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Pourquoi l'apologue est accompagné d'une morale explicite ?

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·         Défendre et illustrer ses idées est une attitude qui se diffuse avec véhémence au cours des siècles suivants. La fable (déjà célèbre dans l'Antiquité) ou le conte philosophique, identifiés comme des traités « moraux », prennent place au près de l'utopie. Cependant, notons que les moralistes du XVIIe siècle ne se savent pas moralistes : à l'époque le terme désigne un auteur traitant de morale, au sens normatif et didactique. Il s'agit d'une morale avant tout descriptive et une peinture des hommes qui peut prendre la forme d'une maxime, c'est-à-dire l'expression d'une vérité morale d'ordre général en une phrase évocatrice et assertive. On en trouve par exemple dans les tragédies de Corneille, dans les Caractères de La Bruyère, les Pensées de Pascal...     II/Éviter d'être relégué dans le registre du texte superficiel et fantaisiste :   ·         Il convient de souligner ce fait : si le genre de l'apologue possède de véritables enjeux, celui d'offrir une morale et de défendre ses idées comme nous l'avons évoqué précédemment, il est nécessaire que celui-ci ne bascule pas dans le registre artificiel et fantaisiste. En effet la morale devenue « trop explicite » et l'histoire trop « ubuesque » pourraient perdre de leur valeur. Ainsi, il semble vraisemblable que pour réaliser son dessein, l'auteur de l'apologue puisse prendre à son compte des éléments appartenant à la réalité et jouer sur l'ambiguïté, sur le double sens, afin d'attiser les curiosités et d'installer une complicité entre lui et son lecteur. Prenons l'exemple du dialogue, car avec ce type de texte la morale est davantage implicite et permet une véritable réflexion de la part de l'écrivain, mais aussi de son lecteur. Le dialogue emprunte plusieurs formes dont celles du traité de philosophie ou de l'ouvrage de vulgarisation scientifique. Leurs formes dialoguées sont plus souvent un artifice de présentation masquant un développement didactique.

« L'apologue, type de narration à visée morale, philosophique et didactique est une invention qui remonte à l'Antiquité.

Son genre désigne aussi bien les fables que les contes philosophiques, l'utopie, la parabole, l'exemplum ou encore la dissertation.

De plus, il représente un outil assez puissant pour révéler des vérités et montrer le monde tel qu'il est.

L'apologue est donc l'un des instruments privilégiés des écrivains au cours des siècles et dans la plupart des cas ce type de texte est accompagné d'une morale explicite. Ainsi, ce postulat nous pousse légitimement à nous interroger sur les raisons qui font que l'apologue propose une morale simple et évidente : pourquoi ne pas conduire le lecteur à développer sa propre réflexion sur le monde ? Être explicite est-ce un élément déterminant dans la réussite du projet pédagogique ? La morale est-elle réellement toujours aussi nette ? I/Défendre et illustrer ses idées : · · Au XVIe siècle, le rêve humaniste d'un ailleurs bienheureux renvoie avant tout aux difficultés du quotidien.

C'est à ce moment précis, que l'utopie devient un genre littéraire à part entière et que certains textes dégagent une morale explicite pour défendre et illustrer les idées des écrivains.

Parmi eux, Thomas More, intellectuel londonien, enseigne la relativité des coutumes et des opinions.

Son œuvre intitulée Utopie est en fait une satire féroce de la société européenne, alors trop certaine d'offrir le meilleur modèle possible de civilisation.

Il y décrit très simplement une île, nommée Utopie, où règne la justice et la concorde, ses habitants y coulent des jours heureux à l'abris du fanatisme religieux et de la cupidité : « Les Anomaliens (…) avec plus de vanité que de sagesse, décidèrent d'apparaître comme des dieux (…) et d'éblouir les yeux des pauvres utopiens (…) Aux yeux en fait de tous les Utopiens (…) toute cette magnificence était la livrée de la honte ».

Ces quelques lignes démontrent habilement, qu'il est possible d'ouvrir les yeux aux hommes par le biais de l'apologue (ici de l'utopie) même soutenu par une morale explicite. Défendre et illustrer ses idées est une attitude qui se diffuse avec véhémence au cours des siècles suivants.

La fable (déjà célèbre dans l'Antiquité) ou le conte philosophique, identifiés comme des traités « moraux », prennent place au près de l'utopie.

Cependant, notons que les moralistes du XVII e siècle ne se savent pas moralistes : à l'époque le terme désigne un auteur traitant de morale, au sens normatif et didactique.

Il s'agit d'une morale avant tout descriptive et une peinture des hommes qui peut prendre la forme d'une maxime, c'est-à-dire l'expression d'une vérité morale d'ordre général en une phrase évocatrice et assertive.

On en trouve par exemple dans les tragédies de Corneille, dans les Caractères de La Bruyère, les Pensées de Pascal… II/Éviter d'être relégué dans le registre du texte superficiel et fantaisiste : · · Il convient de souligner ce fait : si le genre de l'apologue possède de véritables enjeux, celui d'offrir une morale et de défendre ses idées comme nous l'avons évoqué précédemment, il est nécessaire que celui-ci ne bascule pas dans le registre artificiel et fantaisiste.

En effet la morale devenue « trop explicite » et l'histoire trop « ubuesque » pourraient perdre de leur valeur.

Ainsi, il semble vraisemblable que pour réaliser son dessein, l'auteur de l'apologue puisse prendre à son compte des éléments appartenant à la réalité et jouer sur l'ambiguïté, sur le double sens, afin d'attiser les curiosités et d'installer une complicité entre lui et son lecteur.

Prenons l'exemple du dialogue, car avec ce type de texte la morale est davantage implicite et permet une véritable réflexion de la part de l'écrivain, mais aussi de son lecteur.

Le dialogue emprunte plusieurs formes dont celles du traité de philosophie ou de l'ouvrage de vulgarisation scientifique.

Leurs formes dialoguées sont plus souvent un artifice de présentation masquant un développement didactique.

Un concept qui les éloigne d'un texte où la morale peut être grossière, scabreuse et donc négligée (ce genre de textes se rencontrent aussi bien au Moyen Âge qu'aux XVIe et XVIIe siècles). De la sorte certains types d'apologue sont accompagnés d'une morale où se glisse un art subtil du sous-entendu.

Le style des moralistes est au service d'une véritable anatomie psychologique.

Cette question : « comment fonctionne le duo vices/vertus derrière le masque des apparences ? » cible un problème récurrent qui ne cesse d'inspirer et d'intéresser auteurs et lecteurs depuis des siècles.

La Rochefoucauld, en faisant de l'amour-propre le moteur inavouable de toutes nos actions, même les plus désintéressées en apparences, soulignent les mensonges essentiels de la morale mondaine et de la sociabilité. III/Être capable de toucher un large public : · · Toutefois l'ingéniosité de l'apologue est de convaincre et de persuader, de toucher le plus grand nombre de lecteurs.

Sans tomber dans le carnavalesque ou le burlesque, il doit osciller entre le registre soutenu et populaire pour construire sa morale avec subtilité et traverser les siècles.

Il doit s'adresser à un vaste public sans se limiter à une seule communauté culturelle.

La Fontaine a vite compris que pour montrer le monde tel qu'il est, il convient de persuader le lecteur en l'amusant et en l'intéressant à une histoire riches en rebondissements plutôt qu'en lui tenant des discours sérieux (thèse qu'il défend dans le « Pouvoir des fables »).

L'utopie est capable de nous convaincre et de nous persuader plus aisément parce qu'elle fait appel aux désir les plus intimes, enfin le conte littéraire illustre des moralités qui savent nous « bercer »... La forme de la fable et celle du conte permettent une combinaison entre un court récit et une moralité, c'est un énoncé moral d'ordre général dont l'histoire est une illustration.

Le conte et la fable avec toutes leurs séductions et leurs ambiguïtés sont des genres brefs particulièrement adaptés à l'écriture moraliste.

Ainsi les Contes de Perrault devaient jouir d'un grand succès mondain au XVII e siècle et d'un succès populaire jamais démenti jusqu'à nos jours.

Il n'est plus besoin aujourd'hui de présenter La Belle au bois dormant, Le Petit Chaperon rouge, Barbe-Bleue ou Cendrillon. La morale qui accompagne l'apologue est plus ou moins explicite selon les siècles car à chaque époque des courants de pensées dictent l'évolution des formes littéraires.

Toutefois celle-ci est toujours présente pour nourrir l'âme et l'esprit.. »

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