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LES LIBERTINS (Sous la régence de Philippe d'Orléans)

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«La débauche générale est vraiment affreuse. Toute la jeunesse de l'un et l'autre sexe mène, en France, une vie des plus répréhensibles, leur conduite me semble celle des cochons et des truies», déclarait, vers 1720, Madame, mère du régent Philippe d'Orléans. Après la disparition de Louis XIV, une réaction s'est produite. On veut jouir de la vie. Un vent de liberté souffle à travers la société. Le Régent, dont les qualités politiques ne sont pas en cause, donne le ton. Tous les soirs, il offre des petits soupers au Palais-Royal. On y voit, selon les années, les belles dames qui ont ses faveurs : Mmes de Parabère, de Sabran, de Falari, de Prie, du Deffand, de Tencin. Les convives masculins (le duc d'Orléans les appelle ses «roués») ont nom de Broglie, La Fare, Brancas, Biron, Canillac...

« LES LIBERTINS (Sous la régence de Philippe d'Orléans) «La débauche générale est vraiment affreuse.

Toute la jeunesse de l'un et l'autre sexe mène, en France, une vie des plus répréhensibles, leur conduite me semble celle des cochons et des truies», déclarait, vers 1720, Madame, mère du régent Philippe d'Orléans.

Après la disparition de Louis XIV, une réaction s'est produite.

On veut jouir de la vie.

Un vent de liberté souffle à travers la société. Le Régent, dont les qualités politiques ne sont pas en cause, donne le ton.

Tous les soirs, il offre des petits soupers au Palais-Royal.

On y voit, selon les années, les belles dames qui ont ses faveurs : Mmes de Parabère, de Sabran, de Falari, de Prie, du Deffand, de Tencin.

Les convives masculins (le duc d'Orléans les appelle ses «roués») ont nom de Broglie, La Fare, Brancas, Biron, Canillac...

Tous rivalisent d'élégance et d'esprit.

Les valets ont l'ordre d'apporter les plats et de se retirer.

Très vite la gaieté règne : on s'enivre joyeusement et il faudra souvent, à l'aube, appeler les laquais pour emporter quelque invité incapable de se tenir sur pied.

Pendant tout le repas, «on dit des ordures à gorge déployée et des impiétés à qui mieux mieux», rapporte Saint-Simon.

Le Régent, quant à lui, garde la tête froide, mais les orgies du Palais-Royal, amplifiées par la rumeur publique, font jaser.

Si la duchesse d'Orléans se tient à l'écart des plaisirs, sa fille aînée, la duchesse de Berry, mène une vie dépravée.

Elle s'enivre d'eau-de-vie et joue avec fureur : sa mort, à vingt-quatre ans, met fin au scandale de son existence. Toute la haute société semble prise de folie.

Les seigneurs passent leurs nuits à jouer, à souper en compagnie de belles amies.

La galanterie est à l'ordre du jour et le « mal français », qui sévit, se propage d'un couple à l'autre. Trois fois par semaine en hiver, il y a bal masqué à l'Opéra et le déguisement facilite les aventures.

Parmi les libertins les plus réputés se trouve le jeune duc de Richelieu, qui dépense sans compter mais qui, en dépit de sa grosse fortune, est souvent couvert de dettes. L'exemple donné d'en haut gagne les couches moins élevées de la société et la débauche devient une preuve de bon ton.

Le «système de Law» permet l'édification rapide d'énormes fortunes, mais aussi de ruines spectaculaires, ce qui achève de troubler les esprits.

Le besoin de s'enrichir et la soif de plaisirs vont de pair et ne connaissent guère de frein.

Cependant, lorsqu'en 1723 est déclarée la majorité légale de Louis XV, le règne des roués et des libertins commence à s'estomper.

Une nouvelle ère commence où le vice sera moins affiché.. »

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