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L'immoralisme de GIDE

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L'enfance d'ANDRÉ GIDE a baigné dans une atmosphère bourgeoise et puritaine, et ce sont des femmes, sa mère surtout, qui ont formé sa personnalité. Sa fortune lui permet de se lancer dans la littérature. Il est l'ami de Paul Valéry, le protégé de Mallarmé. Pour soigner un début de tuberculose, il séjourne à Biskra en 1893 et 1894. Il s'y libère des contraintes morales qui ont jusqu'alors pesé sur lui. Par un reste de conformisme, cet affranchi, si peu fait pour le mariage, épouse en 1895 sa cousine Madeleine Rondeaux. Ses débuts littéraires sont assez difficiles. Mais la part qu'il prend aux côtés de Copeau et de Schlumberger dans la fondation de la Nouvelle Revue française et le succès des Caves du Vatican font de lui, dès 1914, un écrivain de premier plan. Entre 1916 et 1919, sa vie intérieure est dominée par la nostalgie de la croyance. Cette crise religieuse laisse en lui une vague incitation à la philanthropie. Après un voyage au Congo, il entreprend une campagne anticolonialiste. En 1930, il s'enthousiasme pour le communisme. Mais ses deux livres Retour de l'U. R. S. S. (1936) et Retouches à mon Retour de l'U. R. S. S. (1937) tournent au réquisitoire contre le régime soviétique. L'occupation allemande l'amène à se replier en Tunisie. L'écrivain vieillissant se compare au sage Thésée : « J'ai fait ma ville. Pour le bien de l'humanité future, j'ai fait mon oeuvre. J'ai vécu. » Il reçoit en 1947 le prix Nobel et son adaptation théâtrale des Caves du Vatican, jouée en 1951 à la Comédie-Française, est l'apothéose de sa longue carrière.

« ANDRÉ GIDE L'enfance d'ANDRÉ GIDE a baigné dans une atmosphère bourgeoise et puritaine, et ce sont des femmes, sa mère surtout, qui ont formé sa personnalité.

Sa fortune lui permet de se lancer dans la littérature.

Il est l'ami de Paul Valéry, le protégé de Mallarmé.

Pour soigner un début de tuberculose, il séjourne à Biskra en 1893 et 1894.

Il s'y libère des contraintes morales qui ont jusqu'alors pesé sur lui.

Par un reste de conformisme, cet affranchi, si peu fait pour le mariage, épouse en 1895 sa cousine Madeleine Rondeaux. Ses débuts littéraires sont assez difficiles.

Mais la part qu'il prend aux côtés de Copeau et de Schlumberger dans la fondation de la Nouvelle Revue française et le succès des Caves du Vatican font de lui, dès 1914, un écrivain de premier plan.

Entre 1916 et 1919, sa vie intérieure est dominée par la nostalgie de la croyance.

Cette crise religieuse laisse en lui une vague incitation à la philanthropie. Après un voyage au Congo, il entreprend une campagne anticolonialiste.

En 1930, il s'enthousiasme pour le communisme.

Mais ses deux livres Retour de l'U.

R.

S.

S.

(1936) et Retouches à mon Retour de l'U.

R.

S.

S.

(1937) tournent au réquisitoire contre le régime soviétique.

L'occupation allemande l'amène à se replier en Tunisie.

L'écrivain vieillissant se compare au sage Thésée : « J'ai fait ma ville.

Pour le bien de l'humanité future, j'ai fait mon oeuvre.

J'ai vécu.

» Il reçoit en 1947 le prix Nobel et son adaptation théâtrale des Caves du Vatican, jouée en 1951 à la Comédie-Française, est l'apothéose de sa longue carrière. PRINCIPALES ŒUVRES Les Cahiers d'André Walter (1891). Les Nourritures terrestres (1897). S'adressant à un jeune homme nommé Nathanaël, Gide lui enseigne comment vivre.

Il termine sa leçon d'individualisme par ces mots : « Jette mon livre.

Émancipe-t'en.

» L'Immoraliste (1902). Michel raconte comment, après avoir été sauvé par les soins de sa jeune femme, il l'a laissé mourir d'indifférence et d'abandon, ne voulant, dans son féroce amour de la vie, renoncer à aucun de ses plaisirs. La Porte étroite (1909). Alissa, bien qu'elle aime Jérôme et soit aimée de lui, fait en sorte qu'il se détache d'elle.

Au bonheur elle préfère le renoncement de l'ascétisme. Les Caves du Vatican (1914). Cette « sotie », oeuvre de fantaisie, pleine d'invraisemblances voulues, met en scène un personnage nommé Lafcadio, qui incarne la théorie de l' « acte gratuit », acte sans motif ni utilité, que l'on accomplit par plaisir pur. La Symphonie pastorale (1919). Les Faux-Monnayeurs (1925). Ce roman où les destinées s'enchevêtrent, conte des scandales mondains, les activités louches d'une bande d'adolescents, un suicide d'enfant. Si le grain ne meurt (1926), Journal (1932), Et nunc manet in te (1951) : récits autobiographiques . • SON IMMORALISME Gide se fait une loi de la sincérité vis-à,-vis de soi-même.

C'est pourquoi il rejette les valeurs traditionnelles : famille, morale, religion. Il est l'un de ces « insoumis », à, propos desquels il dit : « Sans eux, c'en serait fait de notre civilisation, de notre culture, de ce que nous.

aimions et qui donnait à notre présence sur la terre une justification secrète.

» Il ne se contente pas de cette prise de position personnelle.

Il se propose d'affranchir l'homme, en lui montrant qu'il n'y a pas d'autre règle que l'amour de la vie.

Cette règle n'est pas d'une application toujours facile.

« L'effort de Gide pour se déchaîner à, travers la jouissance égale à, peu près celui que d'autres accomplissent pour atteindre la vertu » (Henri Clouard).

D'autre part, Gide est accessible aux repentirs, aux scrupules.

Sa nature est tortueuse, pleine de contradictions.

Il lui arrive de ne pas aller jusqu'au bout de ses tentations.

Sans doute n'aurait-il pas agi comme son héros de L'Immoraliste.

Mais il se plaît à troubler, à inquiéter, à offrir à son lecteur des suggestions malsaines.

« Il n'y a qu'un inot pour définir un tel homme, écrit Henri Massis, c'est celui de démoniaque ». • SON TEMPÉRAMENT ARTISTIQUE Ses premiers écrits se ressentent de l'influence symboliste.

Il lui faudra une vingtaine d'années pour s'en dégager et pour atteindre à une pureté classique, laquelle n'est d'ailleurs pas totale, car il n'a jamais perdu le goût des archaïsmes, des néologismes, des constructions insolites.

Par ses procédés de cornposition et d'analyse il s'éloigne franchement de la tradition.

Ses préférences le portent vers un genre indéterminé qui tient du roman et de la confession lyrique.

Dans le roman proprement dit, il introduit d'intéressantes innovations.

Il renonce à, l'unité de sujet.

Il met en scène des personnages dont le destin n'est pas réglé d'avance.

Il disloque systématiquement le récit pour mieux le faire ressembler au désordre de la vie.

Ce dessein est particulièrement visible dans Les FauxMonnayeurs, l'une des oeuvres les plus hardies de l'époque.. »

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