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MADAME DE SÉVIGNÉ: vie et oeuvre

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Spirituelle, enjouée, elle a tendance à voir les choses sous leur aspect plaisant. Elle ne déteste pas les propos un peu gaillards. Sa bonne humeur est l'expression d'une nature saine, parfaitement équilibrée. L'Hôtel de Rambouillet l'a marquée de son influence sans lui déformer l'esprit. Elle aime les romans, elle admire Mlle de Scudéry. Mais son imagination seule est romanesque. Elle semble avoir réussi à se préserver des pièges de la passion. La chronique scandaleuse de l'époque ne lui reproche que des vétilles. Bien qu'elle soit sensible, délicatement féminine, ce qui domine en elle, c'est la fermeté du caractère et de l'intelligence. Ses dehors souriants recouvrent une certaine aptitude à la tristesse, une conception assez sombre de la vie. Sans être austère, elle est attirée par le jansénisme. Pascal et Nicole la ravissent. Elle aime la méditation, les pensées fortes. A mesure qu'elle avance en âge, elle apprécie de plus en plus les livres sérieux : morale, histoire et même théologie.

« MADAME DE SÉVIGNÉ (1626-1696) MARIE DE RABUTIN-CHANTAL est de vieille noblesse par son père, de noblesse beaucoup plus récente par sa mère. Lorsqu'elle devient orpheline en 1633, c'est sa famille maternelle qui prend soin d'elle et particulièrement son oncle Christophe de Coulanges, abbé de Livry, « le bien bon », qui plus tard l'aidera dans l'administration de ses biens.

Elle reçoit une bonne formation.

Elle est guidée par les conseils de maîtres éminents : Chapelain, Ménage.

Elle comprend le latin.

Elle sait parfaitement l'italien.

Elle est bonne musicienne. En 1644, elle épouse un jeune seigneur brillant, mais volage, Henri, marquis DE SÉVIGNÉ.

Sept ans plus tard, il est tué en duel.

Il lui laisse deux enfants : une fille et un garçon.

Extrêmement séduisante, très répandue dans le monde, elle compte parmi ses adorateurs son cousin Bussy-Rabutin, le surintendant Fouquet, le prince de Conti.

Elle se plaît à recevoir leurs hommages, mais elle sait rester vertueuse. Elle aime d'une affection passionnée sa fille Marguerite-Françoise, qui est belle, intelligente, cultivée, mais froide.

En 1669, Marguerite-Françoise épouse le comte de Grignan.

La mère et la fille se séparent en 1671, la comtesse allant rejoindre son mari, lieutenant général de Provence.

Pour tromper les maux de l'absence, la marquise adresse à sa fille de nombreuses lettres, au moins deux par semaine. Elle habite une des plus belles demeures de Paris, l'hôtel Carnavalet.

Elle possède en Bretagne non loin de Vitré le château des Rochers, où elle se rend parfois, tout en déplorant que la Bretagne et la Provence ne soient pas « compatibles ».

Elle va soigner ses rhumatismes à Vichy et à Bourbon-l'Archambault.

Elle fait trois longs séjours à Grignan. C'est là qu'elle meurt, en 1696, de la petite vérole. Lettres de MADAME DE SÉVIGNÉ. Quelques lettres de Mme de Sévigné furent publiées en 1697, 1725 et 1726.

La première édition importante (1734) fut entreprise à l'instigation de Mme de Simiane, petite-fille de la marquise.

Elle est très fautive.

Il a fallu attendre la récente édition Gérard-Gailly pour avoir un texte correct. Le nombre des lettres connues s'élève à 1 500.

La plupart des autographes ont été détruits, mais la copie, d'ailleurs incomplète, établie sur l'ordre de Mme de Simiane a pu être retrouvée.

Les principaux correspondants de Mme de Sévigné sont, en dehors de sa fille, ses cousins Bussy-Rabutin et Philippe de Coulanges, le marquis de Pomponne (fils d'Arnauld d'Andilly), le cardinal de Retz, La Rochefoucauld, Mme de Lafayette. Mme DE SÉVIGNÉ PEINTRE D'ELLE-MÊME Spirituelle, enjouée, elle a tendance à voir les choses sous leur aspect plaisant.

Elle ne déteste pas les propos un peu gaillards.

Sa bonne humeur est l'expression d'une nature saine, parfaitement équilibrée. L'Hôtel de Rambouillet l'a marquée de son influence sans lui déformer l'esprit.

Elle aime les romans, elle admire Mlle de Scudéry.

Mais son imagination seule est romanesque.

Elle semble avoir réussi à se préserver des pièges de la passion.

La chronique scandaleuse de l'époque ne lui reproche que des vétilles.

Bien qu'elle soit sensible, délicatement féminine, ce qui domine en elle, c'est la fermeté du caractère et de l'intelligence. Ses dehors souriants recouvrent une certaine aptitude à la tristesse, une conception assez sombre de la vie.

Sans être austère, elle est attirée par le jansénisme.

Pascal et Nicole la ravissent.

Elle aime la méditation, les pensées fortes.

A mesure qu'elle avance en âge, elle apprécie de plus en plus les livres sérieux : morale, histoire et même théologie. Mme DE SÉVIGNÉ TÉMOIN DE SON TEMPS Mise par sa situation mondaine en mesure d'être bien renseignée, elle se fait un plaisir de renseigner à son tour ses correspondants.

Elle relate les événements qui passionnent la cour et la ville : procès de Fouquet, mariage manqué de la Grande Mademoiselle, passage du Rhin, mort de Turenne, exécution de la Brinvilliers, disgrâce de Pomponne, mort de Louvois.

Comme elle ne peut pas avoir tout vu par elle-même, elle se contente parfois de voir avec les yeux d'autrui et le récit n'en est pas moins vivant.

Pendant ses séjours en province, sa manière est proche du reportage, par exemple lorsqu'elle décrit la réunion des états de Bretagne, la thérapeutique en usage à Vichy ou la vie au château de Grignan.

Ses lettres restituent également le climat intellectuel et moral de l'époque.

On discerne à travers elles l'éclat de la littérature classique, l'action en profondeur du jansénisme, l'intérêt que le public cultivé porte à la philosophie de Descartes, à celle de Malebranche, le malaise d'une noblesse qui n'est pas guérie de la Fronde.

La part de bavardage futile, qu'elles comportent inévitablement, est compensée par la finesse, l'intelligence, une réelle hauteur de vues. L'ART DE Mme DE SÉVIGNÉ Il y a chez elle un désir évident de briller et de plaire.

Lorsqu'elle cherche à capter l'attention de son lecteur, à l'intriguer, elle retrouve la manière des écrivains précieux, particulièrement de Voiture, dont elle admirait l'esprit.

Ses lettres sont non pas méditées, ni construites, mais agencées en vue de l'effet à produire : coquetterie littéraire qui n'altère en rien sa spontanéité.

Cette femme charmante est toujours sincère envers elle-même et envers lés autres.

Elle ne déguise pas plus son style qu'elle ne déguise ses sentiments.

Elle raconte les choses comme elle les voit, mais elle les voit en artiste.

En passant par son imagination, les scènes de la vie deviennent des tableaux harmonieux, les paysages prennent un aspect stylisé, tout s'idéalise et pourtant tout reste vrai.

Elle possède un sens très sûr et quasi instinctif de l'ordre, de l'équilibre, de la beauté classique.. »

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