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LA RENOMMÉE DE BUFFON

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La gloire de Buffon est, de son vivant, immense, presque égale à celle de Voltaire et de Rousseau : son oeuvre se répand parmi les gens du monde, prend place dans toutes les bibliothèques; on élève sa statue dans le Jardin du Roi. Peu à peu, cependant, sa popularité diminue; actuellement, il semble figé dans sa gloire. Cette désaffection relative peut s'expliquer, bien qu'elle ne soit pas entièrement justifiée.

« La gloire de Buffon est, de son vivant, immense, presque égale à celle de Voltaire et de Rousseau : son oeuvre se répand parmi les gens du monde, prend place dans toutes les bibliothèques; on élève sa statue dans le Jardin du Roi.

Peu à peu, cependant, sa popularité diminue; actuellement, il semble figé dans sa gloire.

Cette désaffection relative peut s'expliquer, bien qu'elle ne soit pas entièrement justifiée. LES ÉLÉMENTS CADUCS Le naturaliste a été dépassé.

Buffon a longtemps été populaire par ses portraits d'animaux, dont il confiait d'ailleurs souvent la rédaction à ses collaborateurs.

Or, ces morceaux, d'une élégance apprêtée, négligent les caractères anatomiques des animaux et n'ont aucune valeur scientifique.

D'autre part, on a relevé dans son Histoire naturelle bien des lacunes, des erreurs ou des vues chimériques; ses expériences pour déterminer l'âge de la terre et sa division de l'histoire du monde en sept époques semblent de nos jours bien vaines. L'écrivain peut paraître désuet.

On persiste à voir Buffon à travers la légende qui le représente, travaillant dans son cabinet de Montbard, en habit de gala et en manchettes de dentelle, poudré et l'épée au côté.

Cet admirateur de Bourdaloue et de Massillon n'est pour beaucoup qu'un grand « phrasier », qui a voulu mettre en honneur un style solennel, emphatique et tendu. LES ÉLÉMENTS DURABLES Le précurseur mérite le respect.

Buffon conserve la gloire d'avoir été le premier savant des temps modernes qui ait traité scientifiquement le problème de l'origine des espèces, frayant ainsi la voie aux Lamarck, Darwin et Spencer.

Il a ouvert à la science des domaines nouveaux par l'étendue et la profondeur des problèmes abordés et il a abattu les cloisons qui séparaient la science et la littérature, en montrant l'intérêt de l'étude de l'homme, non pas seulement en lui-même, mais dans ses rapports avec la nature. Le théoricien du style retient l'attention.

Bien que l'esthétique de Buffon soit un peu étroite, on peut encore de nos jours extraire de son Discours sur le style d'excellents conseils sur l'art d'écrire.

Le style, dit-il, est « l'ordre et le mouvement qu'on met dans ses pensées » et cette définition doit toujours être méditée : Buffon apprend à dédaigner les règles oiseuses de la grammaire, à proscrire les faux ornements, à chercher un plan solide et surtout une forme adéquate à l'idée.

C'est grâce à ce scrupule constant que Buffon a réussi à incorporer au domaine littéraire l'histoire naturelle, considérée jusque-là comme une science de spécialistes.. »

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