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que nous apprend un écrit biographique (quelle que soit sa nature) nous permet-il de mieux connaître et apprécier l'oeuvre d'un écrivain ?

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que nous apprend un ecrit biographique quelle que soit sa nature) nous permet-il de mieux connaitre et apprecier l'oeuvre d'un ecrivain ?

« Texte 1 La servante au grand coeur dont vous étiez jalouse Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse, Nous devrions pourtant lui porter quelques fleurs. Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs, Et quand Octobre souffle, émondeur des vieux arbres, Son vent mélancolique à l'entour de leurs marbres, Certes, ils doivent trouver les vivants bien ingrats, De dormir, comme ils le font, chaudement dans leurs draps, Tandis que, dévorés de noires songeries, Sans compagnon de lit, sans bonnes causeries, Vieux squelettes rongés travaillés par le ver, Ils sentent s'égoutter les neiges de l'hiver Et le siècle couler, sans qu'amis ni famille Remplacent les lambeaux qui pendent à leur grille. Lorsque la bûche siffle et chante, si le soir, Calme, dans le fauteuil je la voyais s'asseoir, Si, par une nuit bleue et froide de décembre, Je la trouvais tapie en un coin de ma chambre, Grave, et venant du fond de son lit éternel Couver l'enfant grandi de son oeil maternel, Que pourraije répondre à cette âme pieuse, Voyant tomber des pleurs de sa paupière creuse? Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, Spleen et idéal, LXIX, 1857.. Texte 2 Je n'ai pas oublié, voisine de la ville, Notre blanche maison, petite mais tranquille ; Sa Pomone de plâtre et sa vieille Vénus Dans un bosquet chétif cachant leurs membres nus, Et le soleil, le soir, ruisselant et superbe, Qui, derrière la vitre où se brisait sa gerbe, Semblait, grand oeil ouvert dans le ciel curieux, Contempler nos dîners longs et silencieux, Répandant largement ses beaux reflets de cierge Sur la nappe frugale et les rideaux de serge. Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, Spleen et idéal, LXX, 1857. Texte 3 Dans son Baudelaire par lui-même, le critique littéraire Pascal Pia fait référence aux deux poèmes précédents qu'il confronte à deux extraits de lettres de Baudelaire à sa mère. Dans cette évocation de jours quiets mais endoloris, dans ce rappel de dîners longs et silencieux, dans l'accusation d'ingratitude que Baudelaire feint de s'adresser envers des morts qu'il n'oublie pourtant pas, il serait difficile de ne pas deviner le grief qu'il fait à sa mère de n'avoir pas montré le même attachement et d'avoir distrait, au bénéfice d'un intrus, une part de son amour. Longtemps plus tard, en 1858, signalant à sa mère redevenue veuve les deux poèmes qu'on vient de lire, il s'étonnera qu'elle ne lui en ait rien dit : Vous n'avez donc pas remarqué qu'il y avait dans les Fleurs du Mal deux pièces vous concernant, ou. »

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