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Petrus BOREL (1809-1859) (Recueil : Rhapsodies) - L'incendie du bazar

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Petrus BOREL (1809-1859) (Recueil : Rhapsodies) - L'incendie du bazar J'habite la montagne et j'aime à la vallée. LE VICOMTE D'ARLINCOURT. Ô toi, dont j'avais fait l'emplette Pour danse au bois neige-noisette ! L'as-tu toujours, ma Jeanneton, Ton jupon blanc, ton blanc jupon ? Pour quelque muscadin, matière à comédie, Ne va pas m'oublier dans ce coquet bazar, Où tu trône au comptoir. Colombine hardie ! Perçant l'horizon gris d'un oeil au vif regard, Flamboyant vois mon coeur, d'amour vois l'incendie ! Et si tu l'as encore, écris-moi, Jeanneton, Ton jupon blanc, ton blanc jupon. Au feu ! au feu ! au feu ! la Vierge à perdre haleine Court... le bazar rissole ! au feu ! au feu ! au feu ! N'est-ce pas Margoton, Cathin ou Madeleine ?... - Non, c'est la demoiselle au gendarme Mathieu. - Fleur d'un jour, du ciel noir à la lueur soudaine, Fuis !... et si tu l'emporte, écris-moi, Jeanneton, Ton jupon blanc, ton blanc jupon ? Plus que feu, grand mangeur, crains l'ardeur déréglée Du bourgeois camisard, du rustre porteur d'eau, Du beau sapeur-pompier, à coiffe ciselée, Gare au rapt ! une fille est un léger fardeau. À Blois, vers ton Titi, clerc à l'âme isolée, Vole !... et si tu l'emporte, écris-moi, Jeanneton, Ton jupon blanc, ton blanc jupon. Ô toi, dont j'avais fait l'emplette Pour danse au bois neige-noisette ! L'as-tu sauvé, ma jeanneton, Ton jupon blanc, ton blanc jupon !

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