PIÈCES A THÈSE ET PIÈCES A SUCCÈS
Extrait du document
«
Sous le Second Empire et pendant les premières années de la Troisième République, deux
auteurs dramatiques ont conquis la grande notoriété par des voies diverses : l'un, Alexandre
Dumas fils, en faisant de ses personnages des porte-parole ou des illustrations de ses idées;
l'autre, Victorien Sardou, en recherchant avant tout l'effet scénique et en utilisant tous les
procédés du métier avec une ingéniosité sans défaillance.
ALEXANDRE DUMAS FILS (1824-1895)
Alexandre Dumas fils est un enfant naturel du célèbre romancier et dramaturge.
Il se lance
dans la littérature à vingt et un ans pour payer ses dettes.
Dans sa première pièce, La Dame
aux camélias (1852), dont la vogue fut immense et dure encore, il reprend, en vrai romantique,
le thème de la courtisane régénérée par une passion sincère; puis il s'oriente vers un réalisme à
intentions moralisantes, peint certains milieux frelatés (Le Demi-Monde, 1855), montre le rôle
de l'argent dans la société moderne (La Question d'argent, 1857), élève la voix en faveur de la
jeune fille séduite (Les Idées de Mme Aubray, 1867, Denise, 1885), de l'enfant naturel (Le Fils
naturel, 1858), de la femme asservie (M.
Alphonse, 1874).
Dans de véhémentes préfaces, il
revendique le droit pour l'auteur dramatique d'aborder les problèmes sociaux ou moraux, «
d'agiter, non plus des grelots, mais des questions ».
En défendant ainsi des thèses au théâtre, Alexandre Dumas fils force l'attention de ses
contemporains, parfois au prix d'un scandale.
Il a eu le mérite de heurter de front certains
préjugés et d'énoncer de courageuses vérités, mais trop souvent il tranche avec une belle
assurance des problèmes fort complexes, schématise les caractères et répand les principes
d'une morale discutable.
Il apparaît d'ailleurs comme un dramaturge très habile; il a appris de
Scribe les « ficelles » du métier, mais il le dépasse dans l'art de construire une pièce : il choisit
toujours un point de départ d'une grande simplicité; il déroule son intrigue avec rigueur et
manie une éloquence entraînante, quoique un peu artificielle.
VICTORIEN SARDOU (1831-1908)
Victorien Sardou est l'auteur fécond d'une cinquantaine de pièces : comédies de moeurs (Les
Vieux Garçons, 1865, La Famille Benoiton, 1865), drames historiques (Patrie, 1869, Théodora,
1884, La Tosca, 1887), comédies historiques (Madame Sans-Gêne, 1893), mélodrames, féeries
ou vaudevilles.
Il n'a guère connu que des triomphes, grâce à une imagination industrieuse qui
exploite habilement l'art d'amuser les yeux et les oreilles.
Mais la plupart de ces triomphes
furent éphémères.
Sardou a trop sacrifié à la mode et au succès immédiat; il se montre
incapable d'observation pénétrante et de vérité générale : il n'a d'autre idéal que d'agencer de
savantes intrigues à la façon de Scribe, en les mettant toutefois au goût du jour; ou de
provoquer un pathétique artificiel en utilisant les effets violents, mais usés du drame
romantique..
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