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Mérimée refusait d'être apparenté à un mouvement romantique. Or peut-on dire que Carmen n'est qu'une nouvelle réaliste ?

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Introduction : Mérimée, bien qu'il ne se revendique pas du romantisme appartient à cette génération d'écrivains et poètes et son oeuvre en porte des marques. C'est bien la part de cette influence que notre sujet nous invite à mesurer. En effet, il s'agit d'analyser les divers courants et genres littéraires dont on perçoit des marques dans cette nouvelle hybride qu'est Carmen ? S'agit-il d'une nouvelle réaliste ? Ou bien peut-on au contraire la rapprocher de René de Chateaubriand, oeuvre romantique par excellence ? N'y a-t-il pas d'autres mouvements littéraires dont on retrouverait des échos même lointains dans Carmen ? Qu'en est-il du mélange des genres et des courants littéraires dans cette nouvelle ? Problématique : Peut-on classer Carmen de Mérimée dans un mouvement littéraire en particulier ?

« Mérimée refusait d'être apparenté à un mouvement romantique.

Or peut-on dire que Carmen n'est qu'une nouvelle réaliste ? Introduction : Mérimée, bien qu'il ne se revendique pas du romantisme appartient à cette génération d'écrivains et poètes et son œuvre en porte des marques.

C'est bien la part de cette influence que notre sujet nous invite à mesurer.

En effet, il s'agit d'analyser les divers courants et genres littéraires dont on perçoit des marques dans cette nouvelle hybride qu'est Carmen ? S'agit-il d'une nouvelle réaliste ? Ou bien peut-on au contraire la rapprocher de René de Chateaubriand, œuvre romantique par excellence ? N'y a-t-il pas d'autres mouvements littéraires dont on retrouverait des échos même lointains dans Carmen ? Qu'en est-il du mélange des genres et des courants littéraires dans cette nouvelle ? Problématique : Peut-on classer Carmen de Mérimée dans un mouvement littéraire en particulier ? I Une nouvelle qui se présente comme un reportage sur l'univers des gitans 1) Le genre des pseudos mémoires Il est difficile de ne pas penser à Manon Lescaut de L'Abbé Prévost en lisant cette nouvelle car ces deux textes se présentent comme des pseudos mémoires.

Comme Prévost, Mérimée utilise les procédés des histoires enchâssées pour donner plus de vraisemblance à sa nouvelle.

En effet, dans le premier chapitre, un premier narrateur raconte ses aventures et ses travaux d'archéologue, il évoque sa rencontre avec un bandit puis au chapitre 3, il passe le relais au bandit en question qui rapporte sa propre histoire.

Les eux personnages s'expriment tour à tour à la première personne pour narrer leur parcours.

Ils procèdent comme le ferait un homme qui raconte ses mémoires.

Ainsi peut-on parler de pseudo mémoires car même si les personnages sont fictifs, leur récit prend alors une dimension réaliste.

De plus, Mérimée multiplie les détails pour inscrire son récit dans la réalité. 2) Un récit inscrit dans le réel : le désir de « faire vrai » Mérimée multiplie les références très précises.

Il situe précisément le décor.

Par exemple au chapitre III, Mérimée en appelle à son lecteur de façon indirecte : « Vous connaissez peut-être la rue du Candilejo, où il y a une tête du roi don Pedro le justicier ».

Cette phrase s'inscrit dans un contexte de double énonciation.

Don José demande au narrateur s'il connaît cette rue en même temps que Mérimée retient l'attention de son lecteur qui se demande si cette rue existe vraiment.

On pourrait retracer le parcours du narrateur sur une carte géographique tant les indications sont précises.

De même, Mérimée joue beaucoup avec les différentes langues des personnages ce qui contribue à donner à son récit un caractère pittoresque.

Enfin, on peut mentionner la description que Don José fait de Carmen au chapitre 3 : « Elle avait un jupon rouge fort court qui laissait voir des bas de soie blancs avec plus d'un trou et des souliers mignons de maroquin rouge avec des rubans couleur de feu ».

Le lecteur peut se représenter précisément la scène avec les détails et les couleurs. 3) Un documentaire Le récit de Don José est inscrit dans un cadre plus large où le narrateur se présente comme un scientifique. Il se présente comme un géographe d'abord puis comme un archéologue.

Il pose en premier lieu une question scientifique, celle de l'emplacement de la bataille de munda.

Ainsi, Mérimée insiste sur la dimension réaliste, il multiplie les détails pour inscrire son histoire dans un cadre vraisemblable.

De la même façon, à la fin comme un reporter qui fait le récit d'un voyage pour le commenter ensuite, le narrateur transmet au lecteur des éléments historiques et sociaux sur la vie des gitans.

Le géologue se fait alors sociologue.

Nous sommes alors bien loin du romantisme et des envolées lyriques pourtant les élans de la passion ne sont jamais bien loin et le réalisme semble parfois relégué au second plan. Transition : Certes Mérimée emploie de nombreux procédés pour donner une dimension réaliste à sa nouvelle mais l'influence du romantisme se fait sentir dans de nombreux passages. II L'influence du romantisme 1) La violence des passions La relation entre Carmen et Don José s'inscrit dans la lignée des grandes histoires d'amour romantique. L'amour est au cœur de la nouvelle.

La passion est telle que Don José quitte son emploi, sa ville.

Il renonce à tout pour suivre sa gitane.

Il se fait meurtrier à plusieurs reprises.

Bien davantage, la mort de Carmen frappe par l'intensité des sentiments qui sont en jeu.

Don José est fou d'amour mais il ne peut convaincre Carmen de partir vivre avec lui dans le nouveau monde.

La jeune femme ne l'aime plus, elle a déjà un autre amant, elle ne peut renoncer à sa vie de bohémienne, à sa liberté.

Il ne peut la posséder que dans la mort.

C'est avec un style épuré que Mérimée dépeint l'horreur : « Je la frappai deux fois.

[…] Elle tomba au second coup sans crier.

» L'auteur utilise des phrases brèves, sèchent qui contrastent avec l'intensité de l'émotion.

Celle-ci n'apparaît sous forme de grandes. »

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