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MARGUERITE DE NAVARRE

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MARGUERITE D'ANGOULÊME, plus tard duchesse d'Alençon, puis reine de Navarre est la soeur aînée de François Ier. Elle passa son enfance et sa jeunesse dans des cours provinciales (Cognac, Amboise), où son esprit s'ouvrit à la poésie, à l'humanisme, aux influences italiennes. On lui fit épouser à dix-sept ans le duc d'Alençon. En 1515, son frère devint roi. Elle vécut désormais à la cour. Elle y fut la protectrice des lettres. Favorable aux idées religieuses nouvelles, elle joua auprès de François I er un rôle modérateur. Dans les moments de deuil et d'épreuves, elle montra une grande fermeté de caractère. Veuve en 1525, elle se remaria peu après avec Henri d'Albret, roi de Navarre. Elle souffrit de l'indifférence et de l'inconduite de ce jeune mari, dont elle était de dix ans l'aînée. Dans ses résidences de Pau et de Nérac, elle fut accueillante pour les victimes de la répression religieuse. La mésentente survenue entre son mari et son frère, puis la mort de son frère (1547) assombrirent ses dernières années. De son second mariage elle avait une fille, Jeanne d'Albret, qui fut la mère d'Henri IV.

« MARGUERITE DE NAVARRE (1492-1549) MARGUERITE D'ANGOULÊME, plus tard duchesse d'Alençon, puis reine de Navarre est la soeur aînée de François Ier.

Elle passa son enfance et sa jeunesse dans des cours provinciales (Cognac, Amboise), où son esprit s'ouvrit à la poésie, à l'humanisme, aux influences italiennes.

On lui fit épouser à dix-sept ans le duc d'Alençon.

En 1515, son frère devint roi.

Elle vécut désormais à la cour.

Elle y fut la protectrice des lettres.

Favorable aux idées religieuses nouvelles, elle joua auprès de François I er un rôle modérateur.

Dans les moments de deuil et d'épreuves, elle montra une grande fermeté de caractère. Veuve en 1525, elle se remaria peu après avec Henri d'Albret, roi de Navarre.

Elle souffrit de l'indifférence et de l'inconduite de ce jeune mari, dont elle était de dix ans l'aînée.

Dans ses résidences de Pau et de Nérac, elle fut accueillante pour les victimes de la répression religieuse.

La mésentente survenue entre son mari et son frère, puis la mort de son frère (1547) assombrirent ses dernières années.

De son second mariage elle avait une fille, Jeanne d'Albret, qui fut la mère d'Henri IV. PRINCIPALES ŒUVRES Le Miroir de l'âme pécheresse (1531).

Poème où Marguerite raconte l'évolution mystique de son âme, désormais possédée par l'amour du Christ. Les Marguerites de la Marguerite des princesses (1547).

Ce recueil contient des pièces amoureuses, des Chansons spirituelles, un poème mystique ( Triomphe de l'agneau), un poème pastoral, une Complainte pour un détenu prisonnier (peut-être François Ier), un débat d'amour, La Coche. Heptaméron (commencé en 1542, publié en 1558). Revenant des eaux de Cauterets, cinq seigneurs et cinq dames sont bloqués dans l'abbaye de Notre-Dame de Sarrance par une crue du gave.

En attendant de pouvoir repartir, ils décident de consacrer chacune de leurs journées à débattre un problème d'amour.

Sur le sujet choisi, chacun apporte une anecdote qu'il prétend vraie. Dans l'intervalle des récits, s'engage une conversation générale. A l'exemple de Boccace, Marguerite de Navarre projetait d'écrire un Décaméron (dix journées occupées chacune par dix récits).

La mort l'empêcha de terminer son livre.

Il ne comporte que soixante-douze contes, c'est-à-dire seulement sept journées et le début de la huitième.

Les « devisants » ont pu être identifiés.

Parlamente et Hircan sont respectivement Marguerite et Henri d'Albret. UNE PRINCESSE HUMANISTE Beaucoup plus cultivée que son frère, elle avait appris dans son enfance le latin, l'italien, l'espagnol.

Plus tard, elle manifesta de l'intérêt pour le grec et même pour l'hébreu.

Elle s'entoura d'humanistes et d'écrivains : Lefèvre d'Etaples, Marot, Bonaventure Des Périers, Robert Estienne.

Elle leur accorda très libéralement sa protection, ainsi qu'à Rabelais, Mellin de Saint-Gelais, Peletier du Mans. Sans elle, certains de ces écrivains auraient eu probablement moins d'audace.

C'est pourquoi Michelet a pu l'appeler « l'aimable mère de la Renaissance ».

Pourtant elle reste encore à certains égards assez proche du moyen âge et sa poésie rappelle en plus d'un endroit Alain Chartier et Christine de Pisan, surtout dans La Coche, où trois dames soumettent à son arbitrage leurs problèmes sentimentaux. UNE AME MYSTIQUE Les nouveautés religieuses la trouvèrent très compréhensive.

Elle se laissa former à l'évangélisme par Briçonnet.

Elle fut en relations avec Calvin et Mélanchton.

« Je ferai pour vous et les autres, écrivait-elle à Calvin en 1540, tout ce qu'il me sera possible.

» Mais les doctrines ne l'intéressaient que dans la mesure où elles fournissaient un aliment à sa sensibilité mystique.

Chez elle la religion était élan du coeur, communion avec Dieu, aspiration à la vie chrétienne.

Le catholicisme, tel qu'elle l'interprétait, pouvait lui suffire.

Elle ne jugea ni opportun, ni sage de s'en détacher. Ses rêveries religieuses constituent le thème dominant de son oeuvre poétique.

Mais le plus souvent, s'abandonnant à sa facilité, elle se perd en de longs développements diffus et obscurs.

Elle est néanmoins capable d'atteindre à l'émotion des grands mystiques, par exemple dans ce Dialogue en forme de vision nocturne, où elle imagine que l'âme de sa nièce, la petite princesse Charlotte, morte récemment, lui apparaît pour lui révéler le secret des béatitudes célestes. ORIGINALITÉ DE L'HEPTAMÉRON L'Heptaméron est un livre gai, mais d'une assez haute visée.

Marguerite de Navarre veut montrer ce que doit être- pour des gens du monde l'art de la conversation.

D'autre part, alors que son modèle, l'Italien Boccace, ne songeait qu'à faire rire, elle se propose d'instruire en donnant une définition du véritable amour.

Elle reproche aux hommes leur cynisme, aux femmes leur hypocrisie.

Elle est sévère pour l'amour courtois qui, d'après elle, conduit à l'adultère.

Elle appelle parfaits amants « ceux qui cherchent en ce qu'ils aiment quelque perfection », et qui refusent de « mettre leur fin aux choses basses que l'honneur et la conscience réprouvent ».

En somme, elle essaie par le biais du platonisme de concilier l'amour terrestre avec les exigences de la morale chrétienne. Il n'est pas vrai, quoi qu'elle en dise, que toutes les anecdotes rapportées dans l'Heptaméron soient authentiques.

Les emprunts à des oeuvres antérieures ou à la tradition orale ne manquent pas.

Mais ils sont moins nombreux qu'on ne serait tenté de le croire.

La chronique de la cour, les souvenirs personnels ont fourni la matière de beaucoup d'épisodes.

L'action se localise toujours en des endroits bien déterminés.

Les moeurs sont décrites avec précision et pittoresque.

Ce réalisme de bon aloi contribue à donner son air de vérité à l'Heptaméron, un de nos meilleurs recueils de contes.. »

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