de mots et de sonorités.

Gide admirait cette définition qu'en donnait Banville : « Cette magie qui consiste à éveiller des sensations à l'aide d'une combinaison de sons, cette sorcellerie grâce à laquelle des idées nous sont nécessairement communiquées d'une manière certaine par des mots qui cependant ne les expriment pas ». — Enfin, après Flaubert pour qui il ne suffit pas d'être sensible pour être poète, Valéry écrit dans Charmes : « Il ne s'agit point tant d'être ému que d'amener un lecteur à l'être ». c) L'existence d'une prose poétique n'étant pas une objection, certes, Aloysius Bertrand, Baudelaire et Rimbaud par exemple, ont conçu des poèmes en prose, pour se créer un moyen d'expression, plus adapté à leur univers; ils ne renonçaient pas au vers, ils en élargissaient la conception. Conclusion : C'est cette liaison fréquente entre vers et poésie qui a donné lieu à la méprise signalée ici, vers et prose ne valant que par l'inspiration qui les soutient.. »

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