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LES GONCOURT

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Les deux frères Goncourt, Edmond (1822-1896) et Jules (1830-1870), ont vécu dans une rare communion sentimentale et intellectuelle. Ils essaient d'abord de l'aquarelle, font la chasse aux bibelots, composent des monographies très documentées sur l'art, la société et les moeurs du XVIIIe siècle. Puis ils s'efforcent d'appliquer au roman leur méthode de travail historique et publient Charles Demailly (186o), Soeur Philomène (1861), Renée Mauperin (1864), Germinie Lacerteux (1865), Manette Salomon (1867), Madame Gervaisais (1869).

« LA CARRIÈRE DES GONCOURT Les deux frères Goncourt, Edmond (1822-1896) et Jules (1830-1870), ont vécu dans une rare communion sentimentale et intellectuelle.

Ils essaient d'abord de l'aquarelle, font la chasse aux bibelots, composent des monographies très documentées sur l'art, la société et les moeurs du XVIIIe siècle.

Puis ils s'efforcent d'appliquer au roman leur méthode de travail historique et publient Charles Demailly (186o), Soeur Philomène (1861), Renée Mauperin (1864), Germinie Lacerteux (1865), Manette Salomon (1867), Madame Gervaisais (1869). Mais Jules de Goncourt meurt prématurément.

Edniond entend demeurer fidèle à sa mémoire et continue seul l'oeuvre entreprise : il publie La Fille Elisa (1877), Les Frères Zemganno (1879); il révèle aussi à ses contemporains l'art japonais.

A partir de 1885, il reçoit des écrivains dans son « grenier » d'Auteuil, première ébauche de l'Académie Goncourt, qu'il devait fonder par testament.

Il continue enfin le Journal qu'il a commencé avec son frère en 1851: c'est une mine de réflexions sur les écrivains ou sur les artistes et un recueil d'anecdotes piquantes ou instructives sur la société du temps. LA MÉTHODE DES GONCOURT Les Goncourt adhèrent à l'esthétique réaliste : ils veulent peindre « la vie vraie » et raconter le présent comme les historiens racontent le passé.

Ils collectionnent minutieusement les documents, prennent des notes « d'après nature » sur la banlieue ou le Paris des faubourgs.

Ils transposent presque toujours des histoires dont ils ont été les témoins : ils se souviennent, dans Renée Mauperin, d'une amie d'enfance; dans Germinie Lacerteux, d'une vieille bonne; dans Madame Gervaisais, d'une de leurs tantes.

Dans d'autres romans, ils reconstituent avec précision certains milieux : le monde des lettres dans Charles Demailly; le monde des artistes dans Manette Salomon Enfin, ils peignent volontiers les « basses classes » et méritent à ce titre le nom de précurseurs : Zola fut vivement frappé par l'humble et navrante histoire de Germinie Lacerteux; et la lecture de ce roman décida peut-être de sa propre orientation vers le naturalisme. L'ORIGINALITÉ DES GONCOURT Les Goncourt montrent une prédilection pour l'étude des « cas » exceptionnels ou pathologiques, pour les sujets qui font « vibrer les nerfs et saigner le coeur ».

« Toute notre oeuvre repose sur la maladie nerveuse », écrivait Edmond de Goncourt.

Soeur Philomène est une histoire de l'hôpital de Rouen, qui leur fut contée par Louis Bouilhet; Germinie Lacerteux renferme une analyse de l'hystérie. Dans un autre ordre d'idées, les Goncourt créent un style original et très travaillé, qu'ils ont eux-mêmes nommé « l'écriture artiste ».

Ils brisent les éléments logiques de la syntaxe et s'appliquent parfois à reproduire, par des phrases disloquées, par des néologismes audacieux ou même par des incorrections volontaires, la nuance fugace de chaque impression, saisie dans sa pureté originelle.. »

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