Devoir de Français

MAURICE BARRÈS: Littérature et idéologie.

Extrait du document

MAURICE BARRÈS est né à Charmes, dans les Vosges. Élève du lycée de Nancy, il s'enivre de littérature et s'entraîne au mépris des hommes. En 1883, il vient vivre à Paris et tout de suite on le remarque dans le monde des lettres. Il s'introduit auprès de Leconte de Lisle. Il écoute respectueusement les propos de Taine. Il admire aussi Renan, comme toute la jeunesse de l'époque, mais à son admiration se mêle un peu de malice. La politique l'attire. En 1889, il est élu député boulangiste de Nancy. Ses échecs de 1893 et de 1896 ne le détournent pas de l'action. Il dénonce le scandale de Panama, fait campagne contre Dreyfus, milite dans la Ligue de la Patrie française. En 1906, l'année de son élection à l'Académie, il devient député de Paris. Il le restera jusqu'à sa mort, Il avait souhaité la guerre. Lorsqu'elle survient, il se borne à en tirer des leçons d'héroïsme dans ses chroniques de (Ica() de Paris, et cette attitude sans risques excite l'ironie de ses adversaires. Il disparaît à soixante et un ans, n'ayant pas pu réaliser le rêve de sa vie : jouer un grand rôle politique.

« MAURICE BARRÈS: Littérature et idéologie. MAURICE BARRÈS est né à Charmes, dans les Vosges.

Élève du lycée de Nancy, il s'enivre de littérature et s'entraîne au mépris des hommes.

En 1883, il vient vivre à Paris et tout de suite on le remarque dans le monde des lettres.

Il s'introduit auprès de Leconte de Lisle.

Il écoute respectueusement les propos de Taine.

Il admire aussi Renan, comme toute la jeunesse de l'époque, mais à son admiration se mêle un peu de malice.

La politique l'attire.

En 1889, il est élu député boulangiste de Nancy.

Ses échecs de 1893 et de 1896 ne le détournent pas de l'action.

Il dénonce le scandale de Panama, fait campagne contre Dreyfus, milite dans la Ligue de la Patrie française.

En 1906, l'année de son élection à l'Académie, il devient député de Paris.

Il le restera jusqu'à sa mort, Il avait souhaité la guerre.

Lorsqu'elle survient, il se borne à en tirer des leçons d'héroïsme dans ses chroniques de (Ica() de Paris, et cette attitude sans risques excite l'ironie de ses adversaires.

Il disparaît à soixante et un ans, n'ayant pas pu réaliser le rêve de sa vie : jouer un grand rôle politique. PRINCIPALES ŒUVRES Le Culte du moi : I.

Sous l'oeil des barbares (1888).

— II.

Un homme libre (1889).

— III.

Le Jardin de Bérénice (1891). Le troisième roman de cette série marque déjà l'évolution de l'écrivain vers le nationalisme.

Bérénice est une jeune Française, qui symbolise l'âme populaire, gardienne instinctive des traditions. Du sang, de la volupté et de la mort (1893).

Recueil d'essais, de descriptions et de portraits. Le Roman de l'énergie nationale : I.

Les Déracinés (1897).

— II.

L'Appel au soldat (1900).

— III.

Leurs figures (1902). Le premier volume de cette trilogie conte l'histoire de sept jeunes Lorrains, qui commettent la faute de quitter leur province, pour venir chercher fortune à Paris.

Le second volume est consacré au boulangisme, le troisième au scandale de Panama. Les Bastions de l'Est : I.

Au service de l'Allemagne (1905).

— II.

Colette Baudoche (1909).— III.

Le Génie du Rhin (1921). La Colline inspirée (1913). Ce livre conte l'histoire de trois prêtres illuminés, les frères Baillard qui, en plein XIXe siècle, fondèrent sur la colline de SionVaudémont, en Lorraine, une petite communauté mystique.

Égarés par l'orgueil, ils ne surent pas administrer leur communauté avec sagesse, ni se garder de l'hérésie.

Barrès ne cache pas son admiration pour ces caractères héroïques.

Mais de leur aventure il tire cette conclusion que la foi doit toujours être soumise à une discipline sévère. Un jardin sur l'Oronte (1922). Mes cahiers (14 volumes; publication posthume). SON ÉVOLUTION IDÉOLOGIQUE Marqué par le symbolisme et l'esprit décadent, esthète raffiné, arbitre des élégances intellectuelles, c'est d'abord un individualiste.

Mais l'individualisme tel qu'il le conçoit, est une passion active et non un dilettantisme paresseux.

Persuadé que le culte du moi est le premier devoir de l'homme, le jeune écrivain s'applique à se connaître lui-même pour deux raisons : d'abord pour défendre sa personnalité contre tout ce qui peut l'affaiblir ou la déformer, en particulier contre les hommes d'une autre « patrie psychique », ceux qu'il appelle « les barbares »; ensuite pour vivre plus intensément, dans une exaltation consciente, où il trouve sa jouissance suprême. Il se fortifie dans cette attitude grâce à l'exemple de certains esprits aristocratiques, comme Benjamin Constant, et Sainte-Beuve.

Tels sont les principes d'égotisme par lesquels il aspire à devenir « un homme libre ». A force de se chercher lui-même, il découvre que chacun de nous est fait de tout ce que lui ont légué ses ancêtres.

L'idée de la continuité de.

la race s'impose à lui.

Par là, il rejoint le déterminisme de Taine.

En étudiant le passé de sa patrie lorraine, il a le sentiment d'élargir la conscience qu'il prend de son être.

Il estime que l'homme dégénère, quand il perd ses attaches avec le sol natal.

Il prêche donc le culte de la terre et des morts.

Il s'efforce de galvaniser les forces vives du pays contre la menace étrangère.

Malgré son incroyance, il va jusqu'à se faire le défenseur de la tradition religieuse. SON TEMPÉRAMENT LITTÉRAIRE Il y a chez lui un mélange très savoureux de fougue romantique, de symbolisme, d'art décadent, d'esprit logique à la façon de Taine et de classicisme.

Son style trahit une nature passionnée.

Barrès est un homme inquiet, hanté par l'angoisse de la mort, trouvant dans cette angoisse une excitation au rêve et une source de volupté.

D'autre part, ce grand artiste est prompt à céder comme les romantiques, auxquels il ressemble tant, à toutes les séductions de l'exotisme et de la couleur. Sa technique du roman est imparfaite.

Il ne sait pas très bien conduire un livre.

Sauf dans Les Déracinés, les épisodes s'enchaînent de façon souvent incertaine, et il en résulte une impression de lourdeur et de confusion Mais il excelle à créer une atmosphère.

Plus exactement, ses livres se développent comme une symphonie et ils agissent par la musique diffuse qu'ils contiennent bien plus que par leur dialectique, toujours un peu sommaire. Il fut l'idole de beaucoup de jeunes.

Certains écrivains de la ' génération suivante, Mauriac, Montherlant, Drieu la Rochelle, lui doivent l'essentiel de leur formation intellectuelle.

Depuis, les Français se sont résolument détournés du chemin où il rêvait de les engager.

Ce sont d'autres peuples qui ont recueilli l'héritage de Barrès, s'il est vrai que cet héritage contenait en germe, comme le dit P.-H.

Simon, « les grandes hérésies du XXe siècle : racisme, machiavélisme, étatisme totalitaire ».

Le déclin de son influence est sensible dans les années qui ont suivi la première guerre mondiale.

L'un de ses disciples les plus fervents, Montherlant, prenait conscience de ce déclin, lorsqu'il écrivait, en 1924, Barrès s'éloigne.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles