La structure narrative

« _La structure narrative « Il n'y a dans Candide ni ordonnance, ni plan», écrit Grimm dans la Correspondance littéraire en 1759.

«Zadig», jugea l'abbé de Raynal à sa parution, « ce sont des contes de quelques pages, détachés les uns des autres».

Une analyse approfondie montre, pourtant, que les contes voltairiens obéissent au schéma traditionnel de la plupart des récits.

En outre, l'ouverture et la clôture, ainsi que de nombreuses récurrences1 internes, structurent subtilement la narration. ANALYSE DE L'UNITÉ DE STRUCTURE GLOBALE L'absence d'unité apparente Les contes voltairiens semblent composés d'une série de séquences disparates sur les vices humains.

Zadig se heurte successivement à l'envie (chap.

4), à la jalousie (chap.

8), aux superstitions (chap.

11 ).

Candide prend conscience de la guerre (chap.

3), de l'intolérance (chap.

6), de la colonisation (chap.

14), de l'esclavage (chap.

19), de la corruption pari­ sienne (chap.

22).

L'ingénu et Mlle de Saint-Yves affrontent les préjugés religieux, la corruption administrative, l'interne­ ment arbitraire.

Micromégas découvre l'irréductible insatis­ faction des êtres (chap.

2), la guerre, la sottise des théories métaphysiques (chap.

7). Rien ne s'oppose à rallonger indéfiniment cette suite de séquences.

Voltaire rajouta d'ailleurs dans Zadig deux cha­ pitres supplémentaires : « Le Souper» et« Le Pêcheur» (chap.

12 et 15) en 1748.

Il écrivit aussi deux autres épisodes, « La Danse» et« Les Yeux bleus», mais sans les publier. 1.

Une récurrence est un élément {thème ou procédé littéraire par exemple) qui revient à plusieurs reprises de façon significative dans une même œuvre.. »