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Motesquieu et les Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence

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A son retour d'Angleterre, Montesquieu se fixe dans sa terre de la Brède. Il cherche dans les constitutions antiques une confirmation de ses récentes expériences et rédige sur l'histoire du peuple romain un chapitre destiné à L'Esprit des Lois. Mais le chapitre prend une telle ampleur qu'il décide de le publier à part : ce sont les Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence, qui parurent en 1734, à Amsterdam, toujours sans nom d'auteur.

« LES CONSIDÉRATIONS (1734) A son retour d'Angleterre, Montesquieu se fixe dans sa terre de la Brède.

Il cherche dans les constitutions antiques une confirmation de ses récentes expériences et rédige sur l'histoire du peuple romain un chapitre destiné à L'Esprit des Lois.

Mais le chapitre prend une telle ampleur qu'il décide de le publier à part : ce sont les Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence, qui parurent en 1734, à Amsterdam, toujours sans nom d'auteur. L'Histoire philosophique : les Considérations. La grandeur romaine (chap.

I à VIII).

Parmi les causes qui expliquent cette grandeur, le mouvement de l'exposé permet d'en discerner trois essentielles. La force des institutions militaires.

Rome, vouée dès ses origines à la guerre permanente, créa les conditions techniques du succès militaire par l'organisation de l'armée, l'éducation des soldats, la rigueur de la discipline, et les conditions morales, grâce au partage des terres, « chacun ayant un égal intérêt, et très grand, à défendre sa patrie ».

Elle put ainsi triompher des Gaulois, de Pyrrhus, d'Hannibal, et conquérir la Grèce, la Macédoine, la Syrie, l'Égypte. L'habileté de la politique extérieure.

Le Sénat Romain fonda sa politique sur des principes constants : séparer pour conquérir, diviser pour régner.

Seul Mithridate résista quelque temps. La sagesse de la politique intérieure.

La structure de l'État et le jeu des institutions républicaines rendirent fatales les luttes civiles ; mais ces luttes, loin d'être une cause de décadence, donnaient l'occasion de corriger des abus et attestaient l'existence de la liberté. La crise (chap.

IX à XIII).

Rome devait périr de sa propre grandeur.

L'Empire devint si étendu que les soldats éloignés de la métropole « perdirent peu à peu l'esprit de citoyens »; le droit de cité fut si largement octroyé que, finalement, « les sentiments romains ne furent plus ».

En outre, les moeurs se corrompirent ; la philosophie grecque gâta les esprits et les coeurs ; le sentiment religieux s'affaiblit ; l'amour du luxe ruina le sens de l'honnêteté et le goût du travail.

Profitant de cette situation générale, Sylla, Pompée, César, violèrent la constitution ; et Auguste put instaurer un régime nouveau. La décadence romaine (chap.

XIV à XXIII).

Avec Tibère et Caligula, la tyrannie s'établit.

Les Romains demeurent asservis sous les maîtres de mérite inégal qui se succèdent jusqu'à Antonin.

D'Antonin à Probus, la décadence s'accentue : l'Empire se divise ; la discipline se relâche.

Les Barbares menacent Rome : l'Empire d'Occident est le premier abattu ; l'Empire d'Orient, malgré sa faiblesse, subsiste plus longtemps, mais il se ruine peu à peu. L'INTÉRÊT DES CONSIDÉRATIONS Dans les Considérations, comme dans les Lettres persanes, la méthode est neuve.

Montesquieu traite son sujet sans idées préconçues, en partant des faits et en recherchant leur explication.

Cette attitude le distingue de ses prédécesseurs, Machiavel, qui tirait de l'histoire romaine des leçons de scepticisme politique, Saint-Evremond, qui cultivait le paradoxe et l'hypothèse, Bossuet, qui cherchait dans la marche de l'Histoire l'intervention de la Providence.

Montesquieu s'efforce de reconstituer toute la série des intermédiaires qui rattachent les événements à des causes profondes, et il institue ainsi le déterminisme historique.

En outre, la langue possède une constante tenue.

La phrase, parfois périodique, mais sans emphase, plus souvent brève, mais sans sécheresse, rehaussée de comparaisons, d'antithèses, d'images saisissantes, de formules suggestives, garde constamment, dans son allure, une sorte de dignité romaine.. »

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