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Le génie de Nerval

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Gérard de Nerval a toujours préféré les séductions spécieuses du rêve aux mornes réalités de la vie : il aime à ressusciter les légendes du Valois o du folklore germanique; il se plaît dans l'atmosphère des fêtes costumées qui lui donnent l'illusion d'un siècle disparu; il modèle en imagination la forme immatérielle de son idéal féminin; il évoque les pays lointains qu'il a visités et transfigure les paysages familiers de son enfance par la magie du souvenir. Il est même allé plus loin; il a cherché des correspondances entre le rêve et la vie : dans Aurélia, il affirme que le songe aide à pénétrer le sens caché de l'aventure terrestre et à « percer les portes d'ivoire et d'or qui nous séparent du monde invisible »; il se réclame des grands visionnaires qui ont, avant lui, exploré les ténèbres, Apulée, Dante, Swedenborg; il considère ses visions successives comme des épreuves ou comme des révélations partielles qui préludent à une illumination finale.

« Le génie de Nerval LE RÊVEUR Gérard de Nerval a toujours préféré les séductions spécieuses du rêve aux mornes réalités de la vie : il aime à ressusciter les légendes du Valois o du folklore germanique; il se plaît dans l'atmosphère des fêtes costumées qui lui donnent l'illusion d'un siècle disparu; il modèle en imagination la forme immatérielle de son idéal féminin; il évoque les pays lointains qu'il a visités et transfigure les paysages familiers de son enfance par la magie du souvenir.

Il est même allé plus loin; il a cherché des correspondances entre le rêve et la vie : dans Aurélia, il affirme que le songe aide à pénétrer le sens caché de l'aventure terrestre et à « percer les portes d'ivoire et d'or qui nous séparent du monde invisible »; il se réclame des grands visionnaires qui ont, avant lui, exploré les ténèbres, Apulée, Dante, Swedenborg; il considère ses visions successives comme des épreuves ou comme des révélations partielles qui préludent à une illumination finale. LE POÈTE La poésie a été pour Gérard de Nerval un moyen de fixer les images de ses rêves.

Elle ne brille pas seulement dans le charme naïf des odelettes ou dans les incantations mystérieuses des Chimères.

Sans cesse, elle affleure dans les oeuvres en prose.

Dans Sylvie, la phrase, discrète dans les passages narratifs, se pare soudain d'une grâce diaphane pour suggérer une présence immatérielle : « Cet amour vague et sans espoir, conçu pour une femme de théâtre qui tous les soirs me prenait à l'heure du spectacle, avait son germe dans le souvenir d'Adrienne, fleur de la nuit éclose à la pâle clarté de la lune, fantôme rose et blond glissant sur l'herbe verte à demi baignée de blanches vapeurs.

» Dans Aurélia, la phrase reproduit avec une grande précision de trait associée à une harmonie impondérable les formes entrevues dans un état second : « La dame que je suivais, développant sa taille élancée dans un mouvement qui faisait miroiter les plis de sa robe en taffetas changeant, entoura gracieusement de son bras nu une longue tige de rose trémière, puis elle se mit à grandir sous un clair rayon de lumière, de telle sorte que peu à peu le jardin prenait sa forme, et les parterres et les arbres devenaient les rosaces et les festons de ses vêtements, tandis que sa figure et ses bras imprimaient leurs contours aux nuages pourprés du ciel.

» Nerval recrée ainsi, avec des mots, l'univers magique où il s'est aventuré et perdu.. »

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