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L'oeuvre de Charles Nodier

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Charles Nodier est presque le contemporain de Chateaubriand et de Mme de Staël; mais son influence littéraire est postérieure à 1820 : il est à la fois l'aîné et le compagnon des écrivains romantiques. Dans sa jeunesse, Nodier a subi la contagion de toutes les modes littéraires. A l'Arsenal, il se montre accueillant à toutes les tendances de l'art. Lui-même a longtemps cherché sa voie, dans le roman, dans la poésie, dans la critique, dans l'érudition; mais son premier chef-d'oeuvre, Trilby, est un conte; et c'est décidément au genre du conte qu'il se consacre, en 1830, après une grave crise intérieure : en inventant des histoires merveilleuses, comme celle de La Fée aux miettes, il se console de sa solitude morale et s'évade en imagination dans un univers qu'il modèle à l'image de ses songes. Il révèle ainsi l'existence d'une vie subjective, moins décevante et plus riche que la vie sociale; et il indique au génie romantique une direction féconde.

« Charles Nodier est presque le contemporain de Chateaubriand et de Mme de Staël; mais son influence littéraire est postérieure à 1820 : il est à la fois l'aîné et le compagnon des écrivains romantiques.

Dans sa jeunesse, Nodier a subi la contagion de toutes les modes littéraires.

A l'Arsenal, il se montre accueillant à toutes les tendances de l'art. Lui-même a longtemps cherché sa voie, dans le roman, dans la poésie, dans la critique, dans l'érudition; mais son premier chef-d'œuvre, Trilby, est un conte; et c'est décidément au genre du conte qu'il se consacre, en 1830, après une grave crise intérieure : en inventant des histoires merveilleuses, comme celle de La Fée aux miettes, il se console de sa solitude morale et s'évade en imagination dans un univers qu'il modèle à l'image de ses songes.

Il révèle ainsi l'existence d'une vie subjective, moins décevante et plus riche que la vie sociale; et il indique au génie romantique une direction féconde. A Le touche-à-tout LA JEUNESSE EXALTÉE (1780-1808) Charles Nodier, né à Besançon, fait partie de cette génération désaxée qui a vu l'écroulement d'un monde et qui cherche, dans la confusion régnante, de nouvelles raisons de vivre.

A quatorze ans, il a connu la Terreur : son père présidait le tribunal criminel de sa ville natale.

A seize ans, il a lu Werther, et il a cru se reconnaître dans le héros de Goethe.

A vingt et un ans, il devient amoureux d'une jeune femme qui meurt bientôt, et il entretient son désespoir avec une sorte de complaisance; en 1803, il se dénonce comme l'auteur d'une satire contre le Premier Consul, La Napoléone, et, dans une lettre adressée à Bonaparte, demande lui-même à aller en prison.

Ses premiers vers, ses premiers romans surtout, Les Proscrits, Le Peintre de Salzbourg, expriment son inquiétude et sa mélancolie. LE RETOUR AU GOÛT CLASSIQUE (1808-1818) En 1808, Nodier se marie; son « werthérisme » s'apaise.

Il traverse des années calmes et d'ailleurs peu fécondes : il publie surtout des préfaces, des monographies, des études d'érudition.

Nommé bibliothécaire de la ville de Laybach en 1812, il part pour l' Illyrie, où il séjourne quelques mois.

A son retour, il est introduit au Journal de l'Empire (ou Journal des Débats); il publie de nombreux articles où, avec une souplesse ondoyante, il prend la défense du goût classique. LA CRISE FRÉNÉTIQUE (1818-1822) En 1818, Nodier, pour suivre la mode, écrit une histoire de brigands, jean Sbogar; puis, après un autre roman plus sage, Thérèse Aubert, il se lance délibérément dans la voie de la frénésie.

Il collabore, notamment, à un mélodrame intitulé Le Vampire et compose un conte étrange, Smarra ou les Démons de la nuit, où il décrit la conscience en proie au cauchemar et donne des détails d'une précision cruelle ou macabre. Le poème en prose du cauchemar : Smarra. Le prologue se déroule dans une petite ville Je Lombardie; il est minuit; un jeune homme, Lorenzo, dit sa joie de retrouver sa maîtresse Lysidis, dont il était séparé depuis un an, et lui avoue les terreurs qui hantèrent sa solitude. Nous voici tout à coup transportés en Thessalie : le héros s'appelle maintenant Lucius.

A la tombée Je la nuit, au cours d'une chevauchée, il cède à des hallucinations que sa fatigue fait surgir devant lui : d'abord, il se croit bercé par des chants de jeunes filles, puis, l'horreur succédant aux enchantements, il distingue une cohorte de spectres et reconnaît parmi eux Polémon, qui périt autrefois à ses côtés dans une bataille. Le calme revenu, Polémon prend la parole et conte comment la magicienne Méroé l'a envoûté en le livrant aux maléfices de Smarra, le démon du cauchemar.

C'est enfin Lucius qui tombe, à son tour, dans les griffes de Smarra : il se voit accusé d'assassinat, condamné à mort, décapité; sa tête roule sur la plate-forme de l'échafaud; mais il garde sa lucidité intacte et il assiste au supplice de Polémon, livré à des bacchantes qui lui arrachent le coeur et s'en disputent les lambeaux. Cependant, le cauchemar prend fin; Lorenzo, qui se croyait Lucius, se réveille; Lysidis le rassure par sa présence et dissipe par sa tendresse l'obsession de ses mauvais souvenirs. LE PREMIER CHEF-D'ŒUVRE (1822) Nodier se lasse vite de la frénésie, dont il dénonce les excès; il s'abandonne à des visions plus aimables.

En 1821, il a visité l'Écosse et rencontré Walter Scott.

A son retour, il compose un conte qui se déroule dans une chaumière écossaise hantée par un follet, Trilby.

L'allure du récit est plus détendue que dans Smarra, mais l'atmosphère n'est pas moins trouble; les langueurs de la rêverie peuvent surprendre l'âme aussi dangereusement que les affres du cauchemar. Séductions du rêve : Trilby. Trilby est le lutin familier qui hante la demeure du pêcheur Dougal et de sa femme la batelière Jeannie.

Il est amoureux de Jeannie et se déclare à elle; elle l'écoute, sans songer à mal.

Vaguement troublée, pourtant, elle se confie à Dougal, qui fait exorciser le lutin par le vieux moine Ronald.

Mais l'exil de Trilby entraîne une véritable détresse au foyer : la pêche de Dougal devient misérable; le cœur de Jeannie est envahi par la tristesse; et, la nuit, elle revoit l'ancien compagnon de sa solitude sous les traits humains de John Mac-Farlane, chef d'un clan maudit.. »

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