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La légende de Tristan et Iseut

Publié le 25/04/2022

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« La légende de Tristan et Iseut UNE BELLE H|STQIRE D'AMOUR MEDIEVALE conservé que la partie centrale, soit environ 4 500 vers - destiné à être déclamé dans les grandes salles • Parmi les co u p le s c é lè b r e s de la des châteaux. littérature mondiale, Tristan (parfois • Vers 1172-1175, un autre trouvère anglo-normand, Thomas écrit Tristrant, Tristram ou Tristrem) d'Angleterre, élabore un roman en vers qui reprend la version de Béroul, enrichie de celle d'un poète allemand, Eilhart von Oberg (fin xne-début xme siècle), mais en l'infléchissant vers l'amour courtois Thomas développe, sur une trame événementielle, les arcanes du sentiment amoureux et veut donner à la légende une valeur universelle et pédagogique, pour servir de guide à tous les amoureux et les mettre en garde contre les pièges et Iseut (ou Iseult) tiennent l'une de la passion.

C'est lui qui invente des premières places, au moins du la fin tragique des amants.

Il n'a point de vue chronologique. subsisté jusqu'à nous que huit • Venue du monde celtique, la fragments des 31 500 vers de légende des deux amants s'est Thomas d'Angleterre. développée aussi bien en Italie, • Le Lai du chèvrefeuille exalte à son en Allemagne et en Angleterre tour l'amour fusionnel des amants. qu'en France. Il est dû à Marie de France, une • En 1865, elle a également inspiré poétesse française de la seconde un opéra à l'un des plus grands moitié du xne siècle qui vécut à la musiciens romantiques, Richard cour d'Henri II d'Angleterre - à qui Wagner. elle a dédié ses Lais - auprès de la célèbre Aliénor d'Aquitaine, reine de grande culture.

Un vers LES SOURCES caractérise cet amour liant indissolublement les héros, comme Une légende celtique____________ la plante grimpante éponyme du lai • Touchant de près au cycle s'enroule autour du coudrier : arthurien - Lancelot et Guenièvre «Ainsi est de nous : ni vous sans formant eux aussi un couple aux moi, ni moi sans vous.

» amours impossibles -, la légende • G o ttfrie d d e S tra sb o u rg , vers serait venue d'Irlande se développer en Cornouailles anglaise.

Elle a pour cadre le château de Tin ta g el. • Elle se répand en Angleterre puis 1200-1210, reprend la légende en Europe originelle en moyen haut allemand continentale et lui consacre quelque 20000 vers. à partir du Il élève le sentiment des deux début du xne personnages jusqu’à un amour siècle grâce mystique, fusionnel, supérieur à aux récits l'amour terrestre. des • Vers 1300 apparaît un Sir Tristrem ménestrels, en moyen anglais et, au début du tro u b a d o u rs et trouvères. XIVe siècle, en Italie, une Tavola e e • Aux xn et xm siècles, la légende Ritonda de même inspiration. commence à prendre la forme de • On connaît aussi une Folie Tristan récits structurés, premières de Berne, en 572 vers, et une ébauches de romans, en vers Folie Tristan d'Oxford, en près d'abord, puis en prose, et inspire de 1000 vers : dans ces œuvres, maintes représentations l'amour est assimilé à une «folie» iconographiques. qui se dissimule sous un masque attrayant. L es traces écrites______________ • Tristan ménestrel du poète • Vers 1165-1170, le trouvère angloGerbert (ou Gibert) de Montreuil normand Béroul compose un (première moitié du xme siècle) poème-roman - dont on n'a constitue une suite au Perceval de Chrétien de Troyes.

Dans cette version, Tristan est intégré à la Table ronde et, en tant que chevalier errant, participe à la quête du Graal. • Au xixe siècle, les romantiques allemands ont aimé retravailler la légende de Tristan et Iseult : Karl August von Platen-Hallermünde en 1826 et Karl Lebrecht Immermann en 1841. • À la même époque, en Angleterre, Matthew Arnold évoque nos deux héros dans Empédocle sur l'Etna (1852), comme Alfred Tennyson dans Idylles du roi (1859-1885) et Algernon Charles Swinburne dans Tristan le Léonois (1882). • En 1886, Gabriele D'Annunzio privilégie dans Isaotta Cuttadauro le thème de l'amour coupable. chevalier, à la fois brave au combat et agréable en société, puisqu'il joue admirablement de la harpe. Tristan affronte en co m b a t singulier le géant Morholt, beaufrère du roi d'Irlande, et le tue.

Mais il a été touché par la pointe empoisonnée de la lance de son adversaire et se meurt. Abandonné de tous, agonisant sur une barque laissée à la dérive, il accoste en Irlande, où il dissimule sa véritable identité et se fait passer pour un jongleur nommé T a n tris. Selon d'autres versions, une hirondelle ayant laissé tomber un cheveu blond aux pieds du roi, Tristan doit retrouver la jeune fille à laquelle le cheveu appartient. De toute façon, le jeune homme repart en Irlande dem ander la m a in d 'Is e u lt pour Marc. Mais celle- Les ingrédients Des châteaux Tintagel, Kéréol. Une géographie Le monde celtique : la Cornouailles, l'Irlande, la Bretagne. De la magie Du poison, des p h iltr e s cra m o u r et autres breuvages magiques. L a retranscription moderne Spécialiste des chansons de geste, le romaniste Joseph Bédier (18641938), professeur de littérature française du Moyen Âge au Collège de France, puis administrateur de cette prestigieuse institution, publie en 1900, à partir de toutes les sources manuscrites médiévales, un Roman de Tristan et Iseult qui popularise la légende en France. • La brillante préface est signée de l'érudit Gaston Paris (1839-1903), lui-même professeur et admistrateur du Collège de France, spécialiste de littérature médiévale et maître de Joseph Bédier. • Celui-ci a commencé par traduire les textes d'origine, puis, s'étant imprégné du ton, du style, de la poésie et du sens, il a reconstitué les «trous» du récit. • Cette œuvre est une re-création moderne d'un mythe ancien, qui ne le trahit ni le dénature, mais au contraire restitue son esprit dans une lecture à la fois accessible au grand public et satisfaisante pour les érudits. LE RÉCIT Complexe, et présentant diverses variantes au gré des conteurs et des époques, l'histoire peut se relater ainsi : Il était une fois... La reine d'Irlande le recueille, le soigne et, par magie, le guérit. Avertie de ses talents de musicien, elle lui confie alors sa fille, Iseult la Blonde, pour qu'il lui enseigne la musique. Revenu dans son pays, au château du r o i M a rc, Tristan est accusé par la Cour de faire obstacle au mariage de son oncle, qui refuse obstinément toute alliance matrimoniale. Tristan propose alors d'aller quérir la seule jeune fille digne d'épouser le roi, et dont il a abondamment ...

Tristan, fils de Rivalen, roi de Léonois, et de Blanchefleur, sœur du roi Marc de Cornouailles. Son père est détrôné, sa mère meurt en couches : tels sont les premiers signes d'un destin funeste pour le nouveau-né. C'est Gorvenal qui veille à l'éducation de Tristan (le «Triste») jusqu'à son adolescence. À quinze ans, le jeune homme part à l'aventure et finit par arriver au château de son oncle, le roi Marc. Là, il révèle ses talents de parfait vanté les charmes auprès de son oncle : cette Is e u lt la B lo n d e qu'il a connue en Irlande. loyauté familiale, elle décide de le tuer à son tour. Sa mère, la reine, parvient à réconcilier les deux jeunes gens et à convaincre sa fille de partir pour aller épouser le roi Marc. Magicienne, elle confie à Iseult un breuvage enchanté qu'elle devra partager avec son fiancé afin d'être lié à lui par des sentiments amoureux. Las ! le destin s'en mêle et s'emmêle : c'est Tristan qui boit par erreur le philtre d'amour, de concert avec la jeune fille, et tous deux sont désormais emportés par une passion d'autant plus irrésistible qu'elle est fondée sur la magie. Les noces de Marc et Iseult sont néanmoins célébrées en grande pompe.

Cependant, afin de se préserver de toute souillure et rester fidèle à son amour, Iseult se fait remplacer dans le lit du roi, à la faveur de l'obscurité, par une certaine Brangien (ou Brangaine), qui lui est toute dévouée. En butte à la jalousie des barons et dénoncé par Andret, Tristan doit quitter le château, tandis que Marc n'arrive pas à se convaincre de sa culpabilité. Les amoureux communiquent par des signes secrets, des morceaux de bois jetés dans un bassin, et se donnent des rendez-vous pour se rencontrer la nuit en cachette dans le jardin, sous un arbre. Jaloux de leur bonheur, un méchant nain, Frocin, les dénonce à nouveau, et cette fois c'est la condamnation au bûcher pour félonie et adultère. Nouvelle intervention magique : les amants échappent au châtiment et Des rois, des reines ainsi que des barons jaloux, de méchants nains, des traîtres, un ermite dans la forêt, une épouse délaissée, de fidèles écuyers et des servantes dévouées... Et surtout Un preux chevalier et une belle princesse aux cheveux d'or. Jean Marais et Madeleine Sologne 1943 dans L'Éternel Retour. »

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