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Les enseignements de Gide

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Quoique hostile à tous les dogmatismes, André Gide a voulu lancer un message aux hommes de son temps. Son influence, tardive, fut considérable et suscita, vers les années 192o-193o, des controverses violentes. On doit pouvoir la définir et la juger aujourd'hui avec sérénité.

« Gide, André (1869-1951) Ecrivain français influencé à ses débuts par les symbolistes. Communiste, il lutte contre le fascisme et rejoint le général de Gaulle en 1943 à Londres.

Il crée la Nouvelle Revue française en 1909 et reçoit le prix Nobel de littérature en 1947. La quête de soi Réagissant d'abord contre son éducation puritaine, comme en témoignent la Porte étroite et la Symphonie pastorale, il se libère en 1897 dans les Nourritures terrestres, manifestant son goût pour la vie.

Sans cesse en quête de soi et de l'autre, il cherche avec ferveur à vivre la perpétuelle nouveauté.

Dans la lignée de Montaigne ou de Stendhal, Gide se dévoile toujours davantage, explorant tous les recoins de sa vie, comme le montre son Journal.

Si le grain ne meurt, paru en 1924, est le premier livre où un écrivain déjà reconnu évoque, dans une véritable autobiographie, la découverte de son homosexualité, et la revendique pleinement comme seul mode de vie. Une écriture simple aux multiples nuances D'apparence fort banale, son écriture offre autant de nuances que les remous de sa conscience et la complexité de son âme.

Prenant peu à peu de la distance vis-à-vis de lui-même, il se tourne définitivement vers les oeuvres de fiction.

En 1925 paraît les FauxMonnayeurs, sorte de roman dans le roman qui, par sa conception originale, marquera l'histoire de la littérature française. Oeuvres - Paludes (1895) ; les Nourritures terrestres (1897) ; l'Immoraliste (1902) ; la Porte étroite (1909) ; les Caves du Vatican (1914) ; la Symphonie pastorale (1919) ; oeuvre adaptée au cinéma par Jean Delannoy (1946) avec, dans le rôle principal, Michèle Morgan. La fondation Nobel (en anglais) - Quoique hostile à tous les dogmatismes, André Gide a voulu lancer un message aux hommes de son temps.

Son influence, tardive, fut considérable et suscita, vers les années 192o-193o, des controverses violentes.

On doit pouvoir la définir et la juger aujourd'hui avec sérénité. LA FERVEUR HUMAINE Gide annonce déjà son art de vivre dans cet appel des Nourritures : « Nathanal, je t'enseignerai la ferveur.

» Mais l'adolescent disposé à suivre ses leçons devra commencer par se libérer des contraintes qui entravent son élan vers les joies de la terre : « Je voudrais (que ce livre) t'eût donné le désir de sortir de n'importe où, de ta ville, de ta famille, de ta pensée.

» Un tel précepte, littéralement interprété et mal compris, mène à de périlleuses aventures et contribua sans doute à égarer certains esprits.

Il signifie surtout que chacun doit chercher seul sa vérité et construire seul son bonheur. Gide s'est d'ailleurs constamment préoccupé, pour écarter l'accusation d'égoïsme, d'élargir sa formule initiale.

« Donnez-moi des raisons d'être », demande le héros de L'Immoraliste.

A quoi bon s'être libéré, si l'on ne sait pas se servir de sa liberté ? Comment maintenir en soi la ferveur, si l'on ne lui propose sans cesse de nouveaux objets ? Gide alimente la sienne par une curiosité perpétuelle et passionnée qui l'attire vers ses semblables; en toute occasion, il s'efforce d' « assumer le plus possible d'humanité », car « la figure de l'homme mérite d'être constamment enrichie.

Malheur à qui tente de la réduire! ou même simplement d'en limiter les traits ».

Vient-il de siéger dans un jury d'assises ? il pèse la cause qui lui a été soumise et songe à une réforme possible de la Justice.

A-t-il visité le Tchad ou le Congo ? il obtient, à son retour, l'ouverture d'une enquête sur les abus de certains colons.

Vers la fin de sa vie, Gide veut se persuader que la bonne volonté de quelques-uns, parmi lesquels il se range, peut aider au bonheur de tous.

« Le monde sera ce que vous le ferez », proclame-t-il dans l'un de ses derniers messages à la jeunesse; et la foi qu'il conserve en elle lui permet « de ne pas mourir désespéré ». LA RIGUEUR FORMELLE Gide professe une doctrine littéraire dont la rigueur contraste avec la licence de son attitude morale : «L'art naît de contrainte, vit de lutte et meurt de liberté.

» Parmi les disciplines traditionnelles, celles du style sont les seules qu'il ait toujours eu à coeur d'observer.

S'il emploie parfois des tours ou des termes hardis, c'est qu'il les juge conformes au génie de la langue; mais il ne relâche jamais le contrôle de son expression : le scrupule de pureté grammaticale l'entraîne même à quelques abus, tours archaïques ou élégances surannées.

Ses goûts d'artiste l'attirent vers le classicisme, dont il admire la discrétion et le dépouillement.

Attentif au choix du mot juste, sévère aux séductions du pittoresque, il donne un exemple de sobriété limpide qui est la plus nette et la plus constante de ses leçons.. »

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